𝒜ï𝒹𝒶.
Grenoble,
France. 19h01.
Dimanche.
Boîte de nuit.J'entendais les deux jumelles gloussaient, ajoutant leurs petits commentaires. Les luminaires me permettaient d'entrevoir les ombres des personnes présentes dans cette pièce. Je me penchai légèrement en avant, mais, je perdis l'équilibre, manquant de tomber la tête la première contre la porte de la cabine. Je me rattrapais de justesse, mais pas sans bruits.
Je me maudissais intérieurement pour ce bruit qui n'allait certainement pas passer inaperçu.
— Les filles, je crois que quelqu'un nous écoute-
Dans un élan de courage, je déverrouillai le loquet de la porte, avant de l'ouvrir en grand. Elle recula d'un pas, soudainement surprise de mon entrée en scène.
Je le suis aussi, t'inquiète.
— Qu'est-ce que...
Elle m'inspecta de haut en bas, alors que je voyais les jumelles nous regardaient de loin. Son regard bleu remonta sur mes pupilles. Elle me lançait des éclairs avec ses yeux.
— Toi ! s'exclama-t-elle, en colère.
— Moi ?
— C'est toi, l'allumeuse !
Je levais les yeux au ciel.
Elle se prend pour qui celle-là ?
Et puis faudrait être la pire des imbéciles pour essayer de draguer Amos, sérieusement.
— Ah ouais ? Moi l'allumeuse ?
Elle fronça les sourcils, et me pointa du doigt.
— Oui, c'est toi ! Tu lui faisais des sourire, et tu ne faisais que de le regarder !
— Dans mon souvenir tu t'es pencher, ou même, cambrer vers lui, et tu oses me traiter d'allumeuse ?
Elle devint rouge. Je ne pouvais déterminer s'il s'agissait de colère ou de gêne.
Ce ne serait pas étonnant que ce soit de gêne, vu ce qu'elle a fait, moi aussi j'aurais honte à ta place ma grande...
— Et alors ? Toi tu lui lancé des regards d'aguicheuse, et-
— Je vais te dire un truc, ma belle.
C'était à mon tour de la pointait du doigt. Je fis un pas en avant, la faisant reculer.
— Je ne lui faisais pas des regards d'aguicheuse, comme tu dis. Et puis, quand bien même, je crois que c'est à moi qu'il souriait, pas à toi. Je dirais même qu'il était indifférent à ta présence.
Mon doigt s'abaissa légèrement, désignant sa tenue.
— Même avec tes seins sous son nez, c'est moi qu'il regardait.
Nous venions maintenant de sortir de la cabine des toilettes. Du coin de l'œil je voyais les deux filles qui nous observaient, en silence.
— Il n'en a rien à foutre de toi ! Il n'aime pas les filles plates, et aussi laide que toi ! Il préfère les filles formées et-
— Je suis peut-être plate, mais au moins, moi, je ne mets pas des paires de chaussettes dans mon soutif pour les rendre plus gros.
Son regard descendit vivement sur sa poitrine, là où on pouvait apercevoir un bout de tissu noir, s'apparentant à une paire de chaussette. Elle la replaça aussi vite qu'elle put, et recula un peu plus. J'avais l'impression d'être celle qui impressionner, pour une fois. De ne pas être celle qui se faisait marcher dessus.
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MENSONGES
RomanceAlors qu'elle fuit son passé oppressant en quittant la demeure de son père, Aïda cherche désespérément l'indépendance, mais, Amos, continu son combat pour trouver des réponses aux questions qu'il se pose. Le destin les entrelace de manière inattend...