Chapitre 14

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Sarah acquiesce et une fois notre verre finit, je lui propose qu'on se balade un peu pour profiter du beau temps. L'après-midi est passé super vite et la nuit commence à tomber, pour autant, je n'ai pas envie de rentrer au manoir.

"- Tu fais quelque chose ce soir ? je demande.

- Oui, malheureusement, j'ai le droit à un repas de famille... avec toutes mes tantes... Elle répond.

- T'as l'air super motivé ma parole. Je dis.

- Tu sais, le samedi soir, je préfère aller boire des verres et danser que me coltiner mes vieilles tantes..." Elle dit.

Elle se dandine au beau milieu de la rue et ça me fait rire. Moi aussi j'aurais bien envie d'aller danser, mais l'occasion ne s'est jamais présentée. Et comme je n'ai plus de famille, ce sera dur de manger avec eux... je vais manger en solitaire même puisque je vis avec des vampires.

"- Et toi ? Tu as prévu quelque chose ce soir ? Elle demande.

- je pense que ça va être une soirée série... Tu sais à part toi et les bartholy, je ne connais pas grand monde ici... je soupire.

- Ouais, tu sais quoi, je te réserve mon prochain samedi soir ! Elle lance.

- C'est gentil mais ne t'en fais pas pour moi. J'ai l'habitude de passer mes soirées en solitaires et j'ai mes séries pour me tenir compagnie. J'ai plein d'épisode en retard, je ne devrais pas voir le temps passer..." je dis.

En disant ça j'essaie de me convaincre autant qu'elle. C'est la méthode Coué ! Ce n'est pas une franche réussite parce que l'idée de passer ma soirée seule au manoir ne me réjouit pas plus que ça. Mais ça ne sera pas la première... ni la dernière... Bin, je pense que j'aurais le manoir pour moi, les bartholy sont toujours très occupé le Week end.

En effet quand je rentre je ne croise personne. Il n'est pas forcément très tard mais le manoir semble totalement vide. Toutes les lumières sont éteintes et aucun son de resonne dans l'imposante bâtisse. Je pose mes affaires dans ma chambre et redescend pour me faire à manger. Je suis surprise de voir qu'un repas copieux m'attend sur la table. Il n'est pas rare que je trouve des montagnes de nourriture exclusivement pour moi et pourtant, je ne vois jamais personne en cuisine. J'installe et trouve une petite note venant de Nicolae pour me souhaiter un bon appétit et une bonne soirée.

Après m'être régaler, je passe par le salon pour rejoindre le hall et remarque un petit coffre poser sur la cheminée. Je suis sure qu'il n'était là jusqu'à présent, je l'aurais vu. Je fais souvent le tour du propriétaire et tout est es si statique en général que le moindre changement se remarque. Je suis curieuse de voir ce que peut renfermer ce coffre en bois patiné par les années, de très nombreuses années...

Je m'approche et bien sûr il est fermé à clef. Là, un bruit resonne dans la maison et je laisse échapper le coffret. Moi qui voulais être discrète, c'est raté ! Je tremble à l'idée qu'un des bartholy me surprenne et que je passe pour une voleuse. Je reste aux aguets une seconde et rien. Je baisse la tête et le coffre est ouvert au sol. Dans sa chute, une des charnières s'est brisée. Je suis contente parce que je peux assouvir ma curiosité mais énervée parce que j'ai bisé un objet qui appartient à une autre personne et je sais à quel point ça peut faire mal.

Des feuilles jaunies par le temps sont éparpillées à mes pieds. Ce sont de vieilles lettres. En les ramassant, je les consulte. Elles datent toute de l'année 1838. Ce sont des lettres d'amours... ce sont celle que Nicolae avait adressé à son Adriana et celle qu'elle lui avait envoyé. J'ai sous les yeux la preuve de l'amour de Nicolae et de la femme de qui je prends la place presque toutes les nuits. Ils s'aimaient vraiment plus que tout... Une pointe de jalousie monte en moi. Cette Adriana avait vraiment de la chance, elle était aimée autant par Nicolae que par Ludwig...

Nicolae et AdrianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant