CHAPITRE XLII

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Andreas est parti depuis une quinzaine de minutes maintenant et j'ai beau jeter des coups d'œil un peu partout, je n'aperçois aucune de ses mèches blondes.

Il n'a rien dit sur l'endroit où il comptait aller. Il s'est contenté de me planter là sans dire un mot.

Résultat, je me retrouve seule dans une boîte de nuit remplie d'inconnus, avec mon verre vide pour seule compagnie !

Lassée de l'attendre indéfiniment, je me décide à partir à sa recherche. Le club n'est pas si grand qu'il n'en a l'air, je finirai bien par tomber sur Andreas.

Dans cette semi-obscurité, troublée par les spots lumineux multicolores, j'avance avec plus de difficultés que je ne le pensais. À cette heure de la soirée, nombreux sont ceux qui ont déjà perdu toute lucidité. Des verres vides gisent au sol et ce dernier est visqueux de liquides non identifiés. Ayant moi-même l'esprit quelque peu embrumé, il me faut la plus grande attention pour ne pas trébucher ou me cogner à quelqu'un.

Je sens une main s'enrouler autour de mon bras pour m'empêcher d'avancer davantage.

— Tu cherches ton ami ? Me demande Jasmin, d'une voix étonnement maîtrisée.

J'acquiesce.

— Je l'ai vue discuter dans le parking avec un mec, plutôt beau gosse, je ne te mens pas. Je ne sais pas où est parti ton ami mais celui avec qui il discutait est monté dans l'une des salles privées, à l'étage. Il y a des chances pour que le blondinet soit encore avec lui.

Jasmin a l'amabilité de me conduire jusqu'à l'étage. L'aisance avec laquelle elle déambule dans la boîte me laisse croire qu'elle y a souvent mis les pieds. Elle en connaît tous les recoins et les tactiques pour ne pas se faire bousculer par les personnes ivres mortes.

Nous parvenons à un étage qui s'avère identique au rez-de-chaussée. Les mêmes néons bleus et violets sont accrochés aux murs. Une boule à facettes géante trône au plafond, recouvrant la pièce de centaine de petits scintillements. Il y a différents box, chacun nommé d'un chiffre. Jasmin se dirige vers l'un d'eux. Le numéro 3.

Le sein de Jasmin vibre en même temps que la sonnerie de son téléphone retentit. Elle l'extirpe de son soutien-gorge et affiche une moue agacée tandis qu'elle lit le nom sur son écran.

— Je dois prendre cet appel. Je suis au box 5 si tu as besoin de moi. Lance-t-elle avant de tourner les talons.

Je balaie le rideau de strass du revers de la main et pénètre dans la salle privée.

À l'instant où j'entre, je sens son lourd regard peser sur moi. Il est seul, assis sur le canapé en cuir noir face à moi. Un sourire narquois vient s'insinuer au coin de ses lèvres. Et, ses deux bras posés sur le dossier du fauteuil, lui donne une posture encore plus arrogante que d'ordinaire.

Je croise les bras sur ma poitrine en poussant un soupir.

— Que fais-tu là ?

Ma question ne fait qu'accroître son amusement.

— Je suis content de te voir aussi, Evans.

Le ton sarcastique qu'il emprunte me fait lever les yeux au ciel. J'effectue un pas vers lui, un geste qu'il suit avec la plus grande attention.

— On m'a dit qu'Andreas était avec toi.

À l'entente du prénom de son meilleur ami, Neil pince les lèvres. Ce n'est qu'alors que je discerne l'ombre brune sur le bas de sa mâchoire.

Il hausse les épaules avec une nonchalance qui me paraît feinte.

— Il était avec moi, en effet. Mais il est parti et je ne pourrais pas te dire où.

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