Chapitre 28

114 9 1
                                    

La soirée pouvait donc débutée. 
-" Je ne compte pas rester avec des détours ! Mais ce que vous avez fait est totalement..."
-" Malpolie ? ils me donnaient envie de vomir !" répliquais-je vers le Bras droit qui soupira et s'installa sur le fauteuil disponible. Le Prince lui, s'installa sur le lit. J'avais refuser de prendre une chambre plus grande, la trouvant rassurante et paisible. 
-" certes... mais ils voudront des excuses en public."
-" Qu'ils se les mettent..."
-" Eleanor." le rappel, me fit taire. Je prit la fourchette et piquais un morceau de pomme de terre. 
-" Que pouvons-nous faire ?" demanda le Prince regardant Thorval. 
-" Rien malheureusement... Vous ne pourrez pas les éviter si facilement." 
-" Sauf si on m'envois en mission loin de Minas jusqu'à leurs départ !" lançais-je, me recevant deux regards foudroyants. 
-" Si vous êtes une réincarnée... si vous quittez Minas... vous serez en danger, nous ne savons pas si ils ont placés des elfes autour dans les parages !" remarqua le Prince pensivement. Je continuais de manger et piquais un morceau du bon poulet qui était délicieux.  Il avait raison. 
-" Et si vous tentiez..."
-" Non Thorval." ma réponse stoppa le pauvre Bras droit qui soupira. 
-" Nous ne pourrons pas faire autrement. Le roi vous veut près de lui !"
-" Alors faites en sorte que le roi décide par lui-même qu'une sanction me soit attribué." fis-je avec cet air indifférent. 
-" Ce n'est pas une mauvaise idée ! Vous pourriez être affectée aux remparts par exemple ! On pourra toujours veiller sur vous ! Et surtout vous rentrerez plus tardivement !" s'écria le Prince. Thorval soupira. 
-" Très bien... j'en parlerais demain matin... au roi ! mais je vous assure que cela ne vous échappe pas à mes propres remontrances !" grogna-t-il. 
-" Je les devine sans peine mon ami !" répliquais-je, faisant rire le Prince. Le regard blasé de Thorval était si drôle qu'on ris ensemble.
-" Tss... Vous êtes toujours aussi..."
-" agréable ? Je sais." 
-" Bien. Je vais devoir y aller ! Votre rapport est... prêt ?" demanda le Bras droit se levant, regardant les feuilles. 
-" Oui. Vous pouvez les prendre !" dis-je agitant ma fourchette. Et il quitta la pièce après un long regard lancé vers nous deux. 
-" C'est moi ou Thorval... n'a pas vraiment été choqué ?" lançais-je. 
-" Il montre peu ses émotions... mais je pense au fond... qu'il se doutait."
-" Comme vous ?" 
-" hum... vous savez... je dirais que parfois quand vous parlez, c'est comme si vous aviez vécue une autre vie... donc j'ai commencé à me poser la question... il n'y a pas si longtemps que ça !" avoua-t-il. je bus un verre de vin avant de soupirer. 
-" Je n'ai pas eu la vie que j'aurais dû avoir ! Ma famille de mon ancienne vie... ne m'a jamais aimé..."
-"Pour quel raisons ?" Sa question me fit remonter des souvenirs atroces et amer. 
-" Parce que je n'étais pas leurs fille idéale. J'étais ronde... j'avais beau travaillée de toute mes forces, j'étais une honte pour eux. Même à ma mort... ils n'ont pas eu un seul mot, un seul geste vers moi. Ils sont restés... debout à me regarder. Et ma sœur a même osé demandé qui pourrait maintenant lui apporter ce qu'elle voulait, sans avoir une pensée pour moi sa propre sœur qui était entrain de se vider de son sang..." je sentis deux mains serrer les miennes, et je croisais le regard remplis de compassion. Je me tus avant de murmurer. 
-" Alors je leurs ai demandé pourquoi n'avait-il pas eu un seul mot d'affection... un seul geste d'amour pour moi ? Que leurs avais -je fait ? J'aurais voulu... leurs dire..."
-" Eleanor... ce n'est rien... désormais, vous avez eu une chance et vous pourrez vivre heureuse !" dit-il, il était attristé. Je souris. 
-" J'aurais pu rester auprès d'eux... mais quand j'ai appris ce qu'il pouvait m'arriver si je restais, j'ai préférée partir..." 
-" Il fallait ! Pour votre survie et vous avez eu raison !". je ris, il restait un enfant pour moi !
Le dîner rapidement avalé, on discuta un peu avant qu'on se sépare et qu'on aille se reposer. 

Le lendemain matin, je reçus donc ainsi cette fameuse sanction, de rester sur les remparts pendant une semaine entière. J'étais satisfaite. Mais alors que je quittais le bureau, je croisais Legolas. Je passais près de lui sans le regarder. 
-" Vous êtes si malpolie que ça ?" demanda-t-il brusquement. Je m'arrêtais et me grattais l'oreille. 
-" Ah saleté de mouche... !" avant de reprendre ma marche.  Je rejoignis le groupe de soldat qui devait m'emmener vers les remparts. je regardais le palais et vit les trois elfes nous regarder. Je me détournais et on partis.  Je pus avoir un petit endroit tranquille, où je devais faire les rondes pendant cinq heures par jour.  C'était difficile, mais supportable. Le soir je rentrais fatiguée de mes rondes. Au moins je pouvais comprendre... ce que cela signifiait et le courage de nos soldats ! Alors que je passais dans le couloir qui menait vers mes appartements, quelqu'un me barra la route. Et ce quelqu'un restait comme toujours Legolas. 
-" Poussez-vous !" dis-je froidement. 
-" Non." sa réponse m'énerva plus qu'autre chose et je tentais de l'écarter. Mais il ne bougea pas. 
-" Je veux qu'on discute." 
-" Et moi non. Donc c'est celui qui refuse qui a le droit de s'en aller ! Maintenant poussez-vous !" 
-" Votre caractère est bien affirmée." ce qui me fit lever les yeux au ciel. 
-" Si c'est ça une conversation, elle n'est pas intelligente !" déclarais-je, le regardant. 
-" c'était une constatation." Ses mots simples, me faisait bouillir. 
-" Quand je vous demande de vous poussez, c'est pour la raison, la plus simple. Je ne sais pas si chez vous, les sauvages, on vous a apprit à ne pas respecter les demandes des autres."
-" Votre prénom, qui vous l'a donné ?" 
-" Ma mère." répondis-je du tac au tac. 
-" S'appelait-elle aussi Eleanor ?" demanda-t-il. Je fronçais les sourcils. 
-" Pourquoi cette question ?" 
-" Parce que je cherche une jeune fille, qui a votre prénom." 
-" Et bien, bonne chance, parce qu'il y en a pas mal d'Eleanor !" mais il continua de me barrer le chemin. 
-" Alors ?" 
-" En quoi ça vous regarde ?! Vous ne pouvez pas chercher quelqu'un en silence ?!" m'écriais-je, devenant de plus en plus énervée. 
-" Pourquoi nous détestez-vous ainsi ? Nous vous avons rien fait !" 
-" Pourquoi ? Je n'ai pas le droit de vous détestez pour une raison personnelle peut-être ? Moi au moins, je vous évite, pas comme vous qui me barrez le chemin ! Donc une dernière fois poussez-vous !" 
-" Sinon quoi ? Vous allez crier ? Me frapper ?" . Et là mon poing vola vers lui à toute vitesse avant qu'il frappe le mur juste à côté de son visage. Je me penchais vers lui. 
-" Oui. Si vous continuez, je vais ruiner ce minois !" sifflais-je sur un ton menaçant.  Ses yeux bleus s'étaient écarquillés un instant sous la surprise avant qu'il reprenne son expression calme. 
-" C'est le prénom d'une enfant que j'ai beaucoup aimé. Nous avions de l'affection pour elle, moi et mon père. Mais quand elle a disparut... mon monde s'est effondré. Et j'étais sans force. Elle m'apportait la force nécessaire, pour faire mon devoir de Prince. je la cherche... parce qu'elle est ma petite sœur et que je ne veux pas lui faire de mal." Je passais sous silence mon expression surprise et surtout douloureuse. Il parlait de ça, mais il pouvait bien être un menteur. 
-" Si elle est partie... selon mes informations, c'est peut-être parce qu'elle sait que si elle vit encore une minute de plus chez vous... elle serait morte !"
" Non mon père ne l'aurait jamais permis !!" s'écria-t-il avec colère. Il était devenu farouche, une lueur sauvage brillait dans ses yeux. 
-" Même si vous lui dîtes ça... elle ne vous croirait pas." dis-je froidement. 
-" C'est..." Mais je parvins à l'écarter à ce moment là et passer. En montant quelques marches je me tournais vers lui. La pénombre cachait mon expression. 
-" J'espère que vous ne la trouverez jamais. et qu'elle se cache bien. Car si elle tombe sous vos mains... j'ai bien peur que vous soyez tenter." et je m'en allais. L'appel qui résonna comme un écho s'éteignit.  Je rentrais dans mes appartements en espérant juste ne pas le revoir, ne pas l'entendre. L'expression douloureuse était de trop. 

Les jours suivants, je ne le vis pas. Et tant mieux, mais malheureusement ma tranquillité fut courte. Ce soir là, quand je terminais ma ronde et que je pus rentrer, je le vis à nouveau me barrer le chemin qui menait à mes appartements. 
-" Qu'est-ce que vous me voulez encore ?" demandais-je, peu aimable. 
-" J'ai enquêté sur vous." 
-" Oh magnifique... ! et voilà que j'ai un prétendant qui surveille mes faits et gestes !" ironisais-je. 
-" Elea..." mon surnom, me fit tressaillir et la morsure au cœur ne fût que plus douloureuse. Ce surnom, je ne l'avais pas entendu depuis des années ! Je reculais, incapable de répondre, incapable de fuir. 
-" Cessez... de me donner ce surnom ! Je n'aime pas ce surnom !" tentais-je. Mais son regard calme mais triste, m'empêchais de parler, de dire quelque chose de méchant. 
-" Reviens... On t'attends..." murmura-t-il dans un appel doux avec espoir. 
-" Ha ha...!" Je ne fis que rire nerveusement. Mes nerfs lâchaient.  
-" Elea... Je t'ai attendu durant des années... espérant juste... te dire que tu n'as rien a craindre de nous. Mon père... n'est pas quelqu'un qui hait... ce que tu es..."
-" Dis le ! DIS LE !! Dis ce que je suis si tu ne hais pas réellement ce que je suis Legolas !" explosais-je, avec rage. 
-" Tu es une réincarnée. Mais ce n'est pas grave ! On peut toujours..."
-" On ne peux rien pour ça Legolas. Et même si ton père aurait la gentillesse de me laisser vivre, d'autres voudraient me faire mourir ! Ne l'oublie pas !" dis-je, refusant de perdre face à mes émotions qui me frappaient comme des gifles. Les rires, les petits moments d'affections.  Tout ça devait partir en fumée, pour lui, pour moi ! Pour leurs biens ! 
-" Si tu veux te venger de cette elfine..."
-" Oh diable cette femelle ! Je m'en fous tu m'entends ?! Je m'en contre fous d'elle, de vous et de vos petits sentiments ridicules ! Oublie moi ! Passe à autre chose ! Je ne veux pas retourner là-bas ! Si je dois mourir c'est ici à Minas Tirith ! Si je dois vivre, c'est ici ! Je veux passer ma vie ici ! Je veux continuer d'être ce que j'ai pu construire durant des années !! Ne détruis pas mes efforts s'il te plaît !" j'en avais les larmes aux yeux. Craquer devant lui ne servirais à rien. 
-" Elea..." 
-" Ne m'appelle pas ainsi ! Ne m'appelle plus ainsi !!" hurlais-je, essayant de respirer tant que je pouvais. Et je le bousculais pour passer.  Je ne voulais pas réentendre sa voix, revoir son regard doux et aimant, nos moments partagées ensemble ! Nos rires, nos jeux. Je ne devais pas lui faire confiance ! Lui offrir un moment une faiblesse qu'il pourrait saisir, pour me ramener là-bas ! Je ne pouvais pas et je n'y arriverais pas ! Revoir les yeux froid de son père, ses silences, son visage peu animé. Je portais déjà, la cicatrice de ma vie... là-bas. Je posais mes mains sur cette cicatrice. Ils avaient ruinés ma vie. Celle que j'aurais voulu avoir ! Je portais des vêtements d'hommes pour cette raison. Mais personne ne savait pour cela. Et ne le saura jamais. 

Bleu AzurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant