CHAPITRE XXXIV

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— Tu lui as au moins dit que tu venais aujourd'hui ?

— Non. Beau est en rogne, je ne pense pad que lui parler soit la bonne chose à faire. Déclare-t-elle, tentant de dissimuler son air abattu derrière son téléphone portable.

On dirait bien que le joli petit couple est en train de faire face à sa première crise. Octavia refuse de m'en dire plus. Je n'ai pas tenté de lui forcer la main, si elle cherche à garder ça pour elle, c'est sûrement que ça ne me regarde pas. Toutefois, je n'en reste pas moins intriguée malgré moi. J'ai du mal à comprendre comment ils ont pu passer de fous amoureux l'un de l'autre à ne plus se parler du tout en l'espace de quelques jours à peine.

— La communication, c'est la clé. Je suis certaine que ça va s'arranger. Je prononce avec un enthousiasme quelque peu feint.

— Je n'en suis pas aussi sûr, Aly. C'est bien plus compliqué ça, crois-moi.

Sa manière d'insister sur ces deux derniers mots, me fait froncer les sourcils. A l'évidence, ma tentative pour lui remonter le moral s'avère vaine. Mais j'ai le sentiment que derrière cette dispute de couple, se cache quelque chose de bien plus important. L'envie de lui poser davantage de question me traverse mais je me contente de lui poser une main réconfortante sur l'épaule.

C'est d'une main inhabituellement incertaine qu'elle pousse la porte de l'Austen Coffee. Si elle envisageait de fuir cet endroit le plus longtemps possible, sa folle envie de boire un bon Frappuccino l'y a conduite. L'Austen Coffee est peut-être l'endroit où travaille Beau, ça n'en reste pas moins le meilleur café de la ville !

— Tu me parles de communication, tu lui as parlé à lui ? Murmure-t-elle, en faisant un signe de la tête vers l'une des tables.

Je suis son regard et tombe non sans surprise sur Neil. Ce dernier est assis seul, certainement en train d'attendre son groupe d'amis.

Je n'ai toujours pas tiré au clair cette histoire. Ce matin encore, quelqu'un m'a demandé si j'étais bel et bien son ex. J'ai évidemment répondu que ce n'était pas le cas mais la personne a semblé ne pas me croire. S'il y a bien une chose que j'ai comprise ces derniers temps, c'est que tout ce qui sort de la bouche de Neil est pris pour une vérité absolue. En d'autre terme, dans cette histoire, c'est moi la menteuse qui ne veut pas assumer un couple qui n'a jamais existé !

— Pas depuis lundi. Sa présence en cours se fait de plus en plus rare. J'énonce avant de saluer Rosabel.

Je lance un coup d'œil par-dessus mon épaule et suis surprise de croiser son regard. L'idée d'aller le voir maintenant passe furtivement dans mon esprit. Le café est assez vide et silencieux afin que l'on puisse discuter en toute tranquillité. Et surtout, il est seul. J'admets ne pas avoir tout à fait envie de discuter avec lui avec tous ses amis à proximité. Il est probable que ce soit ma seule chance d'avoir cette fameuse conversation avec lui.

— Je reviens. Dis-je à Octavia avant de tourner les talons, sans prendre la peine de récupérer ma boisson.

En me voyant approcher, Neil lève les yeux vers moi et ôte l'un de ses écouteurs. Il me fixe un instant, attendant que je prenne la parole.

— Alors, c'est quoi cette histoire ? Je demande simplement d'une voix plus maîtrisée que je ne me pensais capable.

Il ne lui faut pas plus d'explication pour comprendre à quoi je fais référence. Je le vois expirer de la fumée et se passer une main dans les cheveux.

— Tu te souviens de l'amphithéâtre ?

J'acquiesce.

— Adriana était assise à côté de moi et, étant donné qu'elle nous a vus plutôt proche depuis le début de l'année, elle m'a demandé si tu étais mon ex. Et bien...

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