CHAPITRE 18

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Je vide la totalité de mes affaires en essayant de ne pas céder à la fatigue. Les derniers jours ont été intenses, entre les cours, les soirées passées à rire et à se remémorer nos souvenirs avec Liam, et les soirées films qui nous ont souvent poussés à nous coucher bien plus tard que d'habitude. Mes paupières sont lourdes, mais je m'efforce de garder mon énergie pour terminer cette tâche. Mais désormais dans cette maison vide et silencieuse, je regrette de n'avoir que pour option de me reposer. Ce n'est pas tant le fait d'être seule qui me perturbe, mais le fait d'être seule alors que cela ne devrait pas être le cas. Cette maison, autrefois emplie de voix joyeuses et de rires partagés, résonne maintenant d'un silence qui me rappelle cruellement l'absence de Jason et de nos parents. Mes épaules s'affaissent légèrement sous le poids de l'émotion, et je prends une profonde inspiration pour me calmer. Je sais que ces moments de solitude sont inévitables, et qu'il est important d'apprendre à les affronter. Mais en cet instant, dans cette maison qui semble si grande et si vide, je me sens étonnamment vulnérable. Je termine de ranger mes affaires, laissant ma chambre impeccable et organisée. Alors que je m'installe sur mon lit, je réalise que, malgré la fatigue, il est difficile de laisser aller la journée et de m'abandonner au sommeil. Mais en même temps, je n'ai pas la force de faire autre chose alors je laisse mes pensées vagabonder jusqu'à finalement fermer les yeux en laissant la fatigue m'emporter.

Je suis surprise du nombre de messages et d'appels manqués que j'ai lorsque je vérifie l'heure sur mon téléphone. Mais c'est l'heure affichée qui me fait sortir du lit précipitamment, j'ai plus de deux heures de retard. En y repensant, je ne me souviens pas d'avoir activé mon réveil, donc ce n'est pas étonnant avec le manque de sommeil. J'enfile rapidement mon jean mom noir avec un t-shirt basique blanc que je rentre dans mon jean. J'attrape mes chaussures, ma veste en simili et mon sac et descends en bas pour essayer de trouver quelque chose à manger sur le chemin. Mais comme je n'étais pas là depuis plusieurs jours, je ne trouve rien à emporter de rapide. Je vais devoir faire sans, alors j'enfile mes chaussures et ma veste et me dépêche de rejoindre l'arrêt de bus. Mon rythme cardiaque s'accélère, martelant dans ma poitrine avec une intensité alarmante. Chaque pas que je fais vers l'arrêt de bus semble être un effort colossal, et je peine à reprendre mon souffle. Les symptômes familiers de ma condition cardiaque commencent à se manifester, accentués par le stress et la hâte. Mon souffle devient court, et une sensation d'oppression serre ma poitrine, comme si un étau invisible tentait de m'étouffer. Je me concentre sur ma respiration, essayant de calmer mon esprit et de ralentir mon rythme cardiaque. Mon téléphone vibre dans ma main, une notification supplémentaire qui me rappelle l'urgence de la situation. J'essaie de l'ignorer pour l'instant, me concentrant sur l'idée d'arriver à l'heure pour la dernière heure de cours. Le bus arrive enfin, et je monte rapidement à bord. Chaque mouvement semble amplifier les palpitations, mais je me cramponne à la poignée, refusant de laisser ma condition me dicter mes actions. Les regards curieux des autres passagers semblent se poser sur moi, mais je détourne les yeux, préférant me concentrer sur ma respiration pour calmer les sensations qui s'intensifient.

Le trajet jusqu'à l'école semble interminable. Les battements irréguliers de mon cœur semblent en harmonie avec le bruit du moteur du bus. J'essaie de me détendre, de me convaincre que tout ira bien, que je peux gérer cette situation sans que cela ne dégénère. Enfin, nous arrivons à l'école. Je descends du bus et me dirige vers la salle de classe. À chaque pas, les symptômes s'intensifient, et une vague de nausée m'envahit. Mon souffle devient plus court, et je sens mes jambes fléchir légèrement. Pourtant, je m'accroche à la porte de la salle de classe, luttant pour paraître normale malgré les signaux que mon corps m'envoie. En entrant dans la salle, je ressens des regards curieux et préoccupés se poser sur moi. Mon ami Liam est assis à l'arrière, et je le repère immédiatement. Nos regards se croisent, et je lui adresse un sourire faible, espérant qu'il comprenne mon état actuel. Je prends place à côté de lui, mon souffle encore irrégulier. Il penche légèrement la tête, ses yeux inquiets scrutant mon visage.

