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𝒜ï𝒹𝒶.

Grenoble,
France. 23h19.
Vendredi.
Forêt.

— Prends ça, et commence à gratter, ordonna-t-il.

J'attrapais le grand bout de bois qu'il me tendait, avant de le planter violemment dans le sol. Je donnais plusieurs impulsions, et commençais à gratter. Des petits bouts de terre commençait à s'échapper du sol. Éclairer seulement avec la lampe torche de nos téléphone portable, je ne pouvais pas avoir une vue d'ensemble sur ce que je faisais. Pourtant, j'avais l'impression de ne pas être dans mon corps. D'être un spectateur de ce que je faisais. D'être seulement une personne à côté, à qui cette chose ne serait pas arriver. Pourtant, c'était bien moi, en train de creuser une tombe, dans le sol, et surtout, dans une forêt.

Quant à lui, il cassa une autre grande branche, et se dirigea vers ma voiture. Il ouvrit la portière, et commençait à chercher quelque chose activement. Puis, quelque seconde plus tard, il recula, quelque chose en métal dans la main. En s'approchant de moi, je distinguais ce qu'était ce bout de métal. Il s'agissait sur triangle de signalisation que je gardais dans la voiture. Accompagné d'un gros rouleau de scotch marron.

Il posa tout sur le sol, et commençait par installer le triangle sur la branche, il ajouta ensuit du scotch pour fixer le tout. Tout en continuant de perforer le sol, je le regardais faire. Mon coeur battait toujours à un rythme irrégulier.

Pousse toi, ordonna-t-il froidement.

Je me décalais aussitôt sur le côté, le laissant prendre place. Il quitta sa veste en cuir, et me l'a jeté dessus. Je l'attrapais au vol, juste avant qu'elle ne tombe parterre. Il remonta ses manches, avant d'empoigner le "manche" de cette pelle. Il la monta dans les airs, avant d'en donner un grand coup dans le sol. Il commença à retirer toute la terre en grande quantité avec l'outil qu'il venait de fabriquer. En seulement quelques minutes, il avait retiré toute la terre dont nous n'avions pas besoin. En faisant un tas juste à côté de lui.

Il posa ensuite la pelle sur un côté, et me regarda. Il m'invita à le suivre, et se dirigeait de nouveau vers ma voiture. Il ouvrit le coffre, et un haut le cœur me prit, lorsque mes yeux se posèrent sur ce qui se trouvait dedans. Mais, je gardais la tête haute, et me contentais de détourner le regard. Les battements de mon cœur restaient rapides, tandis que je savais ce que nous devions faire.

— Attrape les bras, et tire.

J'approchais à petit pas. Je tendis la main, et attrapa avec dégoût ses poignets. Je tentais de resserrer ma poigne, mais, chaque fois que mes yeux se posèrent sur son visage livide, je manquais faire sortir on repas du soir.

— À trois, on tire une nouvelle fois.

J'hochais la tête, alors qu'il tenait lui, ses jambes. Lui n'avait pas l'air de lui donner envie de vomir, ou même d'être dégouté.

— un, deux, trois, tire.

Je tirai alors ses deux bras, en dehors du coffre de la voiture. Il fit de même et le corps se retrouva rapidement en dehors de là où il restait prisonnier. Je le portais à bout de bras, et marchais jusqu'à trou creusé. Une fois que nous étions sur le côté de cette petite fausse, il me regarda, avant d'hochait la tête. M'indiquant que nous allions le poser. Mais lorsque je commençais à légèrement me courber le dos pour le déposer, lui lâcha brutalement le corps. Je manquais partir avec ce dernier. Je parvenais à le lâcher moi aussi, le laissant tomber correctement dans ce trou.

Le bruit du corps s'écrasant contre le fond de ce trou me faisait frissonner. Tandis que je ne réalisais pas encore ce que je venais de faire. Ce que nous venions de faire. Mes yeux remontèrent sur l'homme avec qui je me trouvais. Il avait déjà sa pelle dans la main, et commençait à recouvrir le cadavre de terre. Le faisant petit à petit disparaître.

Je restais là, sans bouger, sans parler. J'étais paralysé. Mon cerveau restait encore sous le choc de ce que je venais faire. Ma gorge restait nouée, alors qu'un dernier coup de pelle suffisait pour ne plus voir celui que j'avais tué. Un bruit assourdissant me fis tourner la tête. Il venait de jeter la pelle, et commençait à rabaisser les manches de son haut. Son regard rencontra ensuit le mien.

— On s'en va, annonça-t-il.

Il commençait à partir, mais je le rattrapais, et enroula ma main autour de son bras. La panique me tordait le ventre, tandis que mon regard faisait des allers-et-retours entre son regard sombre et la légère bosse dans le sol.

— Mais, et si quelqu'un-

— Ça va aller, arrête de stresser, s'exclamait-il nonchalamment.

Il parlait comme si tout cela était normal. Mais, sa phrase ne faisait pas redescendre pour autant mon angoisse. Ma main resterait sa prise autour de son bras, sans pour autant que ça ne le fasse réagir.

— Je sais, mais-

Il donna une impulsion dans son bras, me montrant qu'il voulait que je le laisse. Je le lâchais, tandis qu'il se tournais dans ma direction en attrapant sa veste qui était restait posé en chiffon sur mon épaule. Il l'enfila, avant d'ancrait son regard au mien.

— Tout vas bien se passer.

Il tourna les talons, et partit s'installer dans la voiture. La potière qui claqua m'incita à vite monter moi aussi à l'intérieur de celle-ci. Il mit le contact, et démarra, sans pour autant aller doucement. Je regardais une dernière fois en arrière, me demandant comment ma soirée avait pu finir comme cela. Et même commencer. Me retrouvant dans une forêt sombre, accompagnée d'un presque inconnu, à enterrer le corps d'un homme, que j'avais moi-même tué quelque heures plus tôt...

Alors, revenons en arrière....

MENSONGESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant