Chapitre 11

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Le roi elfique ne s'était douté de rien, mais il avait assisté à leurs retrouvailles de là-haut, en silence, le visage sombre et le regard froid. L'enfant, semblait heureuse de revoir l'humain. Il savait qu'il avait chamboulé son quotidien. Il se détourna et s'en alla vers ses appartements.  Y avait-il besoin de préciser qu'il but une grande rasade de vin ?  Après cela, il se posa derrière son bureau, pour régler les derniers papiers ennuyant.  Quand il regarda par la fenêtre, il découvrit qu'il faisait déjà sombre. Il se leva. Il voulait étrangement dîner avec l'enfant et Legolas. Mais quand il sortit de ses quartiers, il vit que l'ambiance était tendu. Il fronça les sourcils en voyant le regard fuyant d'elfes qui passaient. 
-" Feren !" Appela-t-il sachant que l'elfe avait son bureau non loin de ses appartements. L'elfe brun sortit calmement et s'inclina attendant son ordre. 
-"Dîtes à Mellin que je veux que l'enfant humaine vienne dîner avec moi !". Feren se figea. 
-" Aran nin... j'ai une mauvaise nouvelle..." commença l'elfe. 
-" Vous me direz ça plus tard !" lança-t-il avant de s'éloigner pour chercher son fils. Legolas n'était pas là. Ni dans les écuries, ni dans les autres endroits du palais.  Commençant à se demander ce qu'il se passait et pourquoi les elfes semblaient tendus et répondaient avec rapidité et même avec appréhension. Que craignaient-ils ? Sa colère ?  Il poussa un soupir et se dirigea vers la salle à manger. 
-" Aran nin ! L'enfant n'est plus là." la voix de Feren qui retentit dans son dos, le stoppa dans sa progression vers la salle à manger. 
-" Pardon ?" demanda-t-il, pensant qu'il est mal entendu. 
-" Bard l'a emmener... Le prince Legolas est en dehors du palais.". Le silence et doucement le roi pivota et Feren eut un frisson en voyant dans la pénombre des yeux bleus glaciers briller tels deux lampes d'une fureur noire. 
-" Quand est-ce qu'il est partit ?" 
-" Il y  a plus de quatre heures..." . Thranduil, sentit une rage violente monter en lui. L'homme l'avait emporté.  Et Legolas était dehors. Est-ce que son fils n'était pas le complice de l'humain ? Et il fit demi-tour pour marcher rapidement vers ses appartements et enlever son long manteau et enfiler une longue cape sombre et des vêtements plus confortable. Il mit deux dagues dans ses bottes noires et prit ses deux épées. Son fils était le complice, tout le montrait. Si il n'était pas rentré, c'était parce qu'il voulait à tout prix couvrir son méfait. Il sortit, malgré les supplications de Feren. 
-" Je vous conseille Feren de garder votre rang et de ne pas interférer dans cette affaire ! Je ramènerai l'enfant !" siffla-t-il rageusement. Et il s'enfonça dans les arbres. Il sautait d'arbres en arbres, cherchant les indices, grâce à ses yeux qui pouvaient voir dans le noir. Et enfin, il vit son fils perché dans un arbre, regardant la petite ville qui brillait sous les lampes et qui se reflétait dans le lac. Ne laissant aucunes occasions d'échappatoire, il bondit et lui sauta dessus, les faisant rouler au sol. 
-" Aïe ! Adar ?!" s'écria Legolas, tombant au sol. Il se releva, stupéfait de voir son père seul. 
-" Où est-elle ?! Où as-tu demandé à l'humain de l'emmener ?!" cria le roi, se redressant de sa taille. Ses yeux bleus luisaient. 
-" Je n'ai rien demandé ! il l'a emporté, parce qu'il a jugé qu'on s'en occupait pas !  Adar... il a déclaré qu'on ne lui a pas apporté de jouets... et que ses vêtements sont misérables !". Mais son père n'écouta pas, la suite de ses protestations. Il fonça sur lui, le plaquant contre un tronc d'arbre. 
-" Comment ose-tu ... C'est comme ça que tu me remercie ?!" hurla le roi, hors de lui. 
-" Je n'y suis pour rien !!! Adar lâchez-moi !!!" cria son fils ne comprenant pas pourquoi il se retournait contre lui. 
-" Et tu me mens... C'était donc ça ton plan ?!"
-" Il a parlé de négligence !!!" et sa phrase, stoppa son père qui fronça les sourcils. 
-" Comment ?" 
-" Il a dit qu'on la négligé... et qu'elle est en dépression !" dit-il. Le souverain le lâcha, totalement déboussolé. 
-" Mais... de quoi..."
-" Bard était furieux... Il m'a demandé si elle avait des jouets... si on s'en occupait... et qu'on veillait sur elle constamment, il l'a emmené... parce qu'il a vu dans quel état ses mains étaient !" déclara le Prince, essayant de reprendre son calme, sa voix tremblait. 
-" En dépression ?" 
-" Oui... C'est ce qu'il a dit... il l'a trouvé très maigre..." 
-" Et elle a-t-elle dit quelque chose ?". Legolas se figea. Non. Elle n'avait rien dit. 
-" Non... vous savez, elle n'a que quatre ans !" 
-" Pourquoi n'a-t-elle pas réclamée avant tout ça ?! J'aurais pu faire quelque chose !!" s'exclama le roi, poussant un soupir avant de regarder la ville.
-" Adar...allez-vous... demander à ce qu'il la rende ?" 
-" Bien entendu. Il ose l'emmener sans mon autorisation ?!  Je ne paye pas cher de sa peau à cet idiot ! Emmène deux elfes, et essaye de voir où il vit !" 
-" Allez-vous la réclamer cette nuit ?" . Et le sourire froid que le roi eut, fit comprendre à Legolas, qu'il préparait une belle vengeance. 
-" La vengeance est un plat qui se mange froid. Donc... il va dormir sur ses deux oreilles... mais demain, je viendrais !" Il se détourna pour s'éloigner. 
Legolas le fixa s'éloigner, l'air sombre. 
-" Je pense... qu'on devrait la laisser aux mains experte... Adar..." déclara-t-il soudain. Sa phrase stoppa son père, et il se tourna surprit.
-" Pardon ?" 
-" Nous ne sommes pas capable de veiller sur elle ! Elle avait ses mains bandés... en sang... De plus, Bard a raison... sur plusieurs points, nous n'avons pas pensé à son confort... Elle n'a pas réclamer, parce qu'elle pensait que ça serait un caprice... Adar... elle est plus heureuse avec les siens..."
-" Dois-je te rappeler que je l'ai amener, ce n'était pas pour rien ! Si il l'emmène, il viole le traité qu'on fait ! De plus, tu la considère comme ta petite soeur non. Donc tu devrais t'en prendre à toi-même !". Ce que son père avait répondu laissa sans voix Legolas. 
-" Finalement Lylwin... avait raison ! Je suis le seul à la considérer comme un membre de la famille. Voilà pourquoi cela la fait ricaner !" fit-il. 
-" En quoi ça me regarde ?"
-"  Vous ne croyez pas... que vous faites exprès ? Je veux dire, j'ai une petite sœur, donc vous êtes son père adoptif !"
-" Voilà qui nous ramène au même sujet..." soupira le roi. 
-" Elle désire aussi une famille !! Vous pouvez la rendre heureuse !!!" hurla Legolas, furieux. 
-" Je ne compte pas..."
-" Dans ce cas, je demanderais aux elfes de ne pas vous suivre quand vous irez la réclamer !" . 
-" Tu te rebelle ?" la voix glaciale de son père, tonna. 
-" Comprenez moi dans ce cas !  Je ne peux pas tout faire ! Vous avez voulu cette enfant, pour me faire plaisir... certes... mais il faut aussi s'en occuper, moi je ne peux pas tout faire !"
-" et Mellin ?"
-" Elle n'est que la nourrice ! Elle n'est pas une mère ni un père !" 
-" Donc tu veux que je m'en occupe ? Elle est fragile ! Et de plus elle me déteste." 
-" Parce qu'elle ne vous connait pas tout simplement Adar." répondit doucement Legolas, regardant la ville. 
-" Et qu'est-ce qui te fera dire que ça fonctionnera ?" 
-" Parce que je sais... que c'est ce qu'elle désire ! Vous l'avez entendu vous aussi non ! Elle veut juste être aimée !". Thranduil se pinça l'arête du nez. C'était vrai. Quand elle avait eu cette blessure à la gorge et tout le sang, elle avait eu la force de demander ça. Il s'assombrit. 
-" Je n'ai pas la patience avec les enfants... mais... tant qu'elle ne m'ennuie pas dans mon travail, alors elle pourra être accepté !" dit-il. Et enfin il partit. Il savait que Legolas était satisfait de cette réponse. Maintenant, à lui de trouver le moyen de piéger l'homme et de le forcer à lui rendre l'enfant sans qu'il envahisse cette misérable ville ! Il chercha et enfin eut l'idée. Un sourire glaçant, montrant que son idée allait peut-être être terrible ! 


Le lendemain, Il arriva sur le ponton de la ville, habillé d'une de ses tenues royales, avec une  la couronne d'automne. Il vit qu'un homme prévenait le maitre de Lackville. L'homme gras arriva enfin, essoufflé. 
-" Seigneur... Thranduil... puis-je savoir... ce qui vous amène ?"
-" Oh... a vrai dire... les parchemins que vous nous avez envoyé étaient de mauvaise qualité ainsi que les peaux d'agneaux. Ce qui signifie, que je coupe tous les vivres de la ville, et plus besoin d'envoyer votre batelier. " déclara-t-il. Et il s'en alla. La patience pour ce genre de chose était ce qu'il préférait. Il devra attendre un petit temps. 
-" Adar !" Son fils sauta au sol souplement. 
-" Alors ?" demanda-t-il, le regardant. 
-" Je sais où il vit ! Et j'ai vu Eleanor !"
-" Bien. Maintenant patientons. Je pense que Bard viendra de lui-même avec elle !". Le roi eut un sourire froid et fier. 
-" Et qu'allez-vous faire ensuite ?"
-" Je verrais... si je dis que c'est à cause de lui que je viens de couper les vivres !". Des elfes arrivèrent et enlevèrent la nourriture sous les yeux éberlués des humains. Il entendit des enfants qui se mirent à pleurer.  Puis il rentra dans son palais et s'asseye dans son trône, attendant. 

Les jours défilèrent. Il entendait les derniers rapports et enfin, un beau jour, Bard se présenta, seul. Il se dressait fièrement et le bravait. Thranduil le regard avec tout le mépris qu'il pouvait montrer. 
-" tiens tiens... Bard." dit-il, comme faussement surprit. 
-" Je sais parfaitement pourquoi vous faites ça ! Mais je ne vous rendrais pas Eleanor !" 
-" Oh ? Voilà que vous faites l'entêté !". Thranduil se leva de son trône dans lequel il était assit et s'approcha de l'humain. 
-" Pensez-vous que vous avez votre mot à dire ? Vous savez, je détiens toute la nourriture... dont vos amis ont besoin pour nourrir leurs familles ! Etes-vous si égoïste ?" murmura-t-il.
-" Je protège Eleanor de vous !" gronda l'homme furieux. 
-" Oh ? mais comment allez-vous la protéger... si elle meurt de faim ?" glissa-t-il avec un air moqueur. 
-" Vous... Pourquoi voulez-vous la récupérer ?! Avez-vous vu son état ?! Avez-vous au moins eu la gentillesse de vous enquérir de sa santé ?!" s'écria l'homme, sachant parfaitement qu'il était au pied du mur.
-" Ce ne sont pas vos affaires Bard. Ce que je veux c'est que vous me rendiez Eleanor." la voix claqua autoritaire. 
-" ça sera à elle de décider. " Répliqua l'homme, pas du tout intimidé. Thranduil au fond, était surprit. Voilà bien un humain étonnant. Pas de crainte, pas de courbette. Il était têtu. 
-" Bien." 
-" Mais si elle décide que c'est avec moi qu'elle veut vivre, alors vous rendrez les vivres sans protester !". Il lui imposait ses conditions sans trembler. Le roi, se retint de ne pas  lui faire ravaler cette fierté qu'il avait. Il finit par accepter. Mais le doute était là, en lui. Il allait devoir donc annoncer à son fils qu'elle devra faire le choix. Et que si elle décidait de vivre avec Bard, il devra lui faire ses adieux.   

L'homme s'en alla, promettant de ramener l'enfant pour qu'elle fasse le choix. Et il tint sa parole. Il la ramena le soir même, montrant a quel point la situation était urgente. Le roi fit un sourire moqueur et enfin, regarda Eleanor. L'enfant blonde semblait calme.
-" Bien Eleanor, on souhaiterait savoir lequel tu préfère et dans quel famille tu veux aller ? Celle de... enfin des elfes ou la mienne ? Tu sais que peu importe ton choix, je ne t'en voudrais jamais !" déclara Bard.  Elle les regardaient tour à tour. 
-" Ecoutez... vous êtes pas obligé...de vous battre pour moi..." commença-t-elle calmement. 
-" ça c'est notre... affaire !" grogna Bard, jetant un regard noir vers Thranduil qui étira un sourire en coin méprisant. 
-" Je te remercie Bard pour... tout ce que tu as fait pour moi. Mais... je vais choisir le seigneur Thranduil. Même si, il a manqué à ses devoirs... je sais que je peux lui donner une chance ! Et parce que j'aime beaucoup Legolas." déclara-t-elle. Le silence avant que Bard sourit légèrement.
-" Bien. Maintenant ramenez la nourriture chez les miens !" ordonna-t-il.  Thranduil eut un son ironique. 
-" Vous ne perdez jamais la face ..." 
-" Non." Et le poing vola, il se le reçut, le faisant tomber au sol. Il porta la main à sa joue, interloqué. Le roi reprit une position plus droite et plus digne. 
-" C'est pour avoir enlevé Eleanor." dit-il simplement avant de se détourner et donner un ordre en elfique. Bard vit qu'Eleanor avait les yeux choqués. 
-" C'est rien... ça ne m'a même pas fait mal !" dit-il, se relevant et s'époussetant. Et il partit, le dos toujours droit. Pas un adieu, l'amertume se sentait. 
-" Bien nous allons devoir discuter de deux trois points importants ! Venez ! Nous allons discuter dans mon bureau !" déclara l'elfe s'en allant, de son pas gracieux et sa haute stature qui se découpait dans les lueurs des lampes. Sa victoire était assuré.

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