La liste d'un noël (presque) parfait

Chapitre 31

À minuit, une nouvelle année va commencer. Ça y est. Chaque nouvelle année est un nouveau départ pour moi. C'est le moment de se mettre de nouveaux objectifs, d'évoluer, de s'améliorer. Une année vient va se terminer, une année pendant laquelle j'ai été heureuse. Elle ne se termine pas comme je l'aurais voulu, mais elle m'a apporté beaucoup de choses et j'en suis reconnaissante.

Je m'habille simplement, sans vouloir en faire trop. Ce soir, il n'y a que Beth, Jack et moi. Il aurait dû être là.
Mais je fais abstraction de lui et me concentre sur ma robe noire. Puis l'enlève, c'est celle que nous avons achetez ensemble. Je ne veux plus la voir.
À la place, j'enfile une longue robe rouge. Assez fine avec des manches bouffantes, elle me va à ravir. Je ne l'avais jamais mise auparavant, c'est une belle erreur.
Je ne sais pas ce que nous allons faire ce soir, mais je veux me changer les idées. Faire comme si tout allée bien encore. C'est ce que je fais depuis trois jours. Et ça marche plutôt, c'est que lorsque je suis seule que sa présence me manque à nouveau. Je veux faire comme s'il n'était pas parti. Ou plus comme s'il n'était jamais arrivé.
La maison sent bon quand je passe la porte. Une bonne odeur de chocolat, de châtaigne grillée et de vin chaud. Toutes les choses pour bien finir l'année.
On s'installe à table te la discussion commence déjà. Nous parlons de tout et de rien, en laissant le boulot et Gabin de côté. C'est notre soirée à nous. Nous attendons une nouvelle année et nous voulons la démarrer sur les chapeaux de roues. Je suis contente d'échanger avec mes amis, ma famille. Les personnes qui me soutiennent coûte que coûte, sans jamais me lâcher ni m'abandonner.
Mais même si je dis que je l'ai oublié, je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'il fait ce soir. Avec qui il est. En réalité, il est sûrement seul, assis sur son canapé. C'est triste, il aurait pu profiter de la soirée avec nous, comme il y a seulement une semaine.
Il faut que je passe à autre chose.
Beth et Jack vont chercher la suite du plat. Pendant qu'ils sont dans ma cuisine, ça sonne à la porte. Je ne vois pas qui ça peut être avec soir pareil, mais je vais tout de même ouvrir. Snow jappe, elle est toute excitée.
À peine, j'ouvre la porte, qu'elle saute sur... Gabin. C'est Gabin derrière la porte. Je ne m'attendais pas à ça. Jack avait raison, il est revenu. Je ne sais pas comment me sentir. Chance, en colère, heureuse. En colère, je crois que c'est ça. J'attends des explications. Nous nous regardons sans rein dire pendant un moment, chacun attendant que l'autre prenne la parole.
- Tu es magnifique, dit il finalement.
- Merci.
Je ferme la porte derrière moi et le rejoins dehors.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais que ton boulot comptait plus que nous, je dis plus durement que je ne le voulais.
Il prend un peu de temps pour réfléchir à sa réponse. J'attends, je ne fais que ça.
- Je sais que je t'ai fait du mal Madi, et j'en suis tellement désolé. Pendant la route, je me suis dit que je ne pouvais pas continuer une vie pareille. J'ai eu une sorte de déclic. Je n'avais pas envie de rentrer. Alors dès que j'ai posé les pieds à Paris, j'ai démissionné. C'était un peu long de trouver un accord parce qu'ils me voilaient encore dans la boite, mais je suis parti.
Je hoche la tête comprenant peu à peu où il veut en venir.
- Ensuite, j'ai commencé à faire tous mes cartons. J'ai rendu les clés de l'appartement et maintenant, ma voiture est pleine à craquer.
- Tu... Tu ne vis plus à Paris ?
- Non. Avec tout ce que tu m'as fait faire pendant ce mois et les mots que tu m'as dit, j'ai compris ce qui était réellement important.
- Et c'est quoi, ce qui est important ?
- Ce travail, je ne l'ai jamais vraiment aimé. Mon père m'a manqué pendant quatre ans. Et toi, tu es plus importante que je ne voulais me l'avouer. Quand je t'ai quitté dans le restaurant, j'ai voulu dire ces mots et je ne trouvais pas ça juste alors voilà. Madison, je suis amoureux. Amoureux au point que je vais emménager ici, que tu veuilles de moi ou pas je compte bien me rattraper. Tu m'as aidé et je t'ai aidé, j'apprécie à nouveau le mois de décembre et Noël. Je t'aime et c'est plus fort que moi.
Il l'a fait, il est là, il dit plus que ce que j'espérais. Il n'a pas choisi son travail finalement, il nous a choisis nous, il m'a choisi moi.
Face à ces mots, je ne sais pas quoi faire si ce n'est me jeter dans ses bras. Alors c'est ce que je vais. Et instantanément, sa bouche se colle à la mienne, nous nous unissons. Au même moment, la neige recommence à tomber. Finalement, la magie de Noël ne meurt pas toujours.