CHAPITRE 54

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Simon

Musique :
It pours - Sabrina Jordan / See You In My Dreams - Kat Leon, NOCTURN

4 h 30, Garage de Simon et Victor, Monaco 

Son rire explose dans les airs et mes sourcils se froncent. Son rire est une douce mélodie qui semble ne pas souvent entendue. Il est agréable, je voudrais pouvoir l'entendre plus souvent. Je crois que c'est ce que je préfère chez elle. Ses yeux, sa bouche et son rire. Je pourrais me noyer dans le bleu vert de ses yeux et goûter ses lèvres sans jamais tomber dans l'overdose. Quant à son rire, il a tendance à réchauffer mon âme. Je rattrape le fil de la conversation et réponds à sa demande.

—    Je crois que j'en ai envie.

—    De me tuer? s'esclaffe-t-elle.

Je lui adresse un regard blasé, elle rit de nouveau et m'arrache un faible sourire.

—    Tu n'auras pas beaucoup de zones.

—    Je me contenterai du petit doigt, se marre-t-elle.

Mon sourire s'élargit un peu plus, elle se relève, plie ses jambes pour reprendre sa position habituelle et se place en tailleur. Son sourire disparaît, le sérieux marque ses traits.

—    Dois-je me laver les mains avant?

—    Je crois oui.

—    D'accord, ensuite?

—    Pourquoi veux-tu faire ça?

Elle hausse les épaules, se lève, lave ses mains, deux fois, à ma demande puis y met de la crème avant de se réinstaller face à moi. 

—    Mes mains, mon visage et peut-être un peu ma nuque, si tu ne descends pas trop bas.

Elle hoche la tête, répète les zones comme pour me prouver qu'elle a bien compris la consigne. Elle tend sa paume vers moi, mes sourcils se froncent d'incompréhension.

—    Je te toucherais quand tu seras prêt. Prends ton temps et place ta main dans la mienne quand tu le sens.

—    Je t'étranglais il y a à peine une heure et tu vas vraiment le faire? Tu vas vraiment me toucher?

—    Rappelle-toi, je suis inconsciente.

Mes yeux sondent son visage et observent un sourire timide se dessiner sur ses lèvres. Elle ramène sa paume vers elle et soupire comprenant ma profonde perplexité face à la situation.

—    Disons simplement que j'aurais aimé qu'on m'aide quand j'en avais besoin, qu'on me prouve que je n'étais pas seule. Et toi, tu as besoin qu'on te montre que tu n'es pas seul.

—    C'est ridicule, marmonné-je.

—    Parce que tu penses que ça ne fonctionnera pas.

Je reste muet, son sourire s'étire, allumant mon bas-ventre en douceur. Alors que les minutes s'égrènent, j'attrape sa main avec maladresse et peu d'assurance. Mon corps réagit presque instantanément, se débattant avec mon esprit épuisé par la récente crise. Elaïa reste immobile, j'inspire puis elle referme lentement sa main. Elle caresse chacun de mes doigts et s'attarde sur chaque lettre qui décore mes phalanges.

—    Under masks?  

—    Nous portons tous un masque, il sert la majorité du temps à manipuler l'image que l'on renvoie. Certains jouissent d'un plaisir infini qu'apporte le masque. Les femmes par exemple. Puis d'autres s'en servent pour tenter de se défaire de la noirceur qui les envahit. Le masque leur sert alors d'assurance de paraître sans être pleinement.

Sous Le Masque Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant