Chapitre 12

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La nuit est déjà bien installée, mais je n'arrive pas à fermer l'œil. C'en est pourtant pas l'envie qui manque. Je voudrais me perdre dans les bras de Morphée et roupiller d'un sommeil tranquille. Au lieu de ça, je me tourne et me retourne dans mon lit. J'attrape mon portable pour regarder l'heure : 00h08. Ok, ça fait plus d'une heure que je suis couchée et que je fixe mon plafond, c'est bon ! Sans faire de bruit, je me lève, me rhabille et sors de ma chambre sur la pointe des pieds.

Je vais aller faire un tour en voiture, peut-être que ça m'apaisera. Ma mère m'a souvent répété que quand j'étais bébé, il lui suffisait de me mettre dans mon siège auto et de faire le tour du quartier pour que je dorme comme un loir. C'est peut-être aussi de là que me vient ma passion pour les voitures... Bref, Eva avait dit pas de voiture, mais dans la mesure où il est minuit passé, nous sommes déjà demain.

Je roule depuis une demi-heure et je me sens plus détendue déjà. Le ronronnement de mon moteur me berce et m'apaise. Bon, je reconnais que j'adore le faire rugir aussi, le pousser au max de ses capacités. Mais là, ça ne servirait à rien, si ce n'est me frustrer. Je décide de rentrer. De toute façon, je ne vais pas passer ma nuit à conduire sans but. Je me gare dans l'allée. Le ciel est parfaitement dégagé et il scintille de mille feux. Au lieu d'entrer dans la maison, je vais dans le jardin et m'installe dans le fauteuil suspendu. J'imprime un léger mouvement de balancement et souris en regardant les étoiles.

Je suis réveillée par une goutte qui tombe sur ma joue. Non, ne me dites pas qu'une autre baignoire va me tomber dessus. Non, ma chambre chez mon père est déjà l'étage, là, ce serait carrément le toit qui me tomberait sur la tête. J'ouvre les yeux et je suis toujours dans le fauteuil suspendu. Je ne me suis même pas sentie m'endormir hier soir. De gros nuages noirs menacent et la goutte que j'ai sentie n'était que la première d'une longue série. Tout à coup, c'est comme si le ciel s'ouvrait en deux, un énorme éclair le traverse. Il est si aveuglant que mes rétines me brulent une seconde. Je bondis sur mes pieds et cours dans la maison.

Seulement quelques mètres me séparaient de la terrasse couverte ou se trouve la cuisine d'extérieur et l'accès à la baie vitrée et je suis déjà trempée. Franchement, je n'ai pas le courage d'affronter plus la pluie pour rejoindre la porte d'entrée. Bien sûr, la baie vitrée est verrouillée, ce qui est logique, mais ça ne m'arrange pas. Je pose mes mains à plat sur la vitre et essaie de regarder si mon père ne serait pas dans le salon ou la cuisine. Tout est éteint, il doit encore dormir.

Le vent se lève et avec mes vêtements mouillés, je commence à avoir froid. Pas le choix, je vais devoir faire le sprint de ma vie jusqu'à la porte d'entrée. Je prépare mes clefs pour gagner du temps et au même moment, je vois la lumière de l'escalier s'allumer. Les pieds de mon père apparaissent sur les marches que je peux voir et je me mets à tambouriner contre la baie vitrée.

Moi : Papa ! Ouvre-moi ! Papa !

Il met une seconde à capter, encore à moitié endormi. Puis quand il percute, il se précipite pour déverrouiller la porte coulissante et me faire entrer.

Moi : Merci...

Papa : Qu'est-ce que tu faisais dehors ma grande. T'as perdu tes clefs ? T'es toute mouillée, tu vas attraper la crève. Déjà que t'étais pas bien avant-hier ! Monte vite te changer et prendre une douche, je prépare un café bien chaud et des œufs brouillés au bacon comme tu aimes bien !

J'ai pas le temps de répondre qu'il me pousse presque dans les escaliers. Je ne me fais pas prier pour aller me réchauffer sous la douche. Quand je descends, mon petit déjeuner m'attend sur la table de la cuisine.

Moi : On a du paracétamol ? J'ai mal à la nuque.

Oui, même si j'ai finalement bien dormi dans le fauteuil suspendu, je crois que j'ai un torticolis. Mon père ouvre un tiroir et me tend une boite de cachet.

Je serai pilote de courseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant