Prologuer

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On dit que le temps nous le dira. Du moins, c'est ce que l'on attend en général du temps. Les êtres doués de conscience s'amusent à compter les secondes qui leur restent. Ils jaugent, évaluent les dangers pouvant les en enlever, les comblent par de futiles nécessités dictées par la divine comédie en marche. Tandis que ceux qui n'en possèdent pas simplement, ne sont mus que par un instinct de survie égoïste et ne cherchent qu'à assouvir des besoins primaires voire secondaires, en dépit de ce que cela implique sur leur temps restant bien réel.

Les êtres inconscients sont les immobiles temporels. Ils sont bien trop prévisibles et se perdent à gémir dans leurs eaux et téter de la vase. Ils en sont les marchands, en sont de très mauvais négociants, mais en sont les monarques et en contrepartie, ils ne sont jamais ruinés, et ne jalousent en aucun cas leurs clients. D'aucuns ne connaissent pourtant la nature de ce commerce étrange et inégal car, aucun ne peut conceptualiser en des termes concrets ni sa forme, ni sa valeur et encore moins son existence qui n'est que théorique. Il réduit les falaises en poussière, rase des civilisations, fauche sans distinction, n'est pas directement observable et ne peut être toucher. Pourtant, c'est bien auprès de celui-ci que l'on attend quelque chose, à l'instar du fidèle dans l'impatience de la vérité, au jour du jugement dernier.

Sans-titre / Notes InachevéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant