Bleu Azur

Chapitre 17

Après l'annonce du roi que j'étais devenue sa fille adoptive, j'avais donc des responsabilités. Enfin des petites.. vu que je n'avais que six ans ! Legolas, gardait un œil sur moi et j'ai remarqué qu'il y avait plus de gardes.  Le temps s'est écoulé, et je soufflais mes neuf bougies.  Le quotidien était simple: le matin je prenais le petit-déjeuner avec Thranduil et Legolas et partais à mes cours d'étiquettes, puis ensuite un déjeuner et j'avais cours d'histoire elfique. Ensuite, je voyais les soldats qui partaient pour les rondes.  J'avais quelques jeunes elfes qui me taquinais, mais rien de méchant.  Et enfin, j'avais cours avec Legolas... pour maitriser, l'arc, et les dagues. Et enfin le soir, dîner... soit seule, soit le roi acceptait de venir, selon son emploi du temps. 

Mais ce jour là, il devait partir, pour un mois.  Legolas, gérait avec Feren, le palais et l'intendance, ainsi que les patrouilles.  Le jour du départ du roi, il se tourna vers nous deux, alors que son cerf l'attendait patiemment. 
-" Soit prudente, Iel nin ! Et toi aussi Ion nin. Si il y a quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'écrire ! je reviendrais !" dit-il sur un ton de recommande, qui me fit sourire. Il était toujours aussi froid et distant, mais... parfois, il agissait comme un père avec ses deux enfants. Veillant sur eux, discrètement. 
-"Merci Adar ! On veillera l'un sur l'autre promis ! Soyez prudent !!" m'écriais-je, le faisant légèrement sourire avant qu'il pose une main rapide sur mon épaule  puis monta sur son renne.  Et il s'éloigna, dans son armure scintillante, ses cheveux blonds qui voletaient au gré d'un doux vent. Je voulais l'attendre. Mais j'avais des choses à faire. 
-" bon ! Aller ! Tout le monde retourne à ses occupations ! Feren, donnez moi les instructions !" ordonna Legolas, avant de prendre la feuille que lui tendait l'elfe brun. Moi je partis vers mes appartements, l'air plutôt confiante.  Le calme était présent. Et comme Legolas veillait, je me sentais en sécurité.  Je vis Mellin, qui me préparait un bain. 
-" J'espère que le roi reviendra sain et sauf !" dis-je, enlevant ma robe, pour entrer dans l'eau chaude, à l'odeur douce de lavande et de rose. 
-" Il rentrera sain et sauf ! Les Valar, le protègent !" dit-elle, s'activant pour me laver les cheveux. Je poussais un soupir et fermais doucement les yeux de bien-être.  Quand le temps du bain, passa, je pus enfiler un robe plus légère, pour pouvoir savourer l'endroit paisible qu'était mes appartements.  Je me mis à lire et oubliais rapidement ce qu'il se passait, jusqu'à une tape sur mon épaule. 
-" Elea !" Je sursautais et levais le nez, pour voir les yeux bleus de Legolas me regarder. 
-" Ah... désolé, je lisais... euh... tu voulais me parler ?" demandais-je surprise. 
-" Je... ce n'est rien ! est-ce que tu voudrais te promener avant d'aller te coucher ?" murmura-t-il, son regard semblait inquiet et sombre. Je fronçais les sourcils et finit par hocher de la tête. 
-" Oui ! Toujours avec mon grand frère !" répondis-je, enfilant le manteau que me donna Mellin.  On sortit, pour voir la lune qui brillait, dans la nuit noire. Je vis les étoiles et levais les yeux, pour les fixer. 
-" C'est magnifique !" m'exclamais-je.  Legolas garda le silence. 
-" Elea... Soit prudente... s'il te plaît... quand Adar n'est pas là. Je ne pourrais pas veiller sur toi sans cesse !" dit-il, me stoppant dans ma contemplation. 
-" Que ce passe-t-il Legolas ?" 
-" Rien. Mais soit prudente !" déclara-t-il froidement.  je m'approchais de lui et prit sa main, le faisant tressaillir. 
-" J'ai toujours été prudente... si tu veux que je sois... invisible... je le serais, pour ne pas te causer de soucis !" répondis-je, espérant avoir un contact visuel. Mais il garda la tête obstinément droite, sans la baisser, les yeux qui fixaient au loin, presque sans ciller. 
-" Ce n'est pas ce que je te demande. Mais comme Adar n'est pas là... celui qui veut... ta mort, peut agir plus librement ! Et je ne peux pas me déroger à mes conditions !  Je risque de ne pas être présent... pendant deux jours." annonça-t-il.  Je souris. 
-" Je sais me défendre maintenant ! Je ferais attention promis ! Je serais en vie quand tu reviendras !". Son regard enfin se baissa et il me regarda, avec intensité. Puis enfin, il posa un genou au sol et me serra. Ses bras musclés et sa chaleur, me rassurèrent. 
-"Tout ira bien Legolas ! Tu reviendras et je t'attendrais devant les portes !" dis-je sur un ton de promesse. Il sourit et me tapota la tête doucement avant de se relever. Ainsi on regagna ma chambre, où il me souhaita une bonne nuit, puis s'en alla. 

Je m'endormis, en serrant ma peluche, satisfaite, de l'avoir rassuré. Mais le doute persistait. et si Lylwin, décidait d'attaquer ? Elle savait que le Prince la haïssait. De plus, il a réussit à avoir des amis, et une position, plus ferme devant les ministres.  Je me souvenais qu'il n'existait presque pas, et à, il est sur le devant de la scène aux côtés de son père. Je souris, j'étais contente pour lui.  Vraiment, tant le voir, plus proche de son père qu'avant... tant le voir discuter et rire avec ses nouveaux amis. Elle n'était qu'une ombre... que le soleil pouvait chasser ! 

Le lendemain, alors que Mellin, me coiffait, je vis Lylwin, entrer. sa robe, verte sombre, la rendait encore plus imposante. 
-" Ah... Pia Onna..."
-" Ce n'est pas mon nom que je sache !" répondis-je froidement, la fixant, sans ciller. Elle se figea et un long silence tomba, avant qu'elle se mette à rire amusée. 
-" C'est vrai ! Navré. Eleanor. Je voulais savoir si... cela te dirais, une balade ?" . Je la regardais et finalement, je demandais à Mellin devant elle. 
-" est-ce que j'ai quelque chose de prévu aujourd'hui ?" 
-" Oui, vous avez vos leçons !" 
-" Ah... quel dommage... je ne pourrais pas y participer ! Je suis navré Lylwin !" dis-je, tournant la tête vers elle. 
-" oh... c'est vrai... que tu as des leçons inutiles... et qui ne te serve pas à grand-chose, étant donné ta position."  lança-t-elle, froidement. 
-" Ma position est contestée ? Voilà qui ne m'étonne guère... avec un serpent qui se cache, je ne sais où..." marmonnais-je entre mes dents. Je descendis de la chaise et enfin, je m'approchais d'elle. 
-" Peut-être une prochaine fois. Conviez le Prince. Je pense qu'il sera content de chevaucher avec moi." Je lui offris un sourire amusé avant de m'éloigner. 
-" Tu es bien une humaine !" sa voix devint glaciale et retentit dans mon dos. Je me tournais doucement, pour voir, ses yeux haineux et froids me fixer. 
-" Et donc ? Allez au delà de vos phrases ! Que je puisse savoir si je dois vous clouer le bec ou non !" répliquais-je, serrant les doigts dans ma robe couleur prune. 
-" Ton comportement, fait que  tout risque de retomber sur ta servante !" 
-" Ce n'est pas ma servante, c'est ma gouvernante ! Ayez un peu de respect !" m'écriais-je, sentant la colère monter en moi.  Et je vis Mellin, se faire jeter au sol. Deux des gardes qui la suivaient, pointèrent leurs lances sur elle.  
-" Je réquisitionne... ta gouvernante." 
-" Pour quels raisons ?" 
-" Pourquoi devrais-je me justifier ?" 
-" Parce que je refuse.  Gardes !" appelais-je fermement. Et les autres gardes qui étaient à mon service et me protégeaient apparurent et bloquèrent les deux de Lylwin. Elle se tourna vivement sur moi. 
-" Petite peste !!! Tu verras ! Ta tête tombera un jour !"
-" Fais attention que ça ne soit pas la tienne qui tombe... sous l'épée du roi !" chantonnais-je avec une fausse indifférence. 
-" N'oublie pas... que tu es une luciole... la vie de ce genre d'insecte... est très... très courte !" et après cette parole, elle s'en alla.  Les gardes s'éloignèrent eux aussi, suivant l'elfine. Je poussais un soupir et m'appuyais contre le mur. 
-" Bon sang..." marmonnais-je. 
-" Dame... Eleanor..." appela presque au loin Mellin. Etais-je trop faible ? Ma tête tournais et j'avais d'un coup chaud. 
-" Moi qui est promis à Legolas... de l'accueillir... je crois que ça risque de poser problème !". Mellin, s'approcha et me serra. 
-" Je suis désolé..." son excuse me fit sourire. Et je sombrais dans l'inconscience.  Trop d'efforts... trop de nervosités... je remarquais que mon corps n'arrivait pas à gérer et à suivre !  Il fallait que je me calme ! Mais quelque chose me disais qu'au contraire... je devrais... m'inquiéter ! Quand j'eus la force d'ouvrir les yeux, j'étais sur un sol froid, glacial.