Chapitre 13

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La neige est encore bien tombée cette nuit. J'ai hâte de finir mon service à l'aider de ce qui nous attend toute à l'heure, mais j'ai plus important à faire pour le moment. Une chose à la fois. Pour l'instant, c'est le restaurant qui compte et surtout les enfants et la collection de Noël. Il ne fait pas que je relâche mes efforts maintenant et que je laisse mes moments avec Gabin de cotés quand je suis au boulot. Ce qui est biné compliqué quand il est à longueur de temps à mon boulot.
Ce que m'a dit Beth hier à tournée dans ma tête toute la soirée au point que j'ai à peine fermé l'œil de la nuit. Mon état de fatigue est aussi haut que le mont Everest, mais je tiens le coup. Les mots qu'elle a employés m'ont donné un coup de boost, il fait que j'aille au bout de cette idée, sans perdre de temps.
Beth à prix mon relais dans la salle pour que je puisse cuisiner sans être dérangée. Pendant que les gâteux reposent ou cuisent, j'en profite pour continuer mon projet de pièce montée. Beth a raison, si je mène cette idée jusqu'au bout, nous aurons touché le gros lot, et alors, les enfants seront heureux. Si je ne dois plus dormir pendant quelques jours, ce n'est pas bien grave.
En cinq disques, le gâteau fait plus de 80 centimètres. L'ensemble représente un village travaillé dans du chocolat. Le travail est titanesque. Entre toutes les couche et la couleur à déposer par la suite, mais je sens que ça va être magnifique. Sans compter la maison en pain d'épice qui prend place sur le dessus. Je pense représenter les habitants du village sous forme de pingouins, ou de lutins, je n'en suis pas sûr encore. Mais j'ai hâte de me jeter corps et âme dans la décoration, c'est ma partie préférée.
J'ai hâte de me mettre sérieusement au travail, il est trop tôt pour le moment, mais je peux déjà réfléchir à méthode que je vais utiliser, au temps que ça va me prendre et aux ingrédients dont j'aurais besoin. C'est dans ces moments que je me dis que j'ai réellement trouvé le métier qui me comble. Je la chance d'être heureuse dans tout ce que j'entreprends et pouvoir soutenir les causes qui me tiennent à cœur. C'est tout ce dont j'ai toujours voulu. Je ne savais pas encore comment le faire quand je suis sortie du lycée. Et me voilà maintenant, en train de faire en sorte que des enfants puisse avoir un Noël qu'ils méritent.

*** À la fin de la journée Gabin et moi, retournons promener Snow dehors. Les jambes de Jack sont fragiles et ne supportent pas vraiment les longues marchent dans la neige avec une chienne surexcitée depuis son accident de ski il y a quelques années.
J'adore Snow et heureusement pour notre programme, mon activité nécessite d'être dans un grand espace qui a accès à la neige. Et nous sommes bien servies. Comme à notre habitude, nous ne parlons pas pendant un moment, seulement accompagné par les craquements de la neige sous nos pas et les aboiements heureux de Snow. Elle poursuit des choses que seule elle semble pouvoir voir. J'aime les animaux. On les comprend sans qu'il n'ait besoin de parler. Et ils nous rendent heureux sans qu'ils n'aient besoin de faire quoi que soit.
Gabin rompt le silence pourtant si paisible pour dire quelque chose qui, je le sens, n'est pas loin de la confidence.
- Tu sais, avec cette liste, et tout ce truc autour de Noël, je t'ai toujours menti.
- Comment ça ? Tu sais que je n'aime pas les menteurs.
- T'inquiète ce n'est pas un gros mensonge. C'est plutôt quelque chose que j'ai caché parce que je ne voulais pas y penser.
- Vas-y, dis-moi, tu sais qu'on peut se faire confiance maintenant.
- Je n'ai jamais arrêté d'aimer Noël.
Je m'arrête à son niveau.
- J'ai arrêté de le fêter et d'y penser parce que c'était sa fête à elle aussi, et qu'elle n'était plus là pour la fêter. Ce n'était pas juste.
- Attends, tu es sérieux ?
- Comme toujours.
- Je suis désolée, de t'avoir forcé, si c'était pas ton souhait.
- Non, t'en fait pas. Au fond de moi, je voulais que quelqu'un me sorte de là. Et c'est tombé sur toi. J'ai l'impression de revivre depuis que je vis ici.
- Ça me fait plaisir, le pouvoir de Noël est immense.
- Tu penses qu'elle m'en voudrait, que je sois aussi heureux sans elle.
- Je ne peux pas parler en son nom. Je la connais à peine, ton père même s'il est moins résigné que toi, n'en parle pas souvent. Mais ça avait l'air d'être une bonne personne.
- La plus pure de toute.
- Alors, non au contraire, je crois qu'elle serait pleinement heureuse que tu réussisses à revivre ta vie. Que tu sois heureux pendant sa saison préféré. Que tu apprécies à nouveau Noël. Et n'oublie pas Noël, c'est une fête familial. Elle est un peu plus proche de toi à ce moment-là.
Je ne m'en étais pas rendu compte mais nous nous sommes arrêtés et nous regardons, l'un en face de l'être.
- Merci. J'ai vraiment l'impression d'avoir un poids en moins en moi. Même si j'ai toujours aimé Noël, je n'ai jamais cru en ses miracles. Et je crois qu'il faudrait que je commence.
- Ah oui ? Pourquoi ?
- Parce que tu es arrivée sur mon chemin.
- C'est plutôt toi qui es venu sur moi.
- Tu ne regardais pas ou tu allais.
- Moi, j'avais une raison valable.
- Si tu le dis.
- Bien sûr que je le dis.
On rigole tous les deux, et pendant un moment d'inattention, il ne remarque pas que je ramasse une boule-de-neige par terre.
Il reprend son chemin, avance devant moi et c'est moment parfait pour l'envoyer. Il s'arrête net, le chien fouinant toujours partout, me regarde comme si je venais de déclencher la troisième guerre mondiale.
Il se munit d'une boule à son tour, et je cours me cacher derrière le premier banc que je vois pour créer de nouvelle munissions, mais je n'ai pas le temps de finir qu'il est déjà sur moi et que la neige se répand partout sous mon pull.
Il va payer. Je le pourchasse avec deux boules, il évite la première de peu, mais la deuxième le touche en plein dans le torse.
La bataille est interminable, on se pourchasse, un coup l'un est chat, l'autre est souris.
Le jeu commence à prendre fin quand nous sommes tous les deux vidés de notre énergie, mais je n'ai pas encore dit mon dernier mot.
Quand il s'y attend le moins, je le prends en traître et il se prend les pieds dans le banc, chose qui le fait tomber dans un gros tas de neige.
- Tu vas le payer.
- Non, Game Over, la partie est terminée, c'est bon, je lance avec lâcheté en levant les bras.
- Ok, alors aide moi à me relever, je suis coincé.
Comme une innocente, j'attrape la main qu'il me tend, pensant réellement qu'il veut sortir de la neige, mais il ne fait que me tirer vers lui. C'est ainsi que je me retrouve allongé sur Gabin, la tête dans la neige.
Je comprends maintenant pourquoi il s'est vengé.
Je me relève doucement et nos regards se croisent. La tension entre nous ne fait que grimper en ce moment et être aussi proche l'un de l'autre n'aide pas.
Une de ses mains s'égare le long de ma mâchoire. Je sais que le moment va arriver. J'en crève d'envie. Ça me fait peur. Mais oui, j'en ai vraiment envie. Je ne devrais pas. J'en ai même parlé à Beth hier. Mais quand il prononce ces mots.
- Je peux t'embrasser ?
Je n'hésite pas une seconde à répondre :
- Oui.
Moins d'une seconde plus tard ses lèvres sont sur les miennes. Douces, déjà aventurières, je me sens renaître. L'embrasser, allongé dans la neige est la plus douce des sensation que je n'ai jamais ressenti et je ne crois pas m'en remettre de si tôt.














































La liste d'un noël (presque) parfaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant