CHAPITRE 37

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Victor

21 h 30, Hôtel Hermitage, Monte-Carlo

Mon portable vivre dans ma poche tandis que je paye le taxi qui ramène Aria chez elle.

Quand la voiture disparaît de mon champ visuel, je décroche, la respiration pantelante de Simon me tord les entrailles. Je me racle la gorge, imagine le pire et dans un murmure à peine audible lui demande de me parler.

—    Elle est... Victor... Hécate... elle est...

Mon cœur s'emballe, mes pieds s'enfoncent dans le sol comme dans des sables mouvants.

—    Victor, bafouille-t-il, viens, maintenant.

Comme un choc électrique droit dans ma colonne vertébrale, je raccroche et me rue à l'intérieur de l'établissement. Je grimpe les escaliers deux par deux si ce n'est dix par dix et pénètre dans le couloir.

Le bruit d'un cliquetis me stoppe dans mon avancée. Ma main se plaque dans mon dos et enferme la crosse de mon arme.

—    Ne t'avise même pas d'essayer, tremble la voix autoritaire de Maddox.

Je retire ma main et me tourne lentement pour lui faire face.

—    Un mauvais mouvement et je te bute, Rivaux.

J'acquiesce d'un geste du menton. Il me fusille du regard, prêt à se battre pour sa petite protégée. Comme si la situation n'était pas assez compliquée, il fallait que sa sauvage d'escorte décide de se la jouer encore plus dure à cuire que d'ordinaire. Elle savait que Maddox serait là pour protéger ses arrières, elle savait comment anéantir tout le contrôle dans l'esprit de Simon. Elle voulait que cela arrive et maintenant je dois désamorcer une situation qui n'aurait jamais dû se produire.

—    Tu ne peux pas entrer dans cette pièce, Maddox, tu le sais. Je ne t'en laisserai pas la possibilité, même si tu me cribles de balles.

—    Si elle ressort avec une seule mèche de cheveux de travers, je te promets que c'est lui que je transforme en gruyère.

Il abaisse son arme avant puis la dissimule sous sa veste de smoking. Après un dernier regard foudroyant, il serre les dents et tourne les talons. Je verrouille la porte derrière moi, inspire profondément et tourne la tête vers Simon. Son teint livide et sa respiration saccadée nourrissent mon inquiétude grandissante. Quand ses yeux trouvent les miens, sa main tremblante se tend, son doigt pointe un espace derrière mon dos. Mon pouls s'emballe quand, en suivant son ordre silencieux, je découvre Hécate inerte au sol.

C'est la merde.

Je me concentre de nouveau sur Simon qui insiste pour que j'analyse l'escorte de plus près. Je m'avance, mon cœur se fige dans ma cage thoracique, mes yeux s'écarquillent de surprise.

C'est la M.E.R.D.E

—    C'est... elle est... Victor... c'est une marque.

Je tente de garder le contrôle pour deux malgré la crainte qui s'infuse lentement sous mon épiderme. Je m'approche d'Hécate, m'accroupis et place dans un premier temps mes doigts sous son nez pour m'assurer qu'elle respire encore. Mon regard descend vers sa cuisse dont la chair s'avère entièrement brûlée. Ma gorge se serre et la colère palpite dans mes veines, mes yeux remontent pour suivre son immense cicatrice quand ses gémissements m'arrêtent dans mon analyse. Les paupières d'Hécate papillonnent, elle geint, puis petit à petit reprend connaissance. 

—    Hécate?

Elle se redresse, sa paume s'appuie sur le meuble, je lui tends ma main qu'elle balaye rageusement avant de me foudroyer du regard. Je ravale un rictus, elle reste sauvage même lorsqu'elle semble diminuée.

Sous Le Masque Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant