Chapitre 6

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Après avoir tous enfilé nos maillots, nous rejoignons la piscine. Je regarde autour de moi pour tenter de dénicher la nouveauté, mais je ne vois rien de spécial. Je sens soudain un regard sur moi. Je tourne la tête et croise le regard de Grant. Enfin, c'est plus ma cicatrice sur les côtes qu'il fixe. Il ne devrait pas être aussi surpris, je lui ai parlé de l'accident quand je l'ai ramené. Pour ma part, je remarque un magnifique tatouage tribal qui couvre son biceps droit, ainsi que l'épaule et un peu son pectoral. Les motifs sont travaillés et magnifiques. Avant que ce moment de reluquage devienne gênant, nous détournons tous les deux yeux.

Moi : Je sèche. Je ne vois pas ce qu'il y a de nouveau.

Eva : Je vais te dire bichette, moi non plus, alors que c'est chez moi... Papa, maman...

Marion : Allez vous mettre dans le jacuzzi les enfants.

Ça me fait toujours drôle quand elle dit ça. Quoi qu'il en soit, Eva, Grant, Ethan et moi entrons dans le jacuzzi intégré dans un coin de la piscine. Là, Foster attrape une télécommande et un écran se déroule le long des montants de la pergola de la terrasse. Une lumière sort de la caméra installée sur un des rochers de la cascade. (oui, c'est une piscine de rêve). En soi, la caméra a toujours été là. C'est un système de surveillance extérieure de la piscine. Marion et Foster pouvaient toujours avoir un œil sur nous comme ça. Bref... Une image se reflète sur l'écran géant. On y voit Eva, Grant, Ethan et moi. On devait avoir 3 et 4 ans.

Foster : Cinéma en plein air. Maintenant, on va pouvoir regarder un bon film en se détendant dans le jacuzzi.

Eva : Je vais peut-être envisager de revenir vivre à la maison, moi...

Marion : Quand tu veux ma chérie. L'autre surprise, c'est que j'ai fait un petit film montage de vous quatre.

Elle lance la vidéo et ça commence avec des photos de nous enfant. Sur quelques-unes, il y a ma mère, notre mère à Ethan et moi. J'échange d'ailleurs un regard avec mon grand frère. Je souris malgré la boule qui se forme dans ma gorge. Comme je l'ai dit, je ne veux plus pleurer en pensant à elle. Elle n'aurait pas voulu que je sois triste toute ma vie. Elle me manque et elle me manquera toujours, mais la vie est ainsi faite. Sur l'écran, les clichés défilent et nous prenons de l'âge.

Les photos laissent doucement place à des vidéos. Je ne peux pas m'empêcher de pouffer de rire en nous revoyant Eva et moi danser et chanter comme des casseroles dans sa chambre. Cette petite rétrospective se termine sur le jour du départ de Grant juste après le lycée. C'est vrai que depuis nous n'avons pas souvent eu de moments tous les quatre.

Je sors du jacuzzi et serre Marion dans mes bras. Elle me rend mon étreinte en caressant tendrement mes cheveux.

Marion : J'ai vu tes yeux se voiler à la vue de ta maman. Je ne voulais pas te faire de la peine Nicole.

Moi : C'est pas le cas. J'ai accepté le fait que je ne la verrai plus jamais. Et merci, j'avais presque oublié à quel point elle était belle.

Marion : Aussi belle que toi.

Elle sèche la larme sur ma joue et j'avais même pas réalisé que je pleurais.

Moi : Tu pourras m'en faire une copie.

Marion : Bien sûr.

Elle me serre à nouveau contre elle.

Eva : Bon, après toutes ces émotions, place à l'amusement.

Elle ne coupe pas mon câlin avec sa mère par jalousie, mais parce qu'elle n'aime pas me voir morose. Ma meilleure amie aurait pu prendre ombrage que sa mère s'occupe autant de moi, mais non.

Je serai pilote de courseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant