CHAPITRE XLV

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— Aly, j'abandonne, je n'y arriverai pas !

Octavia envoie valser tous ses cahiers et ces derniers atterrissent au sol dans un grand fracas. Je la vois se caler contre sa tête de lit, les bras croisés sur la poitrine, la mine défaite.

Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel avant de m'asseoir face à elle, entourant mes genoux de mes bras pour les ramener sous mon menton.

— Je t'assure que j'essaie mais mon cerveau refuse de coopérer. Se lamente-elle

Je jette un coup d'œil aux feuilles éparpillées au sol. Je suis tentée de lui proposer mon aide mais je n'y comprends pas grand-chose à ses matières scientifiques.

J'inspire un grand coup.

— Il te suffit de te motiver un petit peu et surtout de faire preuve de discipline ! Que tu le veuilles ou non, pour réussir tes examens, tu es obligée de passer par la case révision.

À mon grand désarroi mes mots ne parviennent qu'à la démoraliser davantage. À l'évidence, la technique de lui exposer la situation sans délicatesse n'est pas celle que je dois employer.

— Crois-moi, je le sais tout ça ! Mais c'est plus fort que moi, j'ai la flemme ! J'ai à peine le temps de relire une phrase que je somnole déjà !

Son ton si dramatique me fait pouffer de rire.

— Tu as mis en place certains de mes conseils ?

— Tous ! Je les ai tous essayés ! S'insurge-t-elle.

— Et alors ?

— Rien. L'idée d'étudier dans un café était plutôt bonne jusqu'à ce que Beau se pointe alors que c'était censé être son jour de repos. J'ai tenté la méthode des Haribos à chaque ligne apprise mais j'ai succombé à la tentation et j'ai mangé tout le paquet avant d'avoir lu un seul mot. Et, n'en parlons pas de l'idée de romantiser mes révisions, j'ai allumé une bougie et mis de la musique. Je t'avouerais que quand «Earned it » de The Weeknd a résonné dans mes oreilles, j'avais envie d'autre chose que de réviser.

Elle reprend bruyamment une grande inspiration, manquant d'air après avoir débité tout ceci d'une traite.

— En clair, rien n'a fonctionné. Conclut Octavia.

Mon amie glisse le long de sa tête de lit pour s'échouer sur le dos, les paumes posées sur son ventre. À travers ses cils, elle fixe intensément le plafond de notre chambre comme si la solution à tous ses problèmes allait lui tomber dessus comme pas magie.

De mon côté, j'ai beau me creuser les méninges, je ne sais pas ce que je pourrais lui conseiller de plus. Octavia n'a jamais été une grande studieuse, la simple idée d'ouvrir un cahier lui file de l'urticaire. Mais cette fois, elle n'a pas le choix. Elle le sait aussi bien que moi. Ce diplôme est la clé qui lui ouvrira les portes de son école de mode à Paris. Elle ne peut pas échouer. Et, je ne lui laisserai pas l'occasion de le faire même si cela signifie rester éveillée toute la nuit pour la faire réviser.

Mon téléphone vibre près de mon oreiller. C'est un message de Neil. Un soupçon de stress m'envahit lorsque j'en lis le contenu même si je lui ai moi-même demandé de me prévenir.

Je me lève et m'empare du livre qui trône sur ma table de chevet depuis un mois maintenant. Octavia lève les yeux vers moi, ma détermination soudaine attirant son attention.

— Je dois y aller mais quand je reviens, je te promets que tu plongeras le nez dans ses révisions et que tu ne pourras plus en sortir.

— Wow ! Quelle promesse alléchante ! Lance-t-elle tandis que je referme la porte derrière moi.

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