Chapitre 28

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Nous sommes déjà un autre jour et c'est à peine si je me suis bougé depuis son départ. Je n'ai pas eu le courage de quitter le restaurant. Tout me paraît trop dur. Retourner dans l'appartement ou nous passion le plus clair de notre temps me parait même insurmontable. Il est partout. Je le vois ici, au bar quand il n'y avait plus de place ou qu'il me commandait un café le premier jour. Dans l'angle pour être au calme quand il travaillait sur des gros dossiers. Mais le pire, c'est dans la cuisine. Je ne préfère pas y aller. Je n'en ai pas la force.
Allongée sur une banquette depuis plusieurs heures, je regarde le plafond. Je sais qu'il faudrait que je marche que je me tourne au moins. Mais je n'y arrive pas. À la place j'ai vu la nuit succéder au soleil et maintenant je vois le soleil prendre sa place dans le ciel. C'est joli. Lais ça ne me redonne pas le goût de bouger, de sourire, de parler. Rien.
Il m'a abandonnée. Je savais que ça ne serait pas facile. Mais je m'attendais à ce qu'on reste en bon terme. Même si nous finissions par ne pas être ensemble. Ça ne me dérange pas. Je ne pensais pas qu'il étais resté cet homme abject qui ma rentrée sans dire pardon.
Il préfère un job qu'il n'aime pas à sa famille : son père. Je ne comprends pas sa logique. « Je n'ai pas le choix » est la phrase qu'il a prononcée qui m'a le plus mis en colère, je crois. J'ai bien réfléchi après son départ. Je n'ai fait que ça en fait. On a toujours le choix ans la vie. Ce n'est pas une excuse valable. J'aurais aimé qu'il parte en me disant la vérité. Pas seulement, je n'ai pas le choix. J'aurais aimé qu'il dise ouvertement qu'il n'a pas envie de moins ou d'une relation, de vivre à la montagne, vivre près de son père. Des vraies raisons. C'est tout ce dont je demandais.
Je ne peux pas croire ce qu'il vient de faire. En fait si, je crois. Une partie de moi y croit. Je savais que ça allez arriver. C'était presque écrit. Mais une autre partie, mon cœur, la part irrationnelle de moi, ne s'y attendait pas. Je n'ai vu que ses bons côtés. J'ai bu ses paroles réconfortantes. Je me suis laissé avoir, et voilà ou j'en suis. Encore une fois, je ne suis pas assez importante.
Mes vrais parents ont commencé. Et la boucle ne s'est jamais arrêté depuis. Je me sens rejetée. Je n'ai même pas envie de parler à Jack ou Beth. Mais je ne vais pas avoir le choix.
Tôt ou tard, Beth va prendre son service et me trouver là alors que je devrais être tranquillement en train de dormir chez moi. Et Jack, je suis sûre qu'il va m'appeler dans la matinée. Il sait pour Jack. Lui aussi doit être mal. Il ne le montre sûrement, pas, se cache derrière son voile, fait comme si tout aller bien. Alors que non. Il est parti reprendre une vue qu'il ne voulait pas.
Mon cœur vient de se briser. Je savais comment ça allait se terminer. Rien de bien ne pouvez arriver avec lui. La magie de Noël ne dure qu'un temps. Ce n'est beau que dans les films. En réalité, les héros de l'histoire n'ont pas de mariage et de bébé dans le deuxième et troisième opus. Les héroïnes finissent seules, vidées de toute énergie.
J'ai été heureuse, enfin, j'avais quelqu'un avec qui partager certains aspects de ma vie que je ne peux pas dévoiler à n'importe qui. J'ai été trop déçue par mes relations par le passé. Rien de conclu. Dès qu'il connaissait mon passé, on m'a lâchée. Il y a ce gars qui m'a dit que ça ne serait pas possible parce qu'il aimait les grandes familles. Et qu'à cause de moi qui n'en ai aucune, ça compromettait tout. Comme si j'étais responsable. Ça m'a fait mal. Puis j'ai remonté la pente. Comme je vais le faire cette fois-ci encore. Ça sera long. Très long. Parce que je n'ai jamais resenti ce que je ressentais pour Gabin pour n'importe qui d'autre. Il était spécial, il était lui. Il y avait quelquec chose. Quelque chose qui c'est brisé quand il est arrivé hier dans ce restaurant ou tant de chose se sont passées.

J'entends la porte s'ouvrir, je me lève espérant qu'il est choisi de faire demi-tour. Ce n'est pas rationnel, il était trop déterminé pour avoir choisi cette option. Ce n'est que Beth. Elle me remarque instantanément.
À peine son regard croise le mien que je me mets à pleurer pour la première fois. Les larmes ne venaient pas jusqu'à là. Mais devant ma meilleure amie, elles n'ont plus aucune retenue.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demande-t-elle d'une voix inquiète.
- Il est parti, je parviens à répondre entre deux sanglots.
- Qui ça ?
- Gabin. Il a choisi son boulot.
- Oh le... Pardon. Vient là ma chérie.
Je me sens mieux à partir de moment où je suis dans ses bras. Son odeur si familière m'apaise. Ses bras autour de moi m'aident à tenir debout. Son visage doux, mais aussi qui referme une colère qu'elle ne veut pas montrer. Je l'aime tellement.
- Une partie de moi m'était dit que ça durerait plus longtemps. Il m'a dit qu'on était ensemble, c'était sérieux.
- Pourquoi ça ? Ce n'est pas pour prendre sa défense, mais tu savais qu'il avait ses impératifs à la capitale.
- Peut-être parce que je l'aime. Et que je croyais que c'était réciproque.
- Tu l'aimes vraiment ?
- Totalement.
- Rentre chez toi, ou va dans l'arrière-cuisine. Mais tu ne travailles pas aujourd'hui ?
- Jack ne sera pas d'accord et puis je ne peux pas te laisser assurer tout ça toute seule.
- C'est Jack et Gabin est son fils. Lui aussi doit souffrir en ce moment, il comprendra que tu n'as pas la tête au travail. Va cuisiner ou je ne sais quoi et oubli le. S'il est réellement parti, c'est qu'il ne te méritait pas.






La liste d'un noël (presque) parfaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant