Chapitre 22

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Je devais sans cesse, faire attention, et observer les allers et retours des elfes, et ne pas me faire prendre. J'ai finis par découvrir qu'une porte dérobée se trouvait là, et menaient aux remparts. Je déglutis. Des gardes partout. Fuir... pas si simple. Quand je fis le tour, je découvris la cave à vin, et là, je vis des elfes, pousser des tonneaux dans une trappe.
-" Pourquoi vous les faites tomber ? Ils ne vont pas se casser ?" demandais-je, vers eux. Ils me regardèrent et rirent. 
-" Non ! Ils sont acheminés vers Lackville !  Par la rivière !". ce fût là... mon plan. Fuir... en me cachant dans un tonneau. J'étais encore petite, et les tonneaux étaient plutôt grand. Je repartis tranquillement, marmonnant contre l'alcoolisme et ses méfaits, ce qui les fit rirent de plus belle.  En revenant, je pris mon collier caché dans ma taie d'Oreiller. Demain matin, ils allaient encore en faire tomber. Le cœur battant, je priais, que tout aille correctement. J'essayais de faire bonne figure avec Legolas, mais comment pourrais-je lui mentir à ce point ?  En me promenant dans le jardin et en respirant les roses qui avaient fleuris, je découvris le roi, debout fixant les rosiers d'un air sombre. Je voulus me retirer doucement, mais il m'avait vu et entendu. 
-" Reste." dit-il calmement. Je serrais les dents et me tournais vers lui, pour voir son regard si clair se poser sur moi. Mon cœur se serra. Il allait me manquer. Je le savais.
-" Vous vouliez... être seul... alors... je peux vous laisser..." murmurais-je. 
-" Non. Ce qu'il s'est produit... je le ferais payer... à celui qui t'a fait ça Eleanor." répondit-il gravement. Sa voix était calme, basse. 
-" Ne vous inquiétez pas. je vais mieux..." soufflais-je, sachant que c'était un mensonge. 
-" Mieux ? Avec cette cicatrice ?" sa voix devint tranchante et froide. 
-" Le seigneur Elrond, n'avait..."
-" Pas le choix en effet ! Mais cela reste... quelque chose qui... ne partira jamais. Pourrais-tu vivre ainsi dans cet état ?" sa question montrait son inquiétude. 
-" Tant que je respire, alors c'est que ça peut aller !" répondis-je, levant le nez vers lui.  
-" Je ne suis pas forcément quelqu'un... de bien. Je n'étais pas là... alors que c'est arrivé. J'aurais dû... rester." 
-" Si vous croyez que je vous en veux, c'est faux ! Je suis heureuse de vous revoir ! Je suis soulagée, qu'on est put démontrer votre innocence.  Vous auriez été emprisonné.". Il haussa un sourcil surprit. 
-" Emprisonné ? Non ! je suis le roi !" 
-" Adar, je voudrais vous donner un conseil.  Méfiez-vous de tout le monde. Même de la personne la plus proche et qui est partagé les souvenirs du passé. Quelqu'un veut vous faire tomber ! Quelqu'un veut prendre votre trône..." m'écriais-je, avant de me taire. Il ne me croira pas. Il était convaincu... que Lylwin... et les elfes autour de lui étaient... sains !  Il garda le silence et je remarquais qu'il était préoccupé. 
-" Je suis quelqu'un qui attire les problèmes... j'en suis navrée. J'essayerais... d'être plus prudente... et discrète." dis-je, avant de vouloir m'éloigner. 
-" Eleanor." son appel, retentit dans mon dos. Je serrais la mâchoire et le regardais à nouveau. 
-" Tu n'as rien fait de mal. Je t'ai emmené dans un lieu dangereux. Plus dangereux que chez toi. Mais je ne regrette pas. Tu es l'enfant que je souhaitais avoir. et Je sais que Legolas est comblé. Tu lui a redonné le sourire, et surtout... l'envie de vivre, de se battre pour son statut. Ne l'oublie pas. Ceci est grâce à toi." sa voix était basse, presque un murmure. Mais ses mots, ne me touchèrent pas. Avant ils auraient pu... mais... pas cette fois. Pas à ce moment là. 
-" Merci. Veillez sur vous et sur votre fils ! " lançais-je souriant, avant de m'en aller. Il fallait que je parte.  En revenant dans mes appartements, je ne vis pas Mellin et je compris, que c'était le bon moment. Je pris, mes affaires, roulé en boule, le collier que je passais à mon cou et surtout, une dague offerte par Legolas.  Une dague en mithril. Elle devenait bleu lorsqu'il y avait des orcs aux alentours.  Puis je sortis, rapidement, silencieusement.  Je descendis doucement, vers la cave à vin. Pas d'elfes encore. Je vis les tonneaux alignés prêts à être jetés. Je grimpais dans celui qui était en dernier, et je refermais le couvercle. J'attendis, un bon moment, repliée sur moi même. Jusqu'à ce que j'entende des voix. Je me couvris la bouche, pour ne pas qu'on entende ma respiration et j'entendis le grincement de la trappe. Je sentis les tonneaux bouger. Le choc fût violent, ma tête frappa le bois, et je grimaçais de douleur. Je remarquais que je flottais au vu de la position du tonneau. Je priais que le tonneau ne se retourne pas avant de sentir, que le courant devenait plus fort. Je retins de justesse un cri, quand je compris qu'on tombaient dans le vide, avant le contact violent et de l'eau qui entra dans ma cachette. Le tonneau tourbillonnait et me secouait dans tous les sens, et j'entendis le choc contre un autre tonneau. L'eau continuait de remplir ma pauvre cachette. Un grincement métallique et je compris, qu'on avait passé les fameux remparts. Le courant était tellement rapide, que je me retrouvais, à me cogner à tous les angles et surtout à avoir des blessures aux doigts et à la tête. Je râlais, tout bas. Quand le courant s'adoucit, je me redressais avant de pousser de toute mes forces le couvercle. L'air frais rentra à l'intérieur. Je me hissais du bout des bras et attrapais mes affaires avant de filer.  Je courais, le long de la rivière avant de me diriger droit vers l'autre versant du lac.  Il fallait que je le contourne. La carte que j'avais vu, indiquait bien que c'était dans cette direction qu'on allait vers le Gondor. J'avais pris quelques provisions, espérant juste qu'ils n'étaient pas à jeter.   Je me mis à courir, un peu plus vite, pour essayer de ne pas être vu, restant à couvert des arbres. Je m'arrêtais en voyant au loin, le petit bateau de Bard. Je comprenais pourquoi il me mettait en garde.  Je continuais de courir, et quand j'atteignis enfin le bout du lac, le jour se levait encore plus. Une raison, pour foncer et ne pas me faire attraper. Je grimpais montant la côte raide de la colline et j'atteignis le sommet. Je découvris des espaces verdoyants, mais sauvage. Mes pieds me guidèrent vers cet endroit. Je mis mes paquets sur le dos et commençait ma difficile marche.  Je me doutais que Legolas ne me voyant pas venir, le matin, pour le petit déjeuner... va se rendre compte, de mon absence.  Je soufflais, le cœur serré et marchais, refusant de regarder une dernière fois la forêt qui m'avait accueillit. 

J'atteignis un premier petit bois, qui semblait plutôt calme. Je vis une rivière et je remplis ma gourde d'eau. La crème pour ma cicatrice, je l'avais laissé là-bas. Plus on est légers, plus on marche rapidement, moins on se fatigue. C'était ce que m'avait toujours dit Legolas.  Les dernières paroles tournaient en boucles dans ma tête.  C'était une trahison. Mais  pour sauver ma peau... il fallait bien parfois en commettre une non ? Je savais que si je tentais d'expliquer aux elfes de la Lothlorien... ils ne me croiront pas.  Mes pas franchirent la rivière et je continuais ma marche. Mon imagination, me faisait presque jouer des tours. J'avais l'impression d'entendre les appels de Legolas. Je secouais la tête et marchais plus vite. Si ils ne me trouveraient pas en forêt... cela signifie... qu'ils chercheront à l'extérieur. Alors que je me vis dans une flaque, je remarquais mes cheveux longs.  Une femme voyageant seule... était risqué. J'attrapais ma dague et tranchais mes cheveux de façon très très courte. Je les jetais au loin, avant de découvrir un chemin qui semblait emprunté, par des carrioles. Je me mis sur le côté et marchais, sans rencontrer de personnes. C'était calme. Avant que j'entende le son d'une cariole avec un cheval, qui trottait. Je tournais la tête, et je vis un vieillard avec un chapeau pointu, et un cheval noirs avec des tâches grises qui tirait sa charrette. Me voyant, il arrêta son cheval et me regarda. 
-" Bonjour..." dis-je, n'appréciant pas son regard assez aiguisé. 
-" Vous, allez quelque part ? Dois-je vous déposer ?" 
-" Allez-vous... jusqu'à Minas... Tirith ?" demandais-je, hésitante. Le vieil homme semblait presque rire amusé. 
-" Oui ! Même au delà si l'on veut !" dit-il. Sa voix était rauque et grinçante, mais pas mauvaise. 
-" Dois-je vous payez ?" demandais-je, espérant que non. 
-" Oh non ! Juste si vous avez des compétences, pour faire du feu, et faire à manger cela ira !" dit-il. 
-" Je peux le faire !" 
-" Parfait ! Montez !" dit-il, faisant avancer son cheval. Je grimpais et posais mes affaires avant qu'il lance le cheval au galop. C'était vrai que cela allait plus vite. 
-" Vous venez du royaume des elfes n'est-ce pas ?". Je grimaçais. Il était observateur. 
-" Oui... Je pars de là-bas, parce que ma dette à été remboursé !" répondis-je. 
-" Ah. Vos parents devaient quelque chose au roi ?" 
-" Oui... de l'argent." avouais-je. 
-" Ah... c'est ennuyeux." Il ne dit rien de plus. 
-" Et vous ? Vous êtes marchand ?" demandais-je curieuse. 
-" Ha ha ! On peut dire ça... Je vends mes feux d'artifices à qui le voudra ! J'essaye d'amuser les gens !" 
-" Est-ce difficile ?" 
-" En ces temps... jeune fille... oui !" répondit-il, calmement, avant de me tendre les rênes. 
-" Tenez les, le temps que je sorte ma pipe !" ordonna-t-il. Je les pris et essayais de garder le cheval droit. 
-" Dit donc... vous apprenez vite !"
-" J'observe toujours !" dis-je fièrement. 
-" c'est plutôt une bonne compétence. Elle vous permettra de repérer vos ennemis ! Et surtout ceux qui sont cachés !" fit-il, souriant.  
-" Je m'appelle Eleanor. Appelez moi Elea !"
-" Moi c'est Gandalf. Gandalf le Gris !" . Nos présentations faites, on se mit à discuter de tout. Nos connaissances semblaient fuser à ce moment et je découvris que sous ses vêtements rapiécés se cachait, un homme sage, et aux connaissances multiples. Malgré parfois son air bourru, il semblait, pas méchant. Parfois la sécheresse de ses réponses montraient qu'il était soit agacé, soit qu'il trouvait mon raisonnement absurde.  Cela me faisait sourire, plus que me vexer. Un nouveau lien avec mon compagnon de fortune qui semblait devenir plus fort. 
J'oubliais rapidement, d'où je venais, et quels soucis il y avait derrière moi. Le déjeuner fût au bord d'un lac, je mangeais du pain elfique, un petit bout qui me combla. Il me donna une pomme que je coupais en deux et on se l'a partagea. 
-" Le temps risque de se gâter ! Il faudra trouver un endroit couvert ! Mon cheval n'aime pas la pluie !". J'observais autour de moi, alors qu'on repartaient, et je vis une cavité parfaite, pour rester à l'abri. Je la lui montrait. Le vent se levait et des nuages assez sombres se profilaient. ça n'allait pas tarder à tomber.  On entra à l'intérieur. Je l'aidais à détacher le cheval et pousser la charrette. 
-" Bon sang... ce temps est merveilleux ! Il montre la puissance des Valar !" dit-il presque excité. je ne dis rien, mais je sursautais quand la foudre déchira le ciel et laissa un bruit sourd. Je préparais du feu, avec mes méthodes que Legolas m'avait appris à faire. Je le remerciais dans mes pensées avant de voir les petites flammèches qui réchauffèrent l'endroit. Le cheval était au fond, je lui apportais un peu d'eau de ma gourde avant d'entendre le bruit de la pluie battante.  Il n'était pas rare d'avoir des orages à cette époque de l'année. 
Il fallait attendre. C'était le meilleur moyen, mais je savais qu'on avaient parcourut un long chemin. 
-" dormez dans la charrette si vous le souhaitez !" me proposa Gandalf. 
-" Oh non ! Je vais dormir près du cheval ! Comme ça je me réveillerais si il bouge !" répondis-je. Il hocha de la tête et s'installa sur un rocher, avant de commencer à fumer. L'odeur du tabac remplit l'endroit, mais il sentait plutôt bon. 
Je finis par me coucher, et m'endormis, sans remarquer, le regard triste et interrogateur du vieil homme. 

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