- Tout va bien Emy ? Murmure-t-il à voix basse.

Je hoche la tête, luttant pour trouver ma voix.

- Oui, ça ira.

Ma réponse sonne plus comme une tentative de me convaincre moi-même que de le rassurer. Le professeur commence son cours, mais il est difficile de se concentrer alors que mes symptômes continuent de s'aggraver. Mes mains tremblent légèrement, et j'essaie de cacher ma nervosité en prenant des notes. Pourtant, chaque mouvement semble amplifier les sensations désagréables qui me submergent.

Le temps passe lentement, et chaque minute semble une éternité. Je me mordille la lèvre pour éviter de montrer ma détresse à Liam et aux autres. Je sens que mon visage devient pâle, et mes pensées se brouillent légèrement. Finalement, la cloche sonne, annonçant la fin du cours. Je me lève précipitamment, sentant que mes jambes sont prêtes à flancher. Liam me suit rapidement, inquiet.

- Aide-moi à sortir prendre l'air s'il te plaît, chuchoté-je après avoir quitté la salle pour qu'il soit le seul à m'entendre.

Je traverse les couloirs en m'appuyant sur lui. Les symptômes atteignent leur paroxysme, et je sens que je pourrais m'effondrer à tout moment. Pourtant, je m'efforce de prendre des respirations profondes, de calmer mon esprit et mon corps. À l'extérieur, l'air frais m'envahit, apportant un certain soulagement à mes sens exacerbés. Je m'efforce de prendre de grandes respirations, de remplir mes poumons d'oxygène pour apaiser la sensation d'étouffement qui m'envahit. Liam m'entraîne vers un banc, où nous nous asseyons. Les palpitations de mon cœur commencent à ralentir légèrement, mais la nausée persiste, tourbillonnant dans mon estomac. Je ferme les yeux et pose ma tête sur son épaule, cherchant à trouver un peu de calme au milieu de cette tempête qui fait rage en moi. Après quelques instants, je me sens un peu plus stable, comme si le simple fait de me reposer et de respirer avait contribué à apaiser les symptômes.

- Ça va un peu mieux, murmurai-je, rouvrant les yeux pour rencontrer le regard préoccupé de Liam.

- Prends ton temps, Emy. Si tu as besoin de rentrer ou de t'asseoir un peu plus longtemps, n'hésite pas.

Malgré son sourire, son regard reste préoccupé, craignant sûrement que les symptômes s'amplifient à nouveau. Après un moment, je me redresse doucement, les symptômes continuant de diminuer.

- Je pense qu'on peut retourner à l'intérieur pour aller manger. Merci, Liam.

Il hoche la tête, se levant avec moi.

- Si tu ressens le moindre symptôme, tu me le dis.

Alors que nous reprenons notre chemin, je ne peux m'empêcher de sentir le regard insistant de quelqu'un sur moi. Je lève les yeux et croise accidentellement le regard de Tyler. Son expression est empreinte d'une confusion mêlée d'inquiétude, et je remarque qu'il s'est avancé, comme s'il hésitait à s'approcher. Je détourne rapidement les yeux, mon cœur battant un peu plus vite à sa vue. Une part de moi est méfiante, se demandant s'il a observé la scène avec Liam. Pourtant, une autre partie de moi reconnaît la sincérité dans son expression, et je me demande si, peut-être, il a changé réellement. Je continue de marcher aux côtés de Liam, mon esprit tourbillonnant d'émotions contradictoires. Mon rythme cardiaque a retrouvé sa régularité, et les symptômes semblent s'éloigner progressivement. Alors que nous nous rapprochons de l'intérieur de l'établissement, je jette un dernier coup d'œil par-dessus mon épaule, et découvre que Tyler est resté à sa place nous observant en train de partir.

ACTION OU VÉRITÉ ? || TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant