Voilà une bonne heure que j'étais couchée sans pouvoir trouver le sommeil. J'avais beau tourner et retourner dans mon lit, rien à faire. Je n'arrivais pas à dormir.
Dès que je fermais les yeux, j'avais l'impression de sentir les mains impudiques d'Hisoka se poser sur mon corps et la chaleur de son étreinte l'embraser. Ça m'énervais d'avoir apprécié ce moment, et encore plus le fait qu'il ait raison : j'avais envie de le rejoindre.
Si j'y vais, il gagne. Si je reste sagement dans mon lit, c'est moi qui gagne. Et il est hors de question de lui donner raison. Je ne vais pas bouger d'ici, quitte à passer une nuit blanche.
Arrangeant le rebord de la couverture, je tentais à nouveau de me vider la tête et trouver le sommeil.
1 minute. 5 minutes. 15 minutes. 30 minutes. Rien. Au contraire. Plus les minutes passaient, plus le désir m'infestait et mon corps réclamait plus que les images qui tournaient inlassablement dans ma tête.
Stop ! J'arrête de lutter ! J'y vais, mais c'est moi qui mènerai le jeu !
Je me levai puis enfilai mes chaussures, un haut chaud et ma cape. Je n'oublie pas l'oreillette lovée doucement dans mon oreille. J'ouvris doucement la fenêtre de ma chambre puis me glissai discrètement dehors.
J'avais l'impression de fuguer de chez moi, c'était complètement dingue !
Rasant les murs pour éviter les patrouilles surveillants la cité endormie, je me faufilais rapidement dans les rues jusqu'à atteindre la maison où logaient les étrangers. Dans un mouvement leste, je me hissa jusqu'au deuxième étage où se trouvaient les chambres.
Au fait, je ne sais même pas laquelle est celle d'Hisoka ... comment savoir sans risquer de me tromper et me retrouver dans une fâcheuse posture ?
Balayant du regard les fenêtres menant aux chambres, je remarquai qu'une seule est entrouverte.
C'est sans doute la sienne ! Il l'a laissé ouverte pour que je puisse entrer.
J'avançais à pas feutrés jusqu'à la fenêtre, l'ouvris doucement et m'introduisis dans la chambre. Malgré l'obscurité, je distinguai une forme immobile dans le lit. M'approchant doucement, je fus soulagée de voir que je ne m'étais suis pas trompé de chambre.
Hisoka, le bras gauche replié au-dessus de sa tête dormait paisiblement. Il semblait si inoffensif, si normal, bien loin de l'homme dangereux et manipulateur qu'il était en réalité. Je le regardai quelques secondes avant de décider de le laisser dormir et rentrer faire de même. Je m'apprêtais à franchir la porte lorsque soudain, quelque chose attrapa mon bras gauche et le tira en arrière.
Étrange ... je ne vois rien ... ce doit être la fatigue qui me joue des tours.
- Où vas-tu comme ça ? Ne me dis pas que tu es seulement venue pour me regarder dormir petite sauvageonne ~
Mon corps se raidit brusquement, surprise par sa voix qui déchirait le silence qui régnait jusqu'alors.
- Je croyais que tu dormais.
- C'était le cas. Il faut bien que je me repose si tu dois me tenir éveillé le reste de la nuit ~
Sa remarque me fit légèrement sourire.
- Tu comptes rester plantée au milieu de la pièce ? Approche toi m'ordonna t-il.
Je m'exécutai, avançant jusqu'au bord du lit et contemplai son beau visage. Toujours allongé, il me regarda puis arbora une moue malicieuse sur son visage.
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Double je(u)
FanfictionÉtant enfant, Keya avait cent fois écouté son grand-père lui raconter comment des étrangers venus au-delà du mur des gardiens avaient tentés à plusieurs reprises de s'emparer des richesses de leur terre, ne trouvant au bout de leur quête que souffra...