07. Pecher & Pêche

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Élara
New-York, colocation. 03h17.

Nous étions dans la cuisine en compagnie d'Ébène que Zora avait réveillée en panique suite à ce que je lui avais raconté. Pendant que je lui expliquais ce que j'avais entendu derrière cette porte, je me persuadais que j'avais halluciné à cause de l'alcool.

Mais, bien sûr, Élara...

Je ne comprenais pas ce que j'avais entendu, je n'avais pas précisé que je savais qui était la personne qui avait tiré ce coup de feu. Je ne voulais pas raconter que je l'avais embrassé quelques minutes plus tôt.

— Tu es sûr qu'il est mort ? Me demanda mon meilleur ami en me regardant gravement.

— Je... Je ne sais pas... J'ai juste entendu un coup de feu. Lui dis-je en enlevant mes talons. J'ai paniqué et je suis partie précipitamment. Racontais-je en essayant de calmer mes tremblements. Je n'ai rien vu en soi, j'ai juste entendu deux hommes discuter puis le coup de feu.

Mes deux amis me regardèrent avec compassion tout en tentant de comprendre ce qu'il s'était passé. J'essayais de rationaliser, l'homme n'était peut-être pas mort.

— Est-ce que tu veux que je dorme avec toi ce soir ? Me demanda Zora en posant sa main sur la mienne.

Je secouai négativement la tête tout en la remerciant, je savais que mes amis étaient paniqués parce que j'avais entendu. J'étais chanceuse de n'avoir rien vu, la scène aurait pu me traumatiser à vie. Une subite angoisse commença à naître en moi, l'homme aux yeux vert était celui qui avait tiré. J'en étais sûre, car j'avais reconnu sa voix juste après.

Putain, j'ai laissé un meurtrier m'embrasser !

Il ne l'a sûrement pas tué !

— Je vais dormir, prévenais-je mes amis en me dirigeant vers ma chambre. On en parlera demain.

Je n'attendais aucunes réponses de leurs parts et partis me réfugier dans ma chambre. Je les entendais parler, mais de petits sanglots sortirent de ma bouche dès que je fermai la porte. Je fus submergée par toute sorte d'émotions, mon cerveau était assiégé et me comprimait le crâne.

Je me déshabillai tant bien que mal et me précipitai vers mon lit. Je laissai tout exploser. Mon cœur se serra et ma respiration se saccada frénétiquement, tout remontait à la surface, pas seulement cette soirée, mais également Rick, mon père et un dégoût de mettre laisser embrasser par ce mec.

C'est pour ça qu'on nous dit de ne jamais embrasser d'inconnus, je comprenais pourquoi maintenant !

Pour comprendre ça, il a fallu que tu embrasses un tueur !

Un sentiment contradictoire m'envahit, le baiser que j'avais échangé avec lui m'avait procuré des choses que je n'avais jamais ressenties. Un parfait inconnu m'avait fait ressentir des frissons qu'aucun homme ne m'avait fait ressentir.

Je refoulai toutes ses pensées, je tirai mon tiroir et sortis une plaquette de xanax. Je pris un comprimé pour espérer anesthésier ce tourbillon. J'étais à bout de force, cet événement était la goutte de trop.

°°°°
New-York, sur le toit. 13h56.
Le lendemain.

Maintenant que Zora m'avait montré son endroit secret, nous nous y retrouvons très souvent. Aujourd'hui, il faisait un temps agréable, nous étions fins septembre et depuis deux semaines, la pluie avait rythmé nos journées. Mais, pas aujourd'hui et ça faisait du bien de voir le soleil.

 She's mine Où les histoires vivent. Découvrez maintenant