24. Le verre de trop

72 9 5
                                    

Élara
New York, mynothor. 22h13.

Je venais de signer mon arrêt de mort. Je ne m'étais pas contenté de le gifler, je venais de lui mettre une putain de droite.

Le regret avait vite fait son chemin, ma colère avait pris le dessu sur ma raison. J'étais dicté par toute la haine que je ressentais pour lui.

Mon poing avait percuté sa lèvre inférieure et l'avait ouverte. Un léger filet de sang s'écoula, faisant battre mon cœur rapidement.

Tu es vraiment suicidaire !

Il ne me tuera pas, son cousin veut faire pression sur ma mère avec moi...

L'alcool dans mon sang et surtout dans mon cerveau ne coopérait pas, je voulais plus qu'un simple coup de poing.

Ilan se redressa et me regarda avec surprise, aucune trace de colère n'était visible. Son corps était sous le choc du coup et non sous la pression de sa colère.

Il toucha sa lèvre du bout de son doigt et fit une grimace en s'apercevant qu'il saignait.

Élara, tu es morte !

La panique me prit au ventre, j'étais totalement instable. Rien ne fonctionnait correctement, tout disjonctait.

Je n'arrivais pas à interpréter sa réaction, était-il en colère ? Rien ne le montrait en tout cas.

Mais, avant qu'il ne le soit, je lui attrapai le pull et réussis à le mettre parterre. En tombant, il m'entraina avec lui, posant une de ses mains sur les miennes qui le tenaient.

— Putain, mais qu'est-ce qui te prend ? Me demanda-t-il la surprise et l'incompréhension dans la voix.

J'ignorais moi-même ce qu'il ne prenait. J'avais besoin d'extérioriser la tempête qui se jouait dans mon crâne.

Nous étions tous les deux parterre en train de se dévisager, ses iris verts analysant mon visage avec une douceur étrange.

— Pourquoi tu ne m'as pas dit ce qu'il se passait ? Lui demandais-je, sentant que ma colère n'était pas passagère. Je me suis sentis idiote !

— Je ne voulais pas que tu pètes un plomb, comme tu es en train de le faire maintenant. Dit-il avec une légère pointe d'arrogance.

— Pourquoi as-tu accepté ? Demandais-je sans prendre en compte ce qu'il m'avait répondu. Cela fait des années que tu refuses, pourquoi celui-là, tu l' acceptes ?

— J'ai mes raisons, se contenta-t-il de répondre.

Un coup de poing, ça ne lui a pas suffi, on dirait. Il jouait avec mes nefs, c'était toujours la même chose avec lui.

— Par ta faute, nous allons nous marier, tu ne peux pas me cacher autant de choses. Lui dis-je en resserrant mes doigts autour de son pull.

— Tu n'es pas en état de discuter de ça, me dit-il en remettant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Parlons-en plus tard, quand tu auras dessoûlé.

Ce qui m'énervait le plus, c'était son attitude, il était calme. Rien ne me montrait qu'il était énervé, il me regardait avec des yeux brillants d'inquiétude. Sa lèvre inférieure saignait légèrement.

Il faut que tu te calmes, Élara...

Pourquoi me faisait-il ressentir ça ?

Comment faisait-il pour me calmer comme ça ?

 She's mine Où les histoires vivent. Découvrez maintenant