24. Ariel

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 La neige tombe en pluie dans Londres aujourd'hui. C'est mon dernier hiver.

Je resserre les pans de mon manteau autour de moi, et secoue mes cheveux pour la énième fois en attendant que Pixie arrive.

Je lui ai juste demandé de me rejoindre chez moi, pour qu'on prenne le métro ensemble ; j'ai hâte de voir son visage en voyant ce que j'ai prévu.

Aujourd'hui, j'espère lui faire passer un bon temps de qualité. Nous sommes supposés profiter de la présence de l'autre, sans forcément parler ni nous toucher. L'activité que nous faisons ensemble suffit à nous rapprocher.

Je porte de grands espoirs en ce date. Je me dis que ce langage est sûrement celui qui e correspond le mieux, même si j'attends d'en être certain avec Pixie. Je le retirerai dans mon tableau, et tout ira bien.

Cependant, un goût de nostalgie emplit ma bouche. C'est notre dernier date pour m'aider. Même s'il reste nos deux dîners, et qu'elle compte m'aider à trouver une copine, ce ne sera plus pareil. Je ne pourrai plus imaginer qu'elle est ma vraie copine pour de faux.

Pixie arrive, et la vue de ses cheveux couverts de neige et de sa bouche rouge me fait sourire. J'ai envie de l'embrasser. Je n'en n'ai pas le droit.

— On y va ?

Nous marchons vers la bouche de métro d'un pas vif, espérant ne pas finir en bonhommes e neige. Je celui parle qu'une fois entré à l'abri du wagon.

— Toujours d'accord pour lundi ?

— Bien sûr. Je dois m'habiller comment ? Il faut que je ramène quelque chose ?

— Habille-toi comme tu veux, on s'en fiche. Tu serais belle dans n'importe quoi, et ce n'est pas comme si mon père prêtait attention à ce qu'on porte. Il veut juste que je sois là.

Pixie affiche une mine désorientée et son regard s'échappe du mien un instant. Je prends conscience de mes mots brusquement, mais ne les retire pas. Elle sait que je le pense.

— Et même si c'est Noël, ce n'est pas la peine de ramener quelque chose, non. Mon père n'est pas très cadeaux IL est plutôt temps de qualité. Margaret aime les cadeaux, mais juste parce qu'elle aime s'entourer d'objets matériels qui prouvent sa richesse matérielle. Si tu lui ramasses un caillou en disant que tu as pensé à elle, elle s'en fichera, sauf si le caillou est un diamant brut.

Pixie grimace.

— Pas très commode, en effet.

L'euphémisme de l'année.

— Donc, je me ramène habillée en sac poubelle et j'arrive les mains vides.

— Tout à fait.

— Et ton père ne va pas s'étonner que je sois là ?

— Je lui ai demandé qui je pouvais amener une amie, et il a dit qu'il serait très content de te connaître.

Une amie.

Je me doute que Pixie sursaute à ces mots aussi, mais je ne voulais pas prétendre devant mon père. Je me justifie donc :

— Si on fait semblant d'être en couple devant mon père, il va tout de suite le remarquer.

— Maeve ne l'a pas remarqué.

— C'est parce qu'elle n'a pas connu le grand amour. Mon père, si. Il sait le reconnaître chez un couple au premier coup d'œil, et même si nous sommes complices parce qu'on se connaît mieux, on est loin de l'amour fou comme l'a connu mon père. Je ne veux pas lui mentir.

Aime-moi si je mensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant