𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐞𝐭𝐢𝐨𝐧

Chapitre 18

Octobre 2023 Barcelone, Espagne

Jane Valero

La trêve internationale touchait à sa fin. Le match d'hier du Portugal me restait encore en tête depuis mon réveil, c'était fantastique. João m'avait averti qu'il ne rentrerai à Barcelone que demain, puisque le match de la veille se passait en Bosnie-Herzégovine, ce qui me permettait de profiter d'une dernière journée seule à l'appartement, même si je ressentais un peu le manque d'une présence masculine au sein du foyer. Certes, j'aimais être seule, ou au moins pouvoir avoir un peu de repos, mais l'absence de João à l'appartement grandissait et se faisait sentir au fil des jours.

Assise assidûment à mon bureau, j'avais ainsi prévue ma journée : traduire des dizaines de pages du roman que je devais terminer pour le mois prochain. Ça, c'était sans compter sur la sonnette de l'appartement qui retentissait, à peine cinq minutes après je me sois enfin décidée et installée.

Curieuse, je me levais de ma chaise et partais en direction de la porte. Ne bénéficiant pas d'un judas à la porte, j'étais forcée d'ouvrir cette dernière afin de découvrir mon mystérieux visiteur.

Je déverrouillais alors la porte et fus surprise et étonnée à la vue de mon hôte, et je savais déjà que mes prévisions de travail étaient désormais foutues.

- Pablo ? Demandais-je de façon rhétorique, puisque oui, c'était bien lui.

- T'es déjà rentré ? Enchaînais-je, toujours surprise.

- Surprise. Ajoutait-il en souriant.

Je souriais alors à mon tour et venais sans plus attendre le prendre dans mes bras, encore sur le seuil de la porte.

Il resserrait mon étreinte d'une douceur appréciable, mais n'hésitais pas à me serrer fort tout de même, signe que je lui avais manqué, sans doute.

- Reste pas là, entre. Affirmais-je à la fin de notre étreinte.

- J'avais peur que tu ne me le proposes pas. Avouait-il en riant.

On se dirigeait alors naturellement vers le salon, et on s'asseyait tout deux sur le canapé.

- Comment ça se fait que tu sois déjà rentré ?

- Notre match était avant hier, on a fait le retour hier et ce matin je suis parti de Madrid pour rentrer, j'avais hâte de revenir.

- Pourquoi ?

- C'est plus physique les entraînements avec l'équipe nationale, c'est chiant des fois, et puis, tu me manquais. Admettait-il en baissant la tête.

- C'était donc vrai ce que tu m'as dis par message ?

- De quoi ?

- Que t'as pensé à moi quand t'as marqué.

- En réalité, j'ai pensé à toi tout le match, mais j'allais pas te le dire tu m'aurais prit pour un fou.

- Mais tu viens de me le dire, et en vrai, je trouve ça mignon.

Il souriait et venait s'asseoir un peu plus proche de moi, avant de passer son bras droit autour de mes épaules. Naturellement, je posais ma tête sur son épaule.

- C'était bien la Norvège ? Demandais-je.

- Nan pas ouf, il faisait trop froid. Rigolait-il, entraînant mon propre rire.

- Et toi, tu t'es pas trop ennuyée ici ? Interrogeait-il successivement.

- Ça va, j'ai été voir Pedri de temps en temps, il avait fait une petite soirée le soir du deuxième match.