Sephtis

chapitre 37

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Iris et moi sommes en train de nous préparer pour la soirée à laquelle nous devons aller. J'ai finalement accepté d'accompagner Sephtis car j'ai trop peur de me faire torturer.

Nous sommes toutes les deux habillées d'élégantes robes noires, et maquillées simplement.

Je n'arrive pas à croire que j'accompagne mon tortionnaire à une fête. Heureusement qu'Iris vient également.

Une fois prêtes, nous allons attendre dans la grande salle. Marcus et Dawson sont déjà là, habillés d'élégants costumes de soirée. Je comprends donc qu'on ne va pas à une petite soirée chill mais bel et bien dans une réception raffinée.

Peut être que ma petite robe noire n'est pas adaptée finalement. Je me rassure en me disant qu'Iris est habillée quasiment comme moi et que si ça posait problème, elle ne le serait pas.

J'ai pris avec moi le téléphone qu'elle m'a offert et je l'ai mis dans un petit sac noir. On ne sait jamais.

- Vous êtes charmantes mesdemoiselles, nous dit Dawson.

- Merci. Vous n'êtes pas mal non plus, dit Iris.

Sephtis et Alec arrivent tous les deux peu de temps après nous.

Sephtis plante son regard sur moi et me détaille de haut en bas, avant de détourner le regard.

Il est assez classe dans son costume sombre. Je chasse cette idée de ma tête. N'importe quoi.

- Tu es très belle, dit Alec à Iris.

- Merci, rougit-elle.

Je ne peux m'empêcher de penser qu'ils iraient absolument bien ensemble. Même si ils sont opposés : Iris est la douceur, lui la violence.

J'arrête de les fixer, et suis les garçons qui s'avancent vers leurs superbes voitures.

Tout d'un coup, Sephtis m'attrape par le bras assez fermement, et me dit :

- Si tu tentes de t'échapper je te fais exploser la gueule.

J'acquiesce lentement. Sa violence devient dure à vivre.

J'ai du mettre un collant opaque sur mes jambes afin de cacher les éraflures dues au fait qu'il m'ai projetée au sol.

Je me suis étonnement bien remise du meurtre que j'ai commis.

Moi même je ne comprends pas pourquoi, mais tant mieux.

Je pense que je dois rationaliser en me disant que ce type était un salop.

Purée, il a tenté d'abuser de moi !

- Tu montes avec moi, dit Sephtis en me tirant par le bras.

L'anxiété me monte d'un coup. Je monte uniquement avec lui ?

Je jette un coup d'œil à Iris qui monte dans la voiture d'Alec. Elle me mime « bon courage ».

Je souffle profondément et entre côté passager.

C'est une magnifique McLaren 720S, de couleur grise.

Je suis impressionnée. Je n'ai jamais été trop matérialiste, mais je sais reconnaître les belles choses quand j'en vois.

Je prend place sur le siège et soudain, la nervosité me gagne. Je n'ai jamais été dans un espace si petit rien qu'avec Sephtis. Et la dernière fois que j'ai été seule avec lui... j'ai tué un homme.

Sephtis démarre sa voiture à la suite de celles de Dawson et Marcus, Alec est derrière nous.

Les 4 voitures font un puissant bruit, et je ne peux qu'admirer ce chef d'œuvre.

- T'aimes les bagnoles ? me demande soudain Sephtis.

- Euh... oui. Enfin je ne m'y connais pas trop. Mais j'aime les belles voitures oui.

Il esquisse un léger sourire qui disparaît une seconde après. Je détourne le visage, gênée.

De plus en plus embarrassée par le silence pesant, je décide de lancer un sujet de conversation :

- Donc... tu as vraiment tué ton propre grand père ?

- Ouais.

- Ah. Tu tues donc des gens de ta famille ?

Moi qui avait espoir qu'il me laisse en vie, je me morfonds. Si il tue même les gens de sa famille, ce n'est pas moi qu'il va garder en vie.

- C'était un putain de connard. Tu veux quoi d'autre ? Ma biographie ? dit-il agressivement.

Je m'enfonce dans mon siège. Si j'avais su, je n'aurais pas ouvert la bouche.

Sans que je m'y attende, il reprend la parole :

- C'était un connard, comme le mec que t'as buté. Sauf que lui il abusait pas des femmes adultes.

Je suis prise de dégoût. Il a donc tué un pedophile... je comprends. Mais il ne l'a sûrement pas tué pour cette raison.

- Tu l'as tué car c'était un pedophile ?

- Nan. Il nous a trahi.

Je suis surprise d'échanger un semblant de conversation avec Sephtis. Ce dernier me jette un coup d'œil.

- Pourquoi t'as mis un collant ? C'est moche.

- Parce que ça aurait été encore plus moche de montrer mes jambes nues abîmées.

Les mains de Sephtis se serrent sur le volant. Il n'ajoute rien.

Je regarde par la fenêtre. Il fait déjà nuit. C'est très paisible la dehors.

Étant donné que le château se trouve en hauteur, il est entouré de magnifiques montagnes. C'est superbe.

Je contemple le paysage encore quelques minutes, sans qu'aucun de nous deux ne parlent.

Je jette un regard en arrière et m'aperçoit que Iris et Alec sont toujours derrière nous.

Je regarde mes mains. J'ai mis de longs gants noirs pour cacher mes cicatrices aux poignets.

- Avoue que t'as aimé ça.

- Quoi ? je demande, ne sachant pas à quoi il fait référence.

- Tuer cet homme. Cet enfoiré. T'as kiffé le voir s'étouffer dans son propre sang.

- Quoi ? Non, je... pas du tout ! Absolument pas.

- Menteuse, sourit-il sadiquement. Je l'ai vu dans ton regard.

- Tu as vu quoi dans mon regard ?

- Cette lueur. Cette lueur assassins que tu avais dans les yeux. Tu voulais qu'il souffre.

- J'ai fermé les yeux en le tuant. Tu n'as donc rien pu voir.

- Tu changes de sujet. Signe que j'ai raison.

- Absolument pas ! J'ai déteste ça, et j'aimerais ne jamais recommencer.

- On verra bien.

Ensuite, plus aucun de nous deux n'échangeons un mot.

10 minutes après, nous arrivons devant une immense bâtisse.

Elle est magnifique, et parfaitement éclairée. Je souffle longuement, et sort de la voiture.

Sephtis me tend son bras que je saisis, plus par peur que par respect.

Je jette un coup d'œil à Iris qui s'est saisit du bras d'Alec.

C'est parti.

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