Chapitre 24 : La récolte

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Avant de commencer à cueillir les premiers fruits, je profite de la vue que m'offre la hauteur de ma position en regardant l'horizon qui s'étend devant moi.
Je reste bouche bée, les divers paysages qui composent notre terre étant à la fois magnifiques et sauvages. D'immenses plaines, des déserts rougeoyants, des forêts luxuriantes ... comment ne pas être subjugué par un tel spectacle !

- Tout va bien là haut ? fait Naveen d'une voix si basse que je l'entend à peine.

- Oui. Je vais commencer à cueillir les fruits.

Je sors mon poignard puis coupe la tige des fruits et les mets dans le sac. Plus je grimpe et plus les fruits semblent davantage savoureux que ceux poussant près du sol. Plus gros et plus parfumés, leur peau est également d'un jaune bien plus vif que les premiers.

Je coupe quelques fruits de plus mais m'interromps tout à coup. Infime soit-il, je perçois que quelque chose fait varier l'air. Je ferme les yeux, sonde l'air qui s'étend autour de l'arbre et analyse la moindre vibration.

Rapidement, j'identifie l'intrus. Il est gros, il sent la mort et reste immobile, attendant le meilleur moment pour passer à l'attaque.

La bête doit avoir senti que j'avais perçu sa présence car subitement, le vacarme assourdissant provoqué par sa lourde reptation réveille la forêt. Je ne vois pas encore ce à quoi j'ai affaire mais au vu des arbres qui bougent violemment à son passage, la créature est bien plus colossale que je l'imaginais !

Il faut que je descende vite ! Hors de question de mourir aujourd'hui à cause de fruits, même délicieux soit-ils !

Une fois le sac mis sur mon dos, je descends aussi vite que je peux, tellement vite que je ne peux éviter certaines branches qui viennent griffer mon visage et mes mains. Je suis enfin soulagée de revoir la terre ferme ainsi que Naveen qui attendait nerveusement mon retour. Je lui lance le sac rempli de fruits qu'il attrape aisément malgré le poids qu'il pèse.

- Saute Keya ! Il écarte grand les bras, s'apprêtant à me rattraper une fois que j'aurai bondi.

Mais rien ne va se passer comme nous l'espérions. La bestiole qui fait enfin son apparition se dresse face à nous et ouvre une gueule outrancièrement dentée d'où s'échappe une haleine fétide qui me soulève le cœur.

L'énorme ver dont le corps est recouvert de branchages verdâtres nous observe, posant alternativement ses yeux sur Naveen et moi, se demandant sans doute qui sera dévoré en premier

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L'énorme ver dont le corps est recouvert de branchages verdâtres nous observe, posant alternativement ses yeux sur Naveen et moi, se demandant sans doute qui sera dévoré en premier.

Apparemment, je suis pour lui une proie plus facilement attaquable puisqu'il fond sur moi, la gueule béante pour tenter de me gober. J'esquive de justesse son attaque mais perd mon équilibre et tombe au sol, mes mains évitant de justesse que ma tête ne percute la terre.

Furieux de m'avoir raté, le ver hurle toute sa frustration en projetant des trombes de sécrétions visqueuses qui atterrissent juste devant mes pieds.

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