Sephtis

chapitre 83

- Oh... mon... dieu... je murmure.

Amélia accourt jusqu'à moi, puis se baisse à mon niveau.

On se fixe quelques instants, puis on se serre dans les bras.

Elle s'éloigne de moi au bout d'une longue minute, et prend mon visage dans ses mains.

- Hailey, dès que j'ai su que tu étais ici la semaine dernière j'ai tout fait pour essayer de te voir, mais Esposito m'en a empêchée.

- Comment ça se fait que maintenant il te laisse venir me voir ?

- Il ne sait pas que je suis là.

- Comment tu vas ? J'ai appris qu'Esposito était ton père ! Raconte moi comment Sephtis t'a retrouvée !

- Je vais bien. Esposito me fait de plus en plus confiance. Je ne sais pas comment Sephtis m'a retrouvée. Je me planquais dans un hôtel et un soir il a défoncé la porte de la chambre et m'a embarquée.

- Est-ce qu'il... t'a fait du mal ?

- Oui. Car je ne voulais pas l'aider à trahir mon... mon père. Il m'a ensuite expliqué toutes les affaires dans lesquelles il trempait. Pédophilie, traffic d'êtres humains... j'ai donc accepté au bout de plusieurs coups et de son acharnement. Mais dis moi, je pensais que tu étais morte et qu'il t'avait tué !

- En fait, au début il me gardait en vie pour te retrouver.

- Ce qu'il a fait, donc ça n'explique pas pourquoi tu es toujours là...

- Eh bien...

Comment lui dire que je suis tombée amoureuse de l'homme qui l'a torturée ?

- Hailey, tu... tu es tombé amoureuse de lui ?

- Oui, j'admets. Je... il est différent d'avant.

- Mais il te traite bien ?

- On va dire qu'il fait des efforts...

- Mais alors ce que j'ai entendu est vrai, il t'a rué de coups ?

- Non, c'est faux. Amélia, nous avons un plan pour tuer Esposito.

- Comment ça ? Raconte moi.

- Dans une semaine pile, à 19h, je dois le tuer. Sephtis et ses hommes arriveront armés pour descendre tout le monde.

- Mais comment comptes tu le tuer ? Il est invincible et toujours entouré !

- Justement, il va falloir que je me rapproche de lui. Que je le séduise. Je n'ai pas d'autres choix que de réussir.

- C'est de la folie...

- C'est le seul plan que nous avons eu.

- Mais est-ce que tu sais que... enfin qu'il...

- Est mon oncle ? Oui, je l'ai appris récemment.

- Je n'avais même pas réalisé que cela faisait de nous des cousines, c'est... assez fou.

- Il faut que tu convainques Esposito de me laisser plus de liberté. Je ne pourrai jamais gagner sa confiance en restant enfermée ici.

- Tu sais, il ne me témoigne pas beaucoup de respect. Il ne voit en moi qu'une descendance.

- Et il n'est pas... il n'a pas de comportement incestueux envers toi ?

- Dieu merci, non.

Les larmes me montent soudain aux yeux.