Chapitre 16

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La fête des étoiles se composait en deux parties. D'abord, un rituel le matin, les elfes étaient vêtus de simples vêtements longs blancs et ne portaient aucun bijoux.  Le rituel était des prières et des chants avant que le roi pose des offrandes pour montrer son dévouement aux Valar. Je regardais les yeux grands ouverts. Ils étaient magnifiques... habillés ainsi. Selon les explications détaillé de Legolas quand il est venu me chercher... c'était dans cette tenue, que les premiers elfes se sont réveillés après avoir été créer par les Valar. Je chassais les images qui me venait, d'un voyage en Italie... où j'avais vu la fameuse peinture de la chapelle Sixtine... où le premier homme de la création était nu... Alors ils les ont créer habillés ? Je manquais de pouffer de rire. Legolas me lança un regard sévère qui me calma tout de suite.  Puis quand le rituel fût terminé, les elfes repartirent de leurs côtés pour préparer les festivités.  Je fûs raccompagnée par Legolas. 
-" Qu'est-ce qui t'a fait rire ?" demanda-t-il. Je levais le nez vers lui et reçut un regard suspicieux. 
-" Oh rien... d'important..." marmonnais-je, essayant de chasser des images, tellement drôle. Comme par exemple, les premiers elfes étaient peut-être plus petits que les Valar... alors ils devaient ressembler à des fantômes... ou des enfants qui mettent un pyjama trop grand. Je tentais de calmer mon fou rire. Mais la tape sèche sur ma tête, me fit sursauter. 
-" Aïe ! ça va pas non !!?" m'écriais-je, jetant un regard outré vers le Prince. 
-" Il n'y a rien de drôle..." 
-" C'est juste que je me demandais... si les Valar avaient prévu des vêtements à leurs tailles... avant qu'ils se réveillent !" fis-je gênée. Le long silence, et je remarquais le drôle de regard de Legolas, qui finit par réfléchir. 
-" Je ne sais pas... si ils étaient vêtus... quand ils les ont créer..." marmonna-t-il.  Alors qu'on essayaient de savoir, la voix grave et doucereuse du roi retentit, nous faisant sursauter tous les deux.  On se tourna pour voir le regard suspicieux de Thranduil. 
-" Et bien que se passe-t-il ? On dirait que vous prépariez une idiotie !" fit-il, le regard posés sur nous deux. On se regarda et je finis par éclater de rire. 
-" Ce n'est rien Adar... une question... un peu trop curieuse d'Eleanor..." répondit Legolas, essayant de me calmer. 
-" Comme ?" la voix froide du souverain, n'arrêta pas mon fou rire. 
-" Oh c'est pas vrai...! Je vois maintenant ... la scène ! Ha ha ils devaient ressembler à des fantômes !" dis-je entre deux larmes de rire. Le froncement de sourcils de Thranduil et enfin Legolas lui expliqua ce qu'il en était. Et en enfin, il essaya de garder le léger amusement derrière sa façade impassible, mais je vis le léger sourire en coin. 
-" Eleanor, plutôt de penser à des idioties pareille... pourquoi ne pas penser à vous changer et vous reposer ? Vous allez devoir rester tard la nuit !" dit-il calmement. Je me calmais et hochais de la tête. 
-" Je vais faire une grosse sieste... Legolas... tu vas aider pour les festivités ?" demandais-je curieuse. 
-" Hum... j'ai quelque chose à terminer... va te reposer Eleanor !" lança-t-il, passant une main dans sa nuque. Il semblait gêné. Je souris et serrais sa main avant de me rapprocher du roi. 
-" Pourriez-vous vous mettre à ma hauteur s'il vous plaît ?" ma demande, dû lui paraître étrange, mais il le fit avec prudence et méfiance et enfin, je déposais un baiser sur sa joue à la pommette saillante. Il écarquilla les yeux et je filais, rapidement, ne voulant pas entendre de hurlements de colère ou outré. Mais rien. Le silence. Les deux elfes parlaient. Je les laissais donc, pour aller me changer et me reposer. 

Le soir, on me réveilla en douceur et je m'habillais dans une robe chargée mais très belle. Je poussais un soupir et sortit, pour voir Legolas vêtu lui aussi de façon magnifique. Je déglutit. 
-" Tu es..."
-" Quoi ?" demanda-t-il, presque agressivement. Il semblait tendu. 
-" Beau...?" fis-je, remarquant ses sourcils froncés. Il me regarda et marmonna. 
-" T'es pas mal non plus... en princesse..." . Je pouffais de rire et attrapais sa main. 
-" On y va ?" m'écriais-je, le tirant malgré mes maigres forces, j'étais heureuse. On arriva dans l'immense salle de réception, où des branches fleuries tombaient au dessus des tables au loin. Pas mal d'elfes étaient présent, et surtout d'elfines. Je tenais la main de Legolas et regardais autour de moi émerveillée avant d'entendre des gloussements. J'entendis les elfines parler de moi, je tendis l'oreille dans le but de savoir.
-" Pff !! Regardez la ! ha ha ! Qu'est-ce qu'elle peut être mignonne tout de même !" s'exclama une. 
-" Surtout... que c'est une Luciole... elle brille très fort au gout de certains..."
-" Ne dit-on pas que le roi aime ce qui brille ?" 
-" Certes mais... cela reste une luciole !" lâcha une troisième. Legolas, leurs jeta un regard noir, mais je tirais sa main, pour qu'il se concentre sur moi. 
-" Ce n'est pas une... Lu..." le son annonçant l'arrivée du roi, emplit la salle de silence. Tous s'inclinèrent devant lui, qui était vêtu d'un manteau splendide bleu foncé, avec des coutures argentés. Il portait une tiare où brillait un beau saphir d'un bleu profond. 
-" Ouah..." murmurais-je, tout de même impressionnée. Legolas sourit. Et me tira. 
-" Il est temps de présenter ses respects et offrir ton cadeau non ?" murmura-t-il. On avança vers le roi et je m'appliquais à faire la plus jolie révérence. 
-" Adar... que les étoiles brillent à tout jamais sur votre règne !" déclara Legolas, son père avait un regard fier, mais se tenait droit. 
-" Merci Ion nin.  Eleanor." . Je serrais mes doigts nerveusement, comment lui dire ?
-" Adar... Eleanor... a un présent pour vous !" lança le prince, voyant le roi, qui se concentrait sur le mouvement des elfes, prêt à passer pour l'honorer. 
-" Un présent ? hum... et bien... oui..." le roi sembla se figer et s'étonner avant que je vois Mellin s'approcher avec le manteau tenu sur ses avants-bras. 
-" C'était pour vous remercier de m'avoir accueillit ici !" dis-je, faisant le geste pour que Mellin, le déplie.  Les yeux s'ouvrirent, devant le manteau d'un rouge profond, faite de broderie de feuilles, d'automne qui semblaient bouger au grès d'un vent qu'on ne voyait pas et les étoiles au dessus qui brillaient. Le roi s'approcha et toucha le manteau, d'un regard admiratif. 
-" Il est splendide. Feren !" L'elfe s'approcha, alors que des murmures parcoururent la salle, il l'aida à enlever son manteau bleu et lui fit enfiler le manteau aux manches larges. j'avais eu raison de prendre un immense tissu. Il tombait en une traine derrière lui, avec en dernier, l'arbre blanc. 
-" Merci beaucoup Iel nin !" déclara Thranduil.  Je souris fière de moi sans comprendre ce qu'il voulait dire par son appellation. 
-" Bon sang... mais comment une enfant de six ans ai pu coudre ça ? C'est un travail... énorme !" 
-" ce travail, je l'admire !  Ma petite soeur à cousu cela à la main... pendant des jours entiers !" répliqua Legolas posant une main sur mon épaule et foudroyant du regard les elfes sceptiques. 
-" Aran nin... ce manteau est très beau... mais  je voulais vous offrir aussi ... un présent... ". Lylwin s'avança, l'air calme et douce. L'attention se détourna vers elle. 
-" Mmmh ?" le roi fronça les sourcils. Elle fit venir, une coupe qui brillait de mille feux. 
-" Elle a été façonnée dans un diamant, le plus gros qu'on n'ai jamais trouvé ! Ainsi... elle ne se brisera pas !" dit-elle. Le roi jaugea le travail avant de finir par répondre. 
-" Bien. Vos cadeaux m'enchante, mais je suis le plus impressionné par le talent d'Eleanor. Si ma femme serait en vie... elle serait comme moi. Fière et heureuse. Voilà, pourquoi, je la reconnais en tant que mon enfant !" . Le choc se peignit sur la plupart des visages et moi-même j'eus un bug. Quoi ? Moi ? Non ... si ? 
-" Merci Adar ! Elle est la petite sœur que je souhaitais avoir depuis longtemps !" s'exclama Legolas, heureux.  Quand je posais mon regard sur Lylwin, elle semblait indifférente. Je vis le roi, s'avancer, me bouchant la vue sur elle. Il me souleva, provoquant des exclamations vives, avant qu'un tonnerre d'applaudissements et des vives le roi et vive la Princesse furent criés.  Je me retrouvais dans ses bras, son parfum sauvage, boisé me rassurait. 
-" Merci..." dis-je intimidée tout de même par lui.  Puis il ouvrit le banquet. Ainsi je me retrouvais à la table du roi, à ses côtés, face à Legolas qui veillait à ce que je mange bien. 
-" Alors Iel nin ? Qu'en pense-tu ?" demanda Thranduil, me regardant calmement, tenant la coupe entre ses doigts. Pas celle de Lylwin... d'après mon observation. 
-" Je suis toute... surprise... heu... choquée... je crois ?" balbutiais-je, les regardant tous les deux, les rires et les discussions ainsi que la musique, ne laissait pas la place... à mes pensées. 


-" Je ne comprends pas le surnom qu'on t'a attribué..." lança Legolas, alors qu'on quittait l'endroit encore animé, par les chants des elfes, leurs danses. 
-" Quel surnom ?" demandais-je, pensive. 
-" La Luciole !". Je stoppais dans ma progression et gardais les yeux rivés vers moi. La luciole... 
-" C'est un surnom... bien douteux..." fis-je, serrant mes doigts, pour cacher mes tremblements nerveux. 
-" C'est un insecte qui brille et alors ?" répondit Legolas, avant de voir que j'avais peut-être une tête d'enterrement. 
-" Eleanor ? Qu'est-ce qu'il y a ?" s'exclama-t-il s'approchant pour s'agenouiller devant moi. 
-" Sais-tu que les lucioles... brillent... pas que pour attirer les leurs... mais ils brillent... avant de mourir..." dis-je, le regardant calmement. Le surnom... n'était pas un hasard... ses elfines... étaient à la solde... de Lylwin...
-" Qu..."
-" Legolas." le coupais-je alors qu'il venait de se rendre compte de ce que ça disait.
-" Mais enfin !!! Comment osent-elles ?! Tu es désormais reconnu comme la fille du roi ! c'est un évènement..."
-" Legolas !! Ecoute moi bon sang de bois !!" criais-je, perdant mon calme. Je tremblais, et des sueurs froides parcoururent mon dos. 
-" Elea ?" 
-" Tu dois... tout faire pour leur... prouver que nous sommes très proches... tous les deux... s'il te plaît..." 
-" Elea... le plus important, ce n'est pas..."
-" C'EST LE PLUS IMPORTANT !! est-ce que tu te souviens de l'elfine qui a voulu me tuer ?" demandais-je, attrapant sa main, pour essayer de trouver un lien rassurant. 
-" Oui... pourquoi ? Elea... c'est..."
-" elle a parlé de quelqu'un non ?" 
-" Non... elle a juste prononcé... "si je ne le fais pas... elle me tuera !" quelque chose comme ça !" Legolas semblait confus, et je le comprenais.
-" Legolas... et si quelqu'un... d'ici... veut vraiment me voir briller et mourir ?" ma voix semblait se casser sous la peur. Il finis par comprendre où je voulais en venir...
-" Elea... quelqu'un t'a menacé ?! Qui !! dis moi et je le trouverais !!!" s'écria-t-il dans une colère noire, m'attrapant les épaules et les broyant. Je retins le gémissement de douleur.
-" Tu ne dois pas en parler... à personne..." soufflais-je, essayant de ne pas lui crier de me lâcher, tant il avait de la force. 
-" Elea ! je dois en parler à mon père..."
-" Est-ce qu'il te croira ? Non. Pourquoi un elfe ou une elfine... voudrait me tuer ? je ne suis qu'une simple humaine !" murmurais-je sur un ton urgent. Il finit par se calmer et me relâcher, me faisant grimacer. 
-" C'est vrai... mais... tout de même !" 
-" On le coincera... promis !" dis-je, en souriant pour essayer de le rassurer. 
-" Tu sais qui c'est ? Il t'a parlé ?" 
-" Non. Mais la plupart... des elfes... le soutiennent on dirait bien...". Des pas retentirent derrière nous. Je tournais la tête pour voir Feren s'avancer. 
-" Le roi se demande où vous êtes !" 
-" Navré nous avions une discussion entre frère et sœur !" dis-je me collant contre le torse de Legolas qui me serra. ça devait être instinctif. 

Le Prince me raccompagna en silence et demanda à Mellin de bien fermer les portes. Puis enfin, il s'en alla, laissant son regard une dernière fois porté sur moi. La porte qui se referma en claquant me parut sinistre et je me sentis d'un coup avalé par un gouffre entier. J'avais envie de pleurer. Mais je ne le fis pas. J'enlevais ma robe et me changeais machinalement, la tête ailleurs.  La menace était là. Indirecte... mais claire ! Si je voulais survivre... je devais trouver un moyen... de me défendre... sans demander l'aide de qui que ce soit !

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