𝒜ï𝒹𝒶.Grenoble,
France.
Samedi.
Parking.Que sous-entendait-il réellement "par une fille comme toi" ?
— Je dirais... une fille qui vas à la maison de retraite s'occuper de petits vieux, mais aussi qui enterre des corps à côté, cette fille quoi.
J'allais répliquer, lorsque son portable sonna, me coupant la parole. Il émît un râlement sourd, puis porta le téléphone à son oreille. Je l'observais faire, alors qu'il se releva du capot de la voiture. Il s'éloigna de moi à plusieurs mètres de moi.
Étant pratiquement complètement dans le noir, j'avais un peu de mal à discerner ce qui m'entourais. Seul le luminaire au-dessus de ma tête me permettait d'entrevoir les voitures. Je me m'asseyais sur le pare-chocs de la voiture, étant sûre de rester à la même place. L'alcool semblait redescendre un peu, sûrement à cause de la douche froide que je venais de prendre. Même si je continuais à ressentir quelques vertiges.
La voix de Amos parvenait à mes oreilles, mais elle semblait tout de même lointaine. Le vent continuait de souffler, me faisant resserrer la veste contre moi. Je tentais d'appercevoir ce qui se trouvait autour de moi, quand quelque chose attira mon attention. En levant les yeux, je distinguai une silhouette qui venait dans ma direction. Alors, dans un élan d'espoir d'enfin pouvoir partir de ce mauvais endroit, je me relevais par la même occasion. Je me rapprochais de lui.
— Amos, tu-
Mais, sans le moindre mot, il m'attrapa les épaules et me plaqua violement contre la voiture, juste derrière nous.
Je pivotais vers Amos, qui me regardait déjà. Il fit demi-tour, allant à sa voiture. Il m'ouvrit la portière, avant de m'y invitait.
— Qu'est-ce que tu attends ?
— Je-Je ne monte pas avec toi, merci. Je vais appeler un Uber.
Je fis demi-tour avant de prendre mon portable dans mon sac à main, et commençais à marcher. Il était presque 22h00, et personne ne se trouvait par ici. Je n'avais donc aucun moyen de transports pour rentrer chez moi. Il faisait presque nuit noire, et je marchais presque à l'aveugle. Mes pieds étant éclairés par la lampe torche de mon téléphone, j'arrivais à peu près à trouver mon chemin.
Soudain, des phares s'allumèrent derrière moi. Je me retournais et aperçu une voiture à une dizaine de mètres derrière. Dû à la lumière qui m'aveuglait, je ne pouvais reconnaître cette auto. Mais, quelques instants suffirent, avant que cette voiture ne s'arrête à ma hauteur. La vitre teintée s'abaissa, me laissant apercevoir le conducteur.
— Et ton Uber ?
Je ne répondis, et me concentrer sur mon téléphone, sur lequel je continuais de chercher. Même si, lui comme, nous savions que je n'allais pas trouver. Il roulait, juste à côté du trottoir, à ma vitesse.
— Monte, je te ramène.
— Non-
— Ce n'était pas une question.
Je levais au ciel, avant de stopper ma course. Il éteignait les phares de sa voiture, nous laissant partiellement dans le sombre. À présent, seule la lumière de mon téléphone nous permettait de nous voir. Mes yeux croisèrent les siens. Le bras en dehors de la voiture, une cigarette à la main, et son éternel visage froid et impassible.
— Tu sais que fumer tue ? lui demandais-je en regardant sa main.
— Je décompresse, et évacue ma frustration grâce à ça.
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MENSONGES
RomanceAlors qu'elle fuit son passé oppressant en quittant la demeure de son père, Aïda cherche désespérément l'indépendance, mais, Amos, continu son combat pour trouver des réponses aux questions qu'il se pose. Le destin les entrelace de manière inattend...