Je serai pilote de course

Chapitre 70

Le mois suivant qui a suivi, j'ai été très sage et je suis resté à la maison. Adrian, privé de son copain Eddy, est venu me tenir compagnie quand il n'avait pas cours à l'institut culinaire. Il en profite pour m'apprendre certaines de ses recettes, telles que ses gougères au fromage que mon ami aime tant. Mais là, je n'ai pas le choix de m'activer. Un ouragan est annoncé sur Jacksonville dans la soirée. Même si c'est à cent cinquante kilomètres au nord, les vents risquent d'être violents ici aussi. Alors, avec Grant, nous sommes en train de rentrer les voitures et le salon de jardin dans le garage. Il faudra aussi scotcher toutes les vitres et fermer tous les volets.

Je me rappelle d'une tempête avait frappé Daytona Beach quand je devais avoir neuf ans avec la force du vent, les volets avaient été arrachés et deux vitres de la maison avaient explosé. Maman, papa, Ethan et moi, on s'était réfugié dans la salle de bain. Mon frère et moi, on était dans la baignoire et mes parents assis devant. Il y avait eu une coupure de courant et on avait passé la soirée à jouer aux devinettes à la lumière d'une lampe de camping.

Une fois tout rangé et tout fermé, Grant et moi nous installons sur le canapé. C'était moins une parce que le vent se déchaîne déjà dehors. Je ne peux pas le voir, mais je peux l'entendre. On entend aussi l'océan qui se déchaine et là, je me dis que même si j'adore notre maison en bord de plage, c'était peut-être pas le meilleur choix. Et si les vagues devenaient énormes et se cassaient sur la maison. C'est une maison solide, en brique et tout, avec des fondations profondes, mais quand même. J'aime déjà pas les orages, alors les tempête avec un vent à décorner les cocus et l'océan qui gronde pire que tous les tonnerres que j'ai entendus...

Grant : Viens dans mes bras mon cœur. Ça va vite passer.

Je me blottis contre mon homme et là, mon ventre me tire. Je me dis que c'est sans doute dû au stress. Je ne suis pas censé accoucher avant trois semaines. Je souffle doucement et la petite douleur s'estompe rapidement. Nous allumons la télé et regardons les flashs météo. La présentatrice a juste le temps de dire que l'ouragan change de cap que les plombs sautent. Je pousse un petit cri, terrifiée. Grant m'embrasse sur le front et se lève pour entrouvrir un volet.

Grant : Tout le quartier est dans le noir. C'est une coupure générale.

Cette annonce me glace le sang, surtout que nous n'avons pas pu entendre vers où se dirigeait finalement l'ouragan. Mon mari revient vers moi après avoir bien refermé le volet et allume la lampe tempête qu'on avait posée sur la petite table juste au cas où. Là, j'ai à nouveau super mal au ventre. Ça me tire jusqu'à dans le dos. Je pose ma main sur mon ventre en ouvrant doucement ma bouche.

Grant : Mon cœur ça va ?

Moi : Mon ventre... il est dur comme de la pierre et...

Grant : Putain ! Non... Sari ma puce, c'est pas le moment...

Moi : Quoi ? Tu crois que c'est une contraction ? Mais c'est trop tôt, je dois pas accoucher avant trois semaines...

Grant : Souffle doucement Nic, t'en auras peut-être pas d'autres. C'est pas rare d'en avoir quelques-unes à la fin de la grossesse. Mais tu le saurais si tu avais suivi les cours de préparation à l'accouchement.

Il me lance avec un petit sourire moqueur. Il voulait qu'on participe à des séances de préparations à la naissance, mais après la premières fois, j'ai pas voulu y retourner.

Moi : Chéri, j'ai pas besoin qu'on m'apprenne à respirer, je le fais au quotidien et franchement leur technique du petit chien... On avait surtout l'air de parfaite idiote les autres femmes enceinte et moi.

Je me reblottis au creux de ses bras et rien ne se passe durant presque une demi-heure, mais quand je veux aller aux toilettes, je n'ai pas le temps de faire un pas que je sens du liquide couler le long de mes jambes. Je suis pourtant certaine de ne pas m'être fait pipi dessus, j'ai encore envie d'ailleurs. Quand je me fais cette réflexion, une autre contraction me déchire les entrailles.