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𝒜ï𝒹𝒶.

Grenoble,
France. 21h20.
Lundi.
Maison de retraite.

Mes yeux s'ouvrirent en grand, quand j'entendis sa voix. Je ne m'étais donc pas tromper. C'était bien lui. Amos. Avec le peu de luminosité de la pièce, je ne voyais pas bien les traits de son visage. Sa main changea de position, et passa de ma gorge à ma nuque. Bloquant mes cheveux avec.

Exactement comme hier.

Il fit pression, me faisant m'avançait encore un peu plus vers lui. Avant que quelque chose de froid n'entre en contact avec ma gore. Je baissais les yeux sur cela. Je tressaillais de tout mon être, en le voyant me pointer un flingue dessus. Un cri sortit, venant sûrement du plus profond de mes entrailles, tandis que je tentais de me débattre pour me libérer. Ma poitrine se levait et s'abaissait si difficilement que je pensais bientôt être au bord de la crise.

Mais, sa main tenant la crosse de l'arme à feu vint se positionner sur ma bouche. Pointant le canon entre mes deux yeux à présent. Mon cœur battait si fort, que je l'entendais jusque dans mes oreilles. Il pencha la tête sur le côté, et me fixa. Il retira sa main de ma bouche et baissa l'arme, avant de la remettre dans la ceinture de son pantalon.

Il laissa sa main sur ma nuque, avant de tirer sur celle-ci. Il se décala, et avec sa main, me propulsa presque. Il me poussa donc au centre du salon. Je trébucher sur le rebord de tapis, manquant de tomber mais réussissais à me stabiliser. Le résident de cet appartement était en face de moi. Il me fixait, l'air choqué. J'entendis des pas derrière moi. Amos me dépassa et appuya son dos contre le fauteuil qui était toujours tourné dans notre sens opposé.

— Qu'est-ce que tu fais là ? cracha-t-il.

Je ne répondis pas, alors que mon regard se perdit dans le sien.

— Tu nous espionner ?

— Non, bien sûr que non ! Je-

— Que faites-vous ici, alors ? m'interrogea Harold.

Ma tête pivota vers lui, alors qu'il gardait les bras croisés autour de sa cage thoracique. Il n'avait pas du tout le même regard que lorsque nous nous étions vus pour la première fois. Lorsque j'étais accompagné de Marie-Chantal et d'Annick, il arborait un grand sourire angélique et un regard presque gentillet. Mais, là, s'en était tout le contraire. Il dégageait autre chose. Même si, ce n'était rien par apport à l'aura presque menaçante qu'avait Amos. L'air de la pièce venait brutalement de s'alourdir, ainsi que rendre celui-ci étouffant. Et je savais qui en était la cause.

Des frissons me parcouraient la colonne, tandis que l'angoisse augmentait à mesure que les secondes s'écoulaient.

— Vous-Vous avez sonné pour appeler quelqu'un du personnel, alors... alors je suis venu, bafouillais-je.

Je tentais de garder un ton normal, mais ma voix déraillait encore et encore, tandis que mes yeux restaient fixer sur la crosse de l'arme qui dépassait de son pantalon. Ainsi que sur la forme qu'elle faisait ressortir sur le tissu. Amos avait positionné ses mains sur le haut du dossier du fauteuil, me laissant une assez bonne vision sur ce flingue.

Il me l'a pointée dessus.

Mes yeux remontèrent sur ses pupilles sombres. Lui aussi faisait preuve d'un changement. Oubliait-il peut-être qu'hier, il m'avait une nouvelle fois aidé en payant mes achats à ma place, ainsi qu'en me ramenant chez moi ? Il était évident que la réponse à cette question ne pouvait être que positive. Au vu du regard si sombre et si dur qu'il était en train de me lancer, la tête légèrement pencher, comme à son habitude.

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