Je serai pilote de course

Chapitre 58

Nous avons passé une bonne soirée hier, les copains d'Eddy sont sympas, mais nous n'avons quand même pas fait tard avec Grant. Il était crevé de son entrainement de l'après-midi à la caserne et moi, avec mes béquilles, j'ai pas vraiment pu bouger du canapé. Alors quand tout le monde autour de soi danse, on se fait vite chier. Même si Eva, Adrian et mon homme se relayaient pour que je ne sois jamais seule.

À côté de moi, Grant dort à poings fermés. Sa semaine a été intense. Mais aujourd'hui, c'est dimanche, nous allons pouvoir passer toute la journée tranquille. J'ai envie d'un marathon tété et cochonnerie. Moi, la tête sur ses genoux et lui qui me caresse délicatement les cheveux pendant qu'on ponctue un film bien débile de commentaire. Un de ces moments de complicité qui a toujours ponctué notre relation. Les dix derniers jours, nous avons passé beaucoup de temps ensemble, mais il y avait cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête qui m'empêchait de me laisser complétement à la légèreté. Maintenant que je sais que tout va bien pour le bébé, elle n'est plus là.

Je me lève en faisant le moins de bruit possible, ce qui est en soi n'est pas une mince affaire. Dans le salon, je dresse la table du petit déjeuner. Pour éviter de faire une catastrophe, je suis obligée d'apporter un bol à la fois, mais ce qu'écrase mon chéri, je pense que j'ai le temps. J'apporte le beurre puis la confiture de fraise. Pour les toasts, je les ferai griller au dernier moment. C'est bon quand c'est tout chaud. Je m'attaque ensuite à la salade de fruits. J'attrape les fraises, une banane, une orange, un kiwi et quelques grains de raisin. Je coupe les fruits et les recouvre légèrement de sucre avant de mélanger. Quand je pose le saladier sur la table, j'entends des pas dans le couloir. Je lance alors le café. Grant arrive avec les cheveux en bataille et un pantalon de pyjama bas sur les hanches. Son torse nu parfaitement musclé est toujours un plaisir pour mes yeux.

Grant : Bonjour mon cœur. Ça fait longtemps que tu es levée ?

Moi : Non, juste le temps de faire le petit déj, assieds-toi.

Il vient me voler un baiser et attrape les deux cafés qui viennent de couler pour les apporter sur la table. Je mets quelques tranches de pain de mie dans le grille-pain et quand elles sont grillées à souhait, je rejoins mon chéri à table.

Grant : Merci d'avoir préparé tout ça Nic.

Moi : Ça fait dix jours que tu es aux petits soins pour moi, normal que je te rende la pareille chéri. Bon appétit.

Nous commençons à manger. Le silence qui plane n'est pas dérangeant, au contraire. J'aime le fait que nous soyons assez à l'aise l'un avec l'autre pour ne pas avoir besoin de meubler la conversation avec des futilités.

Grant : C'était très bon mon cœur. Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ?

Moi : Absolument rien. Je veux me vautrer sur le canapé avec toi et passer la journée à regarder la télé.

Grant : Ça me tente bien, mais avant, il faut quand même que j'aille faire mon footing. Au passage, je passerai chez le glacier nous prendre ce qu'il faut pour notre marathon télé.

Moi : Ok. Je vais aller prendre un bon bain.

Il se lève, m'embrasse, débarrasse la table et commence à faire la vaisselle. En clopinant, je vais me coller à son dos trente secondes et dépose un doux baiser entre ses omoplates avant d'aller dans la salle de bain. Je mets l'eau à couler avec un peu de gel douche et me déshabille. J'en profite aussi pour laver les dents, le temps que la baignoire se remplisse un minimum, puis je rentre dans l'eau chaude surplombée de mousse parfumée.

Avant de partir faire son footing, Grant vient me voler un baiser et se laver les dents. Puis j'entends la porte de l'appartement se fermer. Je ferme les yeux et soupire d'aise. Je me sens tellement bien ce matin. Insouciamment, je prends de la mousse et m'amuse à souffler dessus. Elle vole partout, un peu comme des flocons de neige. Aussitôt, je repense à notre voyage en Laponie. Et au bébé que nous avons conçu là-bas.