vos cowbxonapzoa

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Du fond de ma cellule, je rêvais. Non d'un avenir incertain dans lequel je me serais obligatoirement tourné.  Ni même d'une guérison pourtant bienvenue et qui, à mes yeux candides peinait à se présenter.
Je rêvais. Rêve d'un désir ardent sans bord. Sans bord limité par les murs et les métaux égoïstes.
Je rêvais, donc. D'un désir ascensionnel de mon esprit non affûté, non lucide, non statique. Dynamisme eustatique de mes plages de bétons et d'aciers hypocrites.
Cette cellule... Je pensais la connaître.
Je pensais la connaître. Vivre, c'est reporter l'envie de mourir à demain. Sine qua non pour exister. Un assemblage discontinu de schémas éphémères qui fait croire que, qui contraint et qui perdure. C'est une réelle illusion, ancrée dans la réalité elle-même.
La réalité, de toute manière, qu'est ce que c'est ? Ne serait-ce que ce qu'on peut en capter, et seulement en capter. Que dirait un sourd muet aveugle hypoesthésique, de la réalité ?
Suis-je vraiment de l'autre côté de la lucarne, ou suis-je si profondément que je ne peux pas y voir la surface, à l'instar d'un monstre cambrien?
Je pense, et ça ne veut rien dire d'autre que cela.  Seuls les besoins quotidiens de mon corps semblent réels. Dois-je m'y accrocher tel un animal qui n'apprend qu'avec son estomac ? Regrettons amèrement le jour où nous avons cessé de croire en Dieu, malgré son mutisme assourdissant. Il aurait répondu bien des questions. Cependant, ai-je vraiment besoin qu'une force supérieure me confirme? Me confirmer que cette pluie battante contre mes capteurs est, aussi réelle? Cette lucarne n'est-elle pas un simple objet spirituel, que je ressens ardemment comme si l'on percevait un être divin? Je ne demande pas à en être extirpé. Seulement comprendre pourquoi, comment où et quand. Mais bien souvent, il vaut mieux incarner l'idiot du village que de s'enfermer dans un savoir destructeur.
C'est cela. C'est une quête qui n'a pas de sens. Souvent, il vaut mieux accepter de ne pas pouvoir tout comprendre, et y chercher une sortie, une mécanique obscure et insaisissable que je pourrais faire fonctionner.
C'est une prison. Depuis tout ce temps, mon regard restait figé sur cette lucarne en hauteur, sur lequel je me plains en continu de ne pas pouvoir y passer.
Mais dans mes obscurités, je n'en ai vu qu'une portion. Ou bien je me trompe.
Non, non. Ce n'est pas ce que je crois. Je me trompe. J'ai tort sur toute la ligne.
Je pensais la connaître. Je pensais la connaître.
Ce n'est pas une prison. C'est un espace. Sombre, sans bord, et opaque. Un ciel de milliards d'étoiles, où au milieu flotte un carré de lumière, celle dans laquelle je me noie en permanence par peur de cet espace terriblement noir, mais qui pourtant m'aime et m'adore comme personne.
Ce n'est pas une prison. C'est un univers. Il n'y a rien à comprendre. Car justement, tout reste encore à faire. Il n'y a pas de sorties ou de mécaniques. Du moins, pas encore.
Questionne-toi, singularité vagabonde. Es-tu prêt à te libérer, non pas d'une prison, mais de cette lucarne, objet de l'esprit ?

Sans-titre / Notes InachevéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant