Chapitre 38

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Quand j'ouvre les yeux, je suis dans le laboratoire de science de l'université de Londres. Il fait nuit noire et je suis seule avec Ludwig. Je sais que c'est la première fois que nous nous reparlons depuis qu'il m'a annoncé son terrible secret. La gène plombe l'ambiance. Pourtant, j'aimerais lui parler, lui prouver qu'il reste mon ami. Que sa véritable nature ne change rien pour moi.

"- Ludwig... ce que tu m'as révélé ne change absolument rien. Cette... chose qui sommeille en toi, n'enleve rien à l'affection que j'ai pour toi. Je dis.

- Pour moi, ça change tout ! je hais ce que je suis devenu !" Il lance.

Je prends sa main et la serre fort, je veux lui montrer que je suis là. Nous restons un moment silencieux mais ça ne peut plus durer.

"- je sais que j'aurais pas dû partir de la sorte la dernière fois et te battre froid pendant des jours mais ta révélation m'a tellement surprise... je ne voulais pas te blesser par mon comportement. Je suis toujours ton amie. Tu peux toujours compter sur moi. Je dis.

- tu ne comprends pas Adriana... ce loup qui reste tapi au fond de moi il change tout ce que je suis... je suis... je suis un monstre ! Un jour, tu finiras par me considérer ainsi !" Il dit.

Je doute que ce soit vrai. A le voir me regarder avec une telle tendresse, je doute de le voir un jour comme un monstre. Je lui adresse un sourire doux.

"- Tu peux me parler Ludwig. Tu peux avoir confiance en moi. Je veux t'aider, il doit bien y avoir un moyen. Je réponds.

- M'aider ? Je doute qu'on puisse m'aider. Je ne suis même pas sûr de pouvoir m'aider moi-même. Il soupire.

- Me parler t'aidera peut-être à voir les choses sous un œil nouveau..." je dis.

Il lâche ma main et se met à faire les cent pas dans la pièce.

"- je ne sais même pas comment te décrire ce que je ressens. A chaque transformation, je me sens écartelé, comme si chanque partie de moi se brisait pour devenir autre chose. Impossible de savoir combien de temps ça dure. C'est comme si la souffrance n'allait jamais s'arrêter. Au point que je souhaiterais mourir. Et quand le processus s'achève enfin, il ne reste plus qu'un bête..." Il dit.

La souffrance dans laquelle il est enfermé me serre le cœur.

"- Mais... tu as conscience de ce qu'il se passe ? ... je veux dire : Est-ce que tu restes toi-même ? je demande.

- Au début, tout était tres étrange. Je ressentais une faim bestiale à chaque transformation... Quelque chose contre quoi je ne pouvais pas lutter. Je me sentais vraiment mal à cette période parce que j'avais l'impression de ne plus m'appartenir. Comme si nous étions deux dans mon corps... Puis petit à petit, j'ai réussi à reprendre le contrôle, mais combien de temps est ce que ça durera... Il répond.

- Ludwig, il faut beaucoup de courage pour affronter tout ça, surtout tout seul. Je dis.

- C'est pas comme si j'avais le choix. Je dois faire avec et l'accepter, au moins jusqu'à ce que je trouve une solution. Il dit.

- Désolé de te demander ça mais il faut que je te pose cette question... est ce que tu as déjà..."

Je n'arrive pas à finir ma phrase mais mon ami voit très bien ou je veux en venir et son visage se voile.

"- Es-tu sure de vouloir connaitre la réponse Adriana ?" Il lâche.

Sa question est une réponse en soit, j'ai compris. Il me fixe d'un air inquiet. Mon trouble le peine, je le sais bien mais c'est pas tous les jours qu'on a ce genre de conversation. Il s'approche et prend mes mains dans les siennes.

Nicolae et AdrianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant