Je serai pilote de course

Epilogue

C'est fou comme le temps passe vite. Nous sommes au mois de février. La Cup Serie commence dans une semaine. Mon bébé a maintenant plus de six mois... Je n'ai pas vu tous ces mois s'écouler. Entre mon boulot de maman et le retapage de ma voiture, j'ai pas chômé. Grant non plus, il est désormais pompier professionnel. Je flippe dès qu'il part en intervention, mais c'est ce qu'il voulait faire et je serais mal placé pour l'en empêcher alors qu'il me laisse être pilote.

Sari est dans son lit parapluie installé dans le coin de l'atelier et je suis en train de passer une couche de vernis à la dernière modification que j'ai faite à la 14. Ma voiture porte le chiffre de ma date de naissance, mais surtout celui de ma fille. Une chose est sûre, je n'oublierai jamais cette nuit du 14 juillet. Mais revenons à ce que j'étais en train de faire. Pour me porter chance, j'ai apposé l'empreinte de ma main de fille sur la carrosserie de mon stock car. Quand c'est sec, je reprends ma fille dans mes bras et m'installe au volant de ma voiture en la tenant contre ma poitrine.

Grant : Mon cœur, il est pas un peu tôt pour la mettre à la conduite ? D'ailleurs, qui te dit qu'elle voudra suivre les traces de sa mère ? Si ça se trouve, elle voudra faire comme son père.

Je souris à mon mari qui ouvre la portière et prend sa fille en me volant un baiser.

Grant : Hein ma princesse. Tu sais ce qu'il a fait papa aujourd'hui ? Il a sauvé un petit chat qui était coincé tout en haut d'un arbre...

Moi : Wow, c'est trépidant Chéri.

Je lui lance un petit sourire moqueur.

Grant : Papa, il a aussi éteint le début d'un incendie dans un magasin de vêtements, mais ça faut pas le dire à maman. Ça la fait stresser à chaque fois. Mais comme papa qui va être sur des chardons ardents toutes les deux semaines dès la semaine prochaine avec la Cup Serie qui va commencer.

Moi : Grant...

Grant : Mais papa, il l'accepte parce qu'il veut que maman fasse ce qu'elle aime. Mais maintenant, on doit y aller. On est attendu chez papy et mamie et y'aura tata et ton petit cousin.

Je sors de la voiture et reprends ma fille en embrassant mon homme. J'ai hâte de revoir Eva, je ne l'ai pas vue depuis la naissance de Connor. Un magnifique petit prince aux yeux noirs et aux cheveux clairs. Je sais que c'était il y a un mois, mais le petit a déjà dû tellement changer. Les enfants grandissent si vite. Sari par exemple a déjà deux dents... Autant, vous dire que je ne lui donne plus le sein. J'avais trop peur d'y perdre un bout de tétons. Et puis Grant n'est pas mécontent de les avoir récupérés pour lui. J'ai d'ailleurs dû me faire poser un implant contraceptif. Depuis mon retour de couche, il est insatiable... Et même si mon bébé pousse comme un champignon et que je veux lui donner un frère ou une sœur, ce ne sera pas pour tout de suite non plus.

On y est ! Ma première course au volant de ma voiture. Je cours pour l'écurie Urban, bien évidemment, mais sous le nom de Parkson. Et mon concurrent le plus sérieux n'est autre que mon frère. Sa voix résonne d'ailleurs dans mon casque.

Ethan : C'est tel que tu le rêvais cette fois petite sœur.

Moi : C'est même mieux.

Ethan : Cool, profites-en parce que frangine ou non, je vais pas te faire de cadeau.

Moi : Encore heureux ! Je compte bien te battre à la loyale !

Papa : Bon, on se calme les enfants et on se concentre. Je suis fier de vous deux et que le meilleur gagne.

Grant : Bonne chance mon cœur. Je t'aime et sois prudente. Sari te le dit aussi. Eva a appelé aussi. On est tous derrière toi Nic.

J'entends ma fille gazouiller dans mon casque.

Elle et mon mari sont dans ma loge pour regarder la course et m'encourager au calme. Je ne voulais pas que mon bébé passe toute la journée au soleil avec le bruit assourdissant des moteurs. Même à travers son casque, je vois le sourire de mon frère. J'imagine que Clara avec qui il vit maintenant doit, elle aussi, lui glisser des encouragements dans l'oreille.

Le pace car s'élance pour le tour de chauffe et c'est parti. Quand le drapeau vert s'agite, je mets les gaz. Et là, au volant d'une voiture que j'ai faite de mes mains, je me dis que peu importe si je remporte la Cup Serie ou non. Bien sûr que je voudrais gagner, mais le plus important, c'est que je suis en train de réaliser mon rêve. Il m'a fallu prendre des chemins détournés, mais la finalité est là. Je suis pilote de course ! Et avec le soutien de toutes les personnes que j'aime. La conclusion de cette histoire qu'il faut toujours croire en ces rêves.