Chapitre 20

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C'est le grand jour, je vais enfin pouvoir voir si nos heures de travail à Beth, Gabin et moi sur cette pièce montée à payés ou non.
Beth et moi, nous sommes levées tôt pour installer tout le stand. Pas mal de monde prend également place dans les autres petits chalets, je sens que cette journée va vraiment être bien.
Nous prenons un temps fou à installer chaque petit biscuit par catégorie puis les bûches et enfin la pièce maîtresse.
J'appréhende un peu cette journée, je sais que mon travail est bien respecté dans le coin, mais ce n'est pas pour moi que je le fais, c'est pour les enfants et si cette année ne marche pas aussi bien que l'année dernière, ils seront aussi déçus que moi.
Il est à peine huit heures quand nous nous asseyons dans notre cabane en attendant que les passant marchent dans les allées et s'arrête sur notre stand.
Il fait froid, mes couches de pull, mon manteau, les gants, l'écharpe et le bonnet sont suffisant pour le moment, mais je ne suis pas sûr de réussir à tenir la journée ici sans chauffage. J'espère que Jack et Gabin vont bientôt arriver avec le renfort.
Mais ce n'est pas le cas.
On passe les deux premières heures dans le calme. Les habitants dorment sûrement encore, on s'ennuie assez pour presque se rendormir. Dans les autres chalets, c'est la même chose. Heureusement que Beth est là, aussi pipelette que moi, le temps est moins longs. Mais la présence de Gabin me manque un peu. hier il m'a dit qu'il serait là tôt est ce n'est pas le cas. Mais je ne peux pas lui en vouloir, nous ne nous sommes engagés en rien.
D'un coup, je reprends un peu espoir quand j'entends les aboiements de Snow surexcitée venir par là.
Gabin, quatre chocolats chauds dans les mains arrive accompagné de son père.
- Désolé pour le retard, dit-il en passant de notre côté de la cabane.
- Snow s'était échappé, elle est folle ce matin. Continue son père.
- Alors, Snow on fait des bêtises ? Je demande à la chienne en la grattent derrière les oreilles, son endroit préféré.
- Tiens, je t'ai apportés ça, me lance Gabin en me donnant un chocolat chaud. C'est moi qui l'ai fait, c'était uniquement pour toi, mais on aurait été grillé si je n'en avais pas fait pour tout le monde, continue-t-il plus bas pour que je sois la seule à entendre.
- C'est toi qui l'as fait, je demande étonnée.
- Oui, j'apprends des meilleures, que veux tu.
La matinée est très calme, on vend quelques paquets de biscuits, les gens admirent la pièce et passent leurs chemins. Je suis tout de même contente qu'on s'arrête dessus. Mais j'aimerais encore plus qu'ils s'arrêtent sur l'étiquette qui parle du foyer.
Je n'en perds pas espoir, l'année dernière, ça a été la même chose. Il faut attendre l'après-midi pour savoir si les recettes sont bonnes ou si on aura une tonne de gâteau à manger dans les prochains jours au point de finir en hyperglycémie.

Et j'avais raison de me faire confiance, car passé quinze heures. Quand les parents sont réveillés de leur sieste au même titre que les enfants, les ventes explosent ainsi que les dons.
Ce n'est parfois qu'une pièce, mais c'est déjà bien suffisant, un geste, c'est tout ce dont j'ai besoin. Me dire que des personnes pensent à ces enfants qui grandissent sans familles, c'est le plus important. Ils ne sont pas ignorés.

Je parle avec les personnes intéressées sur le travail de la pièce, explique comment je m'y suis prise sans mes deux commis qui m'ont bien aidé.

Quand je me rassois sur ma chaise pour me reposer un peu après la file de clients que vient de passer, je me rends compte qu'il n'y a plus que Gabin dans la cabane.
- Où sont les autres ?
- Beth est partie chercher des boissons, et Jack chercher le reste des biscuits au restaurant.
- Ah oui ?
Gabin me montre le stade et effectivement, nous sommes pauvres en petit sachet de gâteaux. Les bûches sont toutes parties, mais j'avais prévu plus en gâteau et j'ai bien fait.
- Merci d'être resté toute la journée.
Il n'est parti qu'une seule fois, pour aller chercher le chauffage portatif, je savais qu'on ne tiendrait pas la journée.
- C'est normal, je sais que ça te tient à cœur.
Il prend ma main dans la sienne et je me sens vraiment, tout ce dont j'avais besoin est réuni ici. C'est parfait.
Beth, Jack et Gabin, sans oublier Snow qui dort calmement auprès du feu. Et en plus de ça, les enfants pourront gâter cette année.
- J'aimerais t'embrasser tout de suite.
- Fait le.
- Et si mon père nous voit ?
- Il s'en remettra.
Il ne faut pas plus de temps pour que Gabin pose doucement ses lèvres sur mes miennes. Les baisers sont tendres, doux, parfaits.

La journée se termine et je laisse le stand entre les mains de Beth et de Jack. Il est temps pour Gabin et moi d'exécuter notre tâche de la liste.
- Chaque année, le marché de Noël est un événement immanquable, j'explique à Gabin. Ils voient toujours les choses en grand, et à chaque fois, j'en prends plein les yeux.
- Je vois ça, ils pétillent.
- Je suis heureuse.
- Alors moi aussi.
Je souris, attendri par ces mots, je ne sais pas si je m'en lasserai un jour et continue :
- Mais le marché, c'est surtout l'occasion de faire deux choses, qui sont sur la liste aujourd'hui, je dis en le traînant vers l'endroit qui nous intéresse.
- C'est quoi ?
- Sens cette bonne odeur et devine.
- Des châtaignes grillées.
- Très bien. Et ensuite.
Il ferme les yeux, se concentre, ma main toujours dans la sienne.
- Du vin chaud.
- Tu es très fort, dit donc, je souris. Ce sont les deux meilleures choses qu'on trouve ici, chaque année, je mange des châtaigne pour quatre tellement j'aime ça.
On s'installe sur une table à l'abri, là ou la neige ne nous tombe pas dessus et je pars commander les châtaignes pendant que Gabin s'occupe du vin vaut.
On se rejoint en même temps et notre en-cas peut enfin commencer. Le gobelet chaud réchauffe mes mains à travers mes mitaines et juste pour ça, j'en commanderais jusqu'à la fin de mes jours.
On mange et sirote nos boissons dans le calme, tous les deux à regarder la neige qui tombe dehors, et il n'y a rien de plus parfait que ce genre de moment. Ceux où on se sent pleinement heureuse, enfin après tant de temps. Je sais que sans Gabin ce noël et mois de décembre en général n'aurai jamais était le même. Et je suis pleinement reconnaissante qu'il soit là aujourd'hui.


























La liste d'un noël (presque) parfaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant