Chapitre 18

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Le boulot est plus qu'agréable ce matin, j'ai l'impression de flotter sur un petit nuage tellement je suis heureuse. Tout se passe merveilleusement bien depuis deux jours. Gabin est dans la pièce d'à côté en train de travailler avec tous ces chiffres pendant que je vais commencer la pièce montée qui sera en présentation dans deux jours.

Il y a un monde fou aujourd'hui, si hier déjà bien rempli, aujourd'hui, c'est une autre histoire. Beth fait ce qu'elle peut, mais il y a plus d'attente que d'habitude. J'ai voulu aller l'aider, mais je me suis rapidement faite engueuler et renvoyée en cuisine parce que « Tu as du travail toi aussi ! »

Elle a raison, j'ai un boulot énorme à accomplir en très peu de temps, mais je sais que c'est faisable. Si je ne dors pas, ne mange et ne vis plus. Je sais que j'en suis capable, pas toute seule, j'aurais sûrement besoin d'aide, mais je suis déjà en bonne voie.

Ma liste de choses à faire se rallonge plus que ne diminue, mais je relativise, c'est pour la bonne cause. Les commandes pour noël s'accumule, heureusement, j'ai encore six jours pour les réaliser. Pour le moment, je suis entièrement focalisé sur le marché. Les dons que nous pourrons récolter seront reversés à ce foyer et j'ai hâte de savoir la somme qui leur reviendra. C'est pourquoi je ne peux pas perdre de temps sur la pièce montée, la pièce maîtresse de toute ce remu menage. C'est ce qui va amener les passant sur notre stand, les intéresser, surtout les enfants. Tout ça, avant d'être une passion et une campagne, c'est du commerce. Il faut que je trouve les meilleures techniques marketing pour pouvoir aider ces enfants.

Donc il faut que j'écarte Gabin de mes pensées, il faut que je, j'arrête d'analyser mon cœur qui bat plus vite juste à la prononciation de son prénom.

Le gâteau, rien que le gâteau, et les enfants qui seront plus qu'heureux. C'est mon seul et unique objectif.

Beth déboule comme une tornade dans la cuisine et me coupe dans mon travail. Mais je reste concentrée sur ce que je fais tout en l'écoutant, chaque minute compte à partir de maintenant.

- Alors, je veux bien croire qu'hier ce n'était pas le moment pour me parler, mais aujourd'hui on a tout notre temps, alors crache le morceau.

Je finis de couler la pâte dans le moule et l'enfourne avant de me tourner vers ma meilleure amie.

- On s'est plus que rapprocher, du genre vraiment, vraiment proche.

- Oh !

- Ouais oh !

- et c'était comment ? Je veux dire, je ne veux pas savoir les détails, mais tout va bien entre ? C'est bizarre ou pas ?

- Non, c'est plus que bien. C'est magique.

- La magie de Noël comme tu dis toujours. Tu n'as pas tort finalement.

- Parce que tu doutais de la véracité de la magie de Noël ?

- Non, juste je ne l'ai jamais vue, essaie de se rattraper ma meilleure amie.

- Mais oui, ça doit être un truc comme ça, la magie de Noël, je rigole en retournant à ma garniture au fruit rouge. Hier, on a dansé dans la neige.

- Oh, mais vous beaucoup trop mignons tous les deux. Si j'avais su qu'il était de ce genre dès le début, je lui aurais servi ses cafés.

- Et moi, donc, croit moi bien que je suis surprise.

- C'est quoi aujourd'hui sur la liste qu'on rigole un peu.

- Rien de spécial, on va se reposer un peu, je pense, les journées pour nus deux, je n'ai pas l'énergie de faire de la luge ou du patin à glace.

- Même rien faire avec l'amour c'est bien.

- On n'est pas amoureux, on en est pas à ce stade-là. C'est trop tôt.

- Dis celle qui pense à lui depuis environ 18 jours, et qui passe une bonne partie de ses journées avec lui, sans compter que j'entends ton cœur battre tellement tu es heureuse et que tu as des paillettes dans les yeux rien qu'à l'évocation de son prénom.

- Ok, je plaide coupable. Mas ça, c'est mon cœur, dans ma tête, je ne suis pas sure de moi.

- Ne réfléchis pas trop et laisse ton cœur parler.

- je ne veux pas qu'il s'exprime trop tôt.

- Tu rigoles, il est complètement fou de toi lui aussi, elle ajoute avec un sourire malicieux en sortant de la pièce avant que je puisse répliquer.

J'attends Gabin à l'entrée de la petite forêt. Comparée à la dernière fois, cette fois-ci, c'est de la rigolade. Le sentier est parfaitement tracé et bien visible, même s'il neige avant qu'on ne sorte, on ne risque pas de se perdre.

Quand Gabin arrive, nous nous mettons directement à marcher sans attendre plus longtemps. Même si la ballade est simple, il ne vaut mieux pas jouer avec la météo. La nuit tombe dans quelques dizaines de minutes et si nous buvons passer le moins de temps possible dans la forêt sans grande luminosité, ça m'arrangerai.

- J'ai bossé sur la pièce montée, je dis.

- C'est bien. Ça avance ?

- Oui, mais pas aussi bien que je le pensais. Ça me prend un temps fou et avec toutes les autres choses à faire, je ne sais pas si j'y arriverai finalement.

- Donc ? Vas-y pose ta question, je m'y attendais de toute manière.

- Ah oui ?

- Oui. Allez, crache le morceau, m'encourage encore Gabin.

- Est-ce que c'est possible que demain, tu viennes m'aider un peu pour avancer plus vite et être dans les temps ? Je demande sans être qu'il accepte alors qu'il vient de me dire qu'il le ferait.

- Hum. Je ne sais pas. Tu vois, j'ai plein de trucs à faire pour mon boulot alors.

Ah. J'aurais dû m'y attendre.

- Ce n'est pas grave, je comprends, je vais voir avec Beth.

- Eh, Madi, dit-il en nous arrêtant et nous positionnant l'un en face de l'autre. Je serais là, mon boulot peut attendre, ce n'est pas important.

- Ce n'est pas grave, je t'assure.

- C'était une blague. Si j'ai une excuse à peu près valable pour repousser ce que je fais sur mon ordinateur, crois moi bien que je la prends. Et je sais que ça te tient à cœur, alors oui, je serais là. Même dès l'aube si besoin.

- T'inquiètes pas, je ne vais pas te faire cet affront. Dans la matinée, ça sera suffisant.

- Je t'en suis reconnaissant, je ne sais pas si j'en aurais été capable finalement.

Je le prends dans mes bras, rassuré par sa présence demain. Et rassurée qu'il soit là tout simplement, avec moi. ; cette année, je me sens encore moins seule.

La liste d'un noël (presque) parfaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant