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- Jasmine

Sa voiture disparait rapidement de mon champs de vision.
Je me repasse sans cesse ses mots en tête, dans l'espoir de croire que ce n'était qu'un mauvais rêve.

Ma joue me brûle, j'ai l'impression de sentir encore son contact sur mon visage.

Ce contact qui m'a fait si mal, verbalement, comme physiquement.

Je n'ai pas reconnu l'homme face à moi, c'était un inconnu.
Hélas cet inconnu, je le connaissais si bien initialement.
Je connaissais sa famille, ses plus beaux souvenirs, son plat préféré, la date de son anniversaire, son parfum, et même sa série préféré.
Je connaissais absolument tout de lui, tout jusqu'à ses vingt ans.

Mais aujourd'hui il en avait vingt cinq, bientôt vingt six, et son regard me traduisait à quel point j'étais loin de le connaître.

Alors j'en étais à là, après tout ce temps à penser à lui, je me rappelais finalement les raisons de notre rupture.

J'avais habitée avec lui pendant un an, j'avais passé tout mon temps avec lui.
J'étais la seule personne qu'il voyait autant, la seule qui voyait tout ses états d'âme et pourtant, jamais il ne m'avait adressé un seul mot de travers.
Il avait subit mes humeurs, mes émotions instable, les séquelles de les traumatisme, mais jamais il ne m'avait adressé un seul mauvais regard.

Jamais avant que son coeur se brise, après le décès de sa mère.

Il n'avait jamais été réellement violemment avec moi, jamais avant de me pousser contre ce mur lors d'un parloir, après m'avoir menacer d'arracher mes yeux.

J'avais fini par le quitter définitivement ce jour là, sa violence avait marqué la fin de notre histoire.

Ces menaces comme derniers souvenirs, et pourtant durant ces dernières années, je n'y avais pas pensée plus d'une fois.

J'avais nié ce souvenir, m'accrochant à mes propres souvenirs de lui.
J'avais choisis d'oublier que le Issam que j'avais aimée plus que ma vie, n'était pas le Issam qui j'avais quitté.

Et cette dernière conversation m'avait ramené à lui.
Je venais de réaliser que durant ces six dernières années, je m'accrochais à des souvenirs qui n'étaient qu'enfaite qu'une illusion.

Je venais de tomber de haut, car je venais de comprendre que n'avais plus rien à quoi m'accrocher.

Il me détestait, tout comme il devait détester ce monde.
Sa gentillesse, sa bonté, sa bienveillance avait totalement disparu.

Face à moi, j'avais l'homme qui avait brisé mon coeur, et cette fois-ci, je n'étais pas prête de l'oublier.

À cet instant précis, mon corp m'ordonnait seulement de m'assoir, et évacuer cet horrible sentiment que je ressentais à l'instant présent.

Mais j'avais une responsabilité, Issa m'avait confié sa propre fille.
Je me devais de laisser mes sentiments de coté pour arborer un sourire et paraitre impassible.

Je devais le faire, je devais y arriver, ce n'était pas une nouveauté pour moi de faire semblant et porter un masque.
J'avais été éduqué de cette manière, je savais parfaitement le faire.
Mais je n'y arrivais pas.

« À chaque jour suffit sa peine »  - JasmineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant