Sephtis

chapitre 47

J'ai passé la journée à l'infirmerie. Ce qui m'a laissé le temps de réfléchir.

Et... je crois que je veux me venger. Me venger du type qui m'a tiré dessus.

Je ne saurais pas vraiment expliquer ce que je ressens, j'ai juste ce besoin de le voir payer pour ce qu'il pensait m'avoir fait. Il pensait m'avoir tuée, quand même ! Ce mec tire sur une femme qu'il ne connaît même pas.

Une bataille se livre dans ma tête. D'un côté, je me dis que je suis en train de devenir folle depuis que je suis ici, et que je ne pourrai pas faire de mal à quiconque. De l'autre, je me dis que merde, il m'a tiré dessus !

Je ne sais plus quoi penser.

J'ai encore la tête lourde, et j'ai mal dans le dos.

Je me tâte à envoyer un message à Sephtis.

Je ne veux pas faire du mal moi même à ce type. Je veux simplement le voir souffrir...

Je vire vraiment folle depuis que je suis ici, mon dieu. Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Je crois que la haine que je voue aux hommes m'aveugle.

Je décide de me lever pour sortir de l'infirmerie, en ayant marre d'être allongée.

Je me glisse hors du lit, prends mon téléphone et passe les portes de l'infirmerie.

Je m'arrête quelques secondes devant la salle de torture qui se trouve être à côté. J'irais bien, mais je ne sais même pas ce qui m'y attend. Est-ce que Sephtis sera là ? Est-ce que l'homme aura des blessures qui me donneront envie de vomir ?

Je pose ma main sur la poignée de la porte, puis la retire.

Non, non, non je ne peux pas faire une telle chose.

Et pourtant... pourtant je veux qu'il paie. Les hommes qui pensent avoir un pouvoir sur la vie d'une femme me dégoûtent.

Et merde, lui ça ne l'embêtait pas de me tuer, il ne savait pas que j'avais un gilet par-balles !

Mais d'un côté... qui parle de le tuer ? Je veux juste qu'il souffre.

Enfin, souffrir, c'est un bien grand mot. Je veux qu'il paie, c'est tout.

- On se remue les méninges ? surgit une voix derrière moi qui me fait sursauter.

- Euh... non, non je voulais simplement sortir de l'infirmerie.

- Tu vas mieux ? me demande Sephtis.

- J'ai mal à la tête et au dos, mais rien de bien méchant...

- Et qu'est-ce que tu étais en train de faire ? me demande-t-il avec un sourire arrogant.

- Rien, je... je... enfin, je réfléchissais.

- Et puis-je savoir à quoi tu étais en train de réfléchir devant une salle de torture ?

- Je... ne réfléchissais à rien en particulier. Un flot de pensées, c'est tout.

- Un... flot de pensées ? dit-il en se goûtant ouvertement de ma gueule, signe qu'il ne me croit absolument pas.

Soudain, il saisit délicatement mon bras, puis inspecte mes cicatrices. Je pense qu'il veut vérifier que je ne me suis pas refait du mal pendant mon séjour à l'infirmerie.

Mon cœur accélère.

- Comment ça se fait que je n'ai pas vu tes cicatrices avant ? Tu as déjà porté des manches courtes, non ? Aux réceptions, comment tu faisais ?

- Déjà je pense que tu n'as pas du faire très attention à mes bras, voilà pourquoi tu n'as pas vu. Mais j'ai également porté des gants, et quand je n'en portais pas je faisais attention à bien garder mes bras près de mon corps.

- Hmmm.

Il relâche mes poignets et effleure la blessure qu'il m'a fait à la joue. Je frissonne.

- Je réitère ma question, que faisais tu devant cette salle ? Ne me dis pas que tu n'étais que de passage.

Jamais je ne lui avouerai ce qui me passait réellement par l'esprit, je trouve cela gênant pour moi même. Et je ne sais même pas pourquoi puisqu'au fond je suis sûre qu'il adorerait me voir dans cette salle à nouveau.

Je capitule.

- Je... j'étais juste en train de penser à comment cet homme pourrait payer pour ce qu'il m'a fait. Mais enfin, rien de sérieux. Je ne sais pas.

Un sourire se dessine sur les lèvres de Sephtis.

- Je le savais.

- Tu savais ? Tu savais quoi ?

- Je savais que tu avais une part d'ombre.

- Quoi ? Non, absolument pas.

- Si, si, si...

Il me tourne autour, et se place dans mon dos. Il me murmure près de l'oreille :

- Qu'est-ce que tu ressens, hein Hailey ? Qu'est-ce que tu ressens pour ce minable qui a eu l'impudence de te tirer dessus ?

Son souffle sur ma nuque me fait frissonner.

- Rien, rien... je...

- Tu veux qu'il souffre, pas vrai ? Parce qu'il a essayé d'avoir le contrôle sur ta vie. Et tu n'aimes pas ça.

- OUI ! OK, OUI TU AS RAISON ! Ce putain de clochard pense pouvoir prendre une vie comme si ce n'était rien, ce ridicule homme a essayé d'enlever la vie d'une femme qu'il pensait sans défense. Il n'a pas hésité à tirer et putain, ça m'énerve.

Sephtis se remet face à moi, souriant.

- Je le savais.

Sephtis pose sa main sur la poignée de la salle de torture et l'ouvre.

- Après toi.

***

hello, chapitre un peu court mais je ne voulais pas vous laisser sans rien plus longtemps ! j'ai été en vacances cette semaine, donc je n'ai pas pu poster. normalement je vais retrouver un rythme régulier à partir de demain !

laissez moi vos avis sur ce chapitre !