chapitre 45

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Iris et moi quittons l'infirmerie une fois qu'elle a fini de désinfecter ma blessure à la joue. Je ne dirais pas que ça me fait mal, mais je la sens.

Lorsque nous revenons dans la suite d'Iris, je me regarde dans le miroir. L'entaille que Sephtis m'a laissée n'est pas très grande mais on la voit.

Je soupire. Moi qui pensais que nos relations s'amélioraient, je me suis bien trompée.

Ils ont... tué ma meilleure amie. J'ai envie de pleurer toutes les larmes de mon corps, mais étrangement, je n'y arrive pas. J'ai l'impression d'être vide. De ne plus rien ressentir. C'est une sensation vraiment bizarre.

- Il faut qu'on porte du noir pour ce soir, me dit Iris.

- Je... je n'ai pas de vêtements.

- Je sais bien, je te passerai quelque chose. Tu sais quoi ? Demain on ira faire les boutiques et on ira t'acheter pleins de vêtements, de bijoux, de maquillage... tout ce que tu veux, et ça t'appartiendra !

- C'est très gentil, mais tu penses vraiment que Sephtis prendrait le risque de me laisser sortir.

- Oui, si tu es avec moi... et il y a toujours la bombe dans ton cou malheureusement.

La bombe... je l'avais oublié. Merde. J'avoue que l'idée de m'échapper m'est passée par la tête. Mais je ne prendrai pas le risque de blesser d'autres gens autour de moi en explosant. Et de toute façon, je n'ai nulle part où aller. Je ne sais pas ce qu'est devenu l'appartement où je vivais, je n'ai ni famille chez qui aller, ni argent.

Je soupire.

- Tu as quoi de noir à me prêter ?

- Oh euh... un legging et un t-shirt noir à manches longues. C'est moulant, mais je n'ai que ça je crois. Si il faut qu'on court, ce sera plus pratique que des vêtements larges.

Elle farfouille dans son placard et me tend les vêtements.

- Merci. Je vais aller les essayer maintenant.

Je vais dans la salle de bain et me change. Effectivement, c'est très moulant. Surtout qu'Iris est plus fine que moi, donc j'aurai du me douter que moulant pour elle signifie très moulant pour moi.

Néanmoins, je ne peux m'empêcher d'admirer mon corps aminci. Je suis beaucoup plus jolie comme cela. Enfin, mon corps est plus joli. Mon visage... j'ai des cernes très creusées, les joues amincies, les cheveux abîmés... malgré que je les lave ici, je ne peux pas leur apporter autant de soin que je le faisais. J'allais chez le coiffeur au moins une fois par semaine.

Ma vie de petite fille riche me paraît si loin à présent...

Je retourne dans la chambre d'Iris.

- Alors, ils te vont ?

- Oui, mais c'est très... près du corps.

Iris me regarde.

- Oh, mais ça te va super bien ! Tiens, dit-elle en me passant un élastique, il faudra que tes cheveux soient attachés.

J'attrape l'élastique et me fait une queue de cheval haute.

- Wow, so hot ! me dit Iris pour rire. Tu ressembles à ces femmes fatales dans les films d'action.

Je rigole.

- Merci. Tu vas t'habiller comment toi ?

- Comme toi je pense. J'ai pas trop d'options.

Elle cherche des vêtements dans son dressing et va s'habiller dans la salle de bain.

SephtisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant