ACTION OU VÉRITÉ ? || TERMINÉE

CHAPITRE 17

La journée s'écoule lentement, les mots de Tyler résonnant dans ma tête à chaque instant. Je m'efforce de me concentrer sur les cours, mais la conversation que nous avons eue ne cesse de me perturber. Pourquoi Tyler s'inquiète-t-il soudainement pour moi ? Est-ce que cela signifie qu'il a réellement changé ? Ou est-ce juste un jeu pour manipuler mes émotions comme il l'a déjà fait par le passé ?

Lorsque la cloche sonne enfin la fin des cours, j'évite de croiser le regard de Tyler et me hâte de quitter la salle. Les couloirs se remplissent d'élèves, et je cherche désespérément à m'échapper de cette foule oppressante. Tout en marchant, j'envoie un message à Liam pour lui indiquer que je l'attends sur le parking. J'ai passé les deux dernières heures dans un coin isolé pendant qu'ils étaient en cours de sport. L'avantage d'avoir un cœur tout pourri, c'est de pouvoir éviter ces heures de tortures. Ce n'est pas vraiment la pratique du sport que je n'aime pas, mais plutôt le comportement un peu misogyne de notre professeur. Ne plus avoir à entendre ses remarques incessantes n'est pas quelque chose dont je vais me plaindre.

Alors que je traverse le parking, perdue dans mes pensées, une main se pose doucement sur mon épaule, me faisant sursauter. Je me retourne et trouve Tyler qui me regarde d'un air inquiet.

- Emy, attends, dit-il, semblant vouloir me parler à nouveau.

- Non je n'ai pas le temps, je dois rentrer, j'explique en m'éloignant pour que sa main ne repose plus sur mon épaule.

- T'as besoin que je te dépose ?

- Non, Liam va me raccompagner, j'affirme en commençant à m'éloigner, ce qu'il me laisse faire.

Cette conversation avec Tyler m'a prise de court et m'a fait perdre du temps. Je me suis finalement dépêchée pour rejoindre Liam qui attendait patiemment à côté de sa moto. Liam tourne la tête vers moi, un sourire chaleureux illuminant son visage lorsqu'il remarque mon approche.

- Salut, Emy, dit-il en me faisant un signe de tête. Comment ça s'est passé avec Tyler ?

Je lui souris légèrement.

- Eh bien, c'était... étrange.

Son regard attentif me pousse à lui raconter ce qui vient de se passer avec Tyler. Je lui parle de la conversation que nous avons eue, de ses excuses et de ma méfiance face à ses changements apparents.

Liam met de côté ses préoccupations pour moi et prend un air rassurant.

- Ne te prends pas trop la tête avec cette histoire, prends le temps dont tu as besoin pour réfléchir à tout ça.

- Tu as raison, acquiesçai-je. Ce n'est pas quelque chose que je peux résoudre en un instant.

Il me tend un casque et je l'attrape, le fixant avec reconnaissance.

- Merci Liam, pour tout.

Alors que je mets le casque, je sens une vague de gratitude envers Liam. Je sais que je peux compter sur lui, dans les bons comme dans les mauvais moments.

- Prête ? demande-t-il en mettant en marche sa moto.

- Prête, répondis-je en m'accrochant derrière lui.

Alors que nous quittons le parking, je sens le vent caresser mon visage, et je me sens libérée. Liam conduit prudemment, nous laissant profiter du calme de la balade. Alors que nous continuons notre route, je sais que peu importe les défis qui se présentent à moi, je peux toujours compter sur Liam pour être à mes côtés. C'est en partie grâce à lui que je peux trouver la force de faire face à mes problèmes, pas à pas.

Je remarque qu'il me jette régulièrement des regards dans le rétroviseur pour s'assurer que tout va bien. Son visage reflète à la fois une préoccupation sincère et un désir profond de s'assurer que je me sens en sécurité. Je le vois sourire doucement quand nos regards se croisent dans le miroir, comme s'il cherchait à me rassurer sans même prononcer un mot. Quand nous pouvons apercevoir sa maison, il ralentit légèrement et se gare dans l'allée devant celle-ci. Une fois la moto à l'arrêt, Liam retire son casque, et je fais de même.

La maison est silencieuse, mais je sais qu'elle ne le restera pas indéfiniment. Pourtant, je sais que je ne peux pas rester trop longtemps chez eux, je ne peux pas fuir la réalité éternellement.

Liam s'installe sur le canapé, offrant un verre de soda et un sourire compréhensif.

- À quoi tu penses ? demande-t-il, cherchant à percer le voile de mes pensées.

Je lui adresse un sourire reconnaissant, mais c'est teinté d'une certaine tristesse.

- Je dois rentrer chez moi, Liam.

- Pourquoi ? Tu n'es pas bien ici? demande-t-il en fronçant légèrement les sourcils, surpris par ma déclaration.

Je détourne les yeux, luttant pour contenir l'émotion qui monte en moi.

- Ce n'est pas une question de bien ou mal ici, c'est... compliqué.

C'est une bataille interne que je peine à expliquer à voix haute. Le besoin de me réfugier chez eux, de fuir la tension et les problèmes qui m'attendent, est fort, mais je sais que je ne peux pas l'ignorer indéfiniment. La réalité est là, attendant patiemment que j'y fasse face. Liam garde un air attentif, manifestant qu'il est prêt à écouter mes explications

- Je veux dire que je me sens bien ici, Liam. C'est juste que... je marque une pause, cherchant les mots justes. C'est juste que je ne peux pas échapper à ma réalité pour toujours. Je sais que je ne peux pas rester ici indéfiniment, même si j'en ai envie. Il y a des choses auxquelles je dois faire face chez moi, des problèmes qui ne disparaîtront pas simplement en restant ici.

Liam hoche la tête lentement, montrant qu'il comprend la complexité de la situation.

- Tu seras toujours la bienvenue dans cette maison Emy, dans une heure, un jour, un mois, un an, notre porte sera toujours ouverte. Et ce n'est pas parce que tu ne dormiras plus ici que tu ne pourras pas passer du temps ici et qu'on ne restera plus ensemble. N'imagine pas te débarrasser de moi en quittant cette maison.

Je lui adresse un sourire reconnaissant.

- Merci Liam.

Alors que nous partageons un moment de compréhension silencieuse, je réalise que le réconfort que je trouve dans cette maison et dans l'amitié de Liam m'aide à rassembler ma force intérieure pour affronter les défis qui m'attendent chez moi. Cette maison n'est pas seulement un refuge, mais aussi un rappel que je suis entourée de gens qui se soucient de moi, qui m'encouragent à ne pas fuir la réalité, mais à la confronter et à grandir à travers elle.