chapitre 8

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5K !!! Merci


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- Excuse le, me dit Iris. C'est un abruti.

J'avais remarqué.

- Bon, tends-moi ta cuisse. Va falloir serrer les dents parce que ça va faire très mal. Je vais appliquer directement le produit désinfectant sur la plaie. T'es prête ? 1, 2, ..

Elle applique le produit et je tourne de l'œil. Je n'ai pas la force de crier mais je ressens une putain de douleur atroce, et à ce moment-là je me jure intérieurement de sortir d'ici vivante pour tuer Sephtis de mes mains.

- Tu t'en sors bien, me dit-elle.

- Je n'ai pas vraiment le choix, dis-je plus violemment que je ne l'aurais souhaité.

Elle me lance un regard désolé.

- J'essaierais de leur parler pour que tu sois mieux traitée, mais je ne te garantis rien.

- En tout cas c'est gentil d'essayer, je soupire. Tu dois avoir bien pitié de moi.

- Non. Tu n'es pas la première à passer ici, et je ne veux pas te faire peur mais je n'en ai jamais vu aucune sortir vivante. Et comme tu n'as pas l'air d'être une pauvre pétasse prétentieuse comme les autres je veux t'aider. Je me sens seule ici parfois, même si les garçons sont là pour me faire rire quand il le faut.

- Attends, la coupé-je. Tu viens vraiment de me dire que ces gars sont drôles ?

- C'est sûr que de ton point de vue c'est dur à comprendre...

Et là je réalise. En fait, elle bosse avec eux. Elle doit être aussi tarée qu'eux.

- Tu as fini ?

- Oui, mais il faudrait que tu viennes me voir matin et soir pour refaire ton bandage.

- Ok, merci.

- Tu sais quoi je vais te garder avec moi, je ne voudrais pas que ça s'aggrave et que personne ne s'en rende compte. Je vais te faire un tour des lieux.

- C'est gentil, vraiment, mais si ils découvrent que je ne nettoie pas comme ils le veulent, je vais sûrement en baver.

- Non, pas si tu es avec moi. Viens, mais attends.

Je la regarde intriguée et comprends ses paroles quand elle part et reviens 2 minutes après être allée dans une autre pièce avec des vêtements.

- Ce n'est pas le grand luxe mais ce sont des affaires de rechange que j'ai. Tu seras mieux là-dedans qu'avec... ça, dit-elle en lançant un regard dégoûté à ma tenue.

Je regarde ce qu'elle m'a ramenée : c'est un jean un peu large bleu foncé très classique avec un top noir à manches longues.

- Merci, vraiment...

- Pas de soucis. Dis-moi Hailey, je sais que ça ne me regarde pas mais je m'y connais un peu en cicatrice à force de soigner les garçons, et je me demandais ce qu'il t'était arrivé au poignet... car je vois que c'est une vieille cicatrice infligée par un humain. Je sais reconnaître ce genre de détail.

- Ce n'est rien. C'est une cicatrice d'opération.

Je ne veux pas repenser à cette nuit-là.

Plus jamais.

Je vois bien dans son regard qu'elle ne me croit pas, car étant infirmière elle doit reconnaître une cicatrice médicale, mais peu importe. Malgré tout je lui suis reconnaissante de ne pas insister à ce sujet.

Je prends le temps de me changer après qu'elle se soit tournée, et je lui laisse savoir que c'est bon.

- Bon ici c'est très grand, il y'a des pièces particulières que tu aimerais voir ?

La porte de sortie, oui.

- Je peux prendre l'air ? J'étouffe de chaud ici.

La vérité c'est que je souffre d'anxiété et de crises d'angoisse très puissantes, et cette situation ne m'aide absolument pas.

- Oui bonne idée on va aller visiter les jardins et le chenil si tu veux.

- Il y'a des chiens ici ?

- Oui, il y en a 4. Ils sont enfermés dans le chenil quand les gars n'ont pas le temps de s'en occuper car quand leurs maîtres ne sont pas présents, ils sont très agressifs. Ils ont chacun leur chien.

Ah... moi qui avait l'espoir et qui voyait la possibilité d'un peu de distraction ici, je me suis trompée.

On marche lorsqu'au détour d'un couloir on entend des pas précipités et un bruit métallique puissant, comme des armes s'entrechoquant entre elles. Je prends peur et me recule derrière Iris.

Alec s'arrête net en nous voyant, surpris de nous voir ici.

- Qu'est-ce que tu fais Iris putain ? T'as cru que cette fille allait devenir ta putain de meilleure copine ? Elle va crever et tu le sais très bien.

Il lève l'arme qu'il avait dans la main pour me donner un grand coup sur la tête, et pile avant que ça ne me touche, Iris se place devant moi, Alec arrête son geste net à 10 centimètres de son crâne. Son regard passe d'Iris à moi, il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit qu'Iris rabaisse son bras toujours levé avec l'arme dans la main violemment, en pointant un doigt accusateur sur son torse.

- NE TE METS PAS EN TRAVERS DE MON CHEMIN. LAISSE MOI M'OCCUPER D'ELLE ET RETOURNEZ À VOS ACTIONS DE BATARDS, MAIS NE M'EN RENDEZ PAS COMPLICE.

Étrangement je pensais qu'elle était du genre calme, la puissance de ses mots me prouve le contraire.
Alec baisse la tête, et un rire nerveux le prends.
Il la relève, puis dit :

- Ahhh tu es bien trop naïve моето сърце (mon coeur).

Il me semble avoir reconnu du bulgare.

- Allez viens, me lance Iris sans un regard pour Alec.

Mais avant qu'elle parte, il tente de l'attraper par le bras, sûrement pour lui dire quelque chose, et elle a aussitôt un mouvement de recul. Et d'un coup il me semble voir le regard d'Alec devenir moins fou.
Iris lance un regard noir à Alec et me fait signe de la suivre.
Une peur panique me mange les entrailles au moment où je passe à côté du blond, mais il ne me regarde même pas, il a les yeux fixés sur Iris.

Une fois arrivée à hauteur d'Iris, j'entends Alec demander de loin où on va.

- On va voir les chiens.

- Ils vont la bouffer.

Un frisson me parcourt le corps. Même si la façon dont Iris s'est mise devant moi pour me protéger d'Alec m'a rassurée à son sujet, je me demande quand même si elle ne me tendrait pas un piège pour que je me retrouve bouffer par les chiens.

Sans se retourner, Iris continue de marcher et dit :

- Tu sais très bien que si je suis avec elle ils ne feront rien.

Une fois assez éloignées d'Alec, elle me dit :

- Ne t'inquiète pas, les chiens n'obéissent qu'à leurs maîtres, et moi. Étant donné que je suis le seul membre du personnel qui suit un peu respectée ici par les 4, les chiens me respectent aussi.

Je rigole nerveusement. J'adore les chiens, mais pas au point de leur servir de bouffe.

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