01. Tournesols, pierre tombale & lanterne

209 9 1
                                    

Élara
New-York. 14h45.

Aujourd'hui était un jour particulier, nous étions le 16 avril et je devais me rendre au cimetière pour son anniversaire. Cela faisait quatre ans qu'il était parti, quatre ans qu'il n'avait laissé toute seule. Quatre ans que j'étais livré à moi-même dans ce monde beaucoup trop grand et dangereux. Mon père était mort à la suite d'une maladie, un cancer des poumons.

N'aillant pas d'argent pour se soigner, la maladie l'avait emporté en quelques mois, j'avais seize ans et malgré mes nombreux petits boulots, cela n'avait pas suffi à payer sa chimiothérapie.

Une boule se forma au niveau de ma gorge quand j'entrai dans le cimetière. L'ambiance qui y régnait était lourde et triste, quelque chose de morbide se dégageait de cet endroit. Je n'avais jamais aimé les cimetières, cela me rapprochait trop de la mort.

La mort qui m'attirait tellement.

Elle m'appelait, elle me cherchait dans chaque recoin de ma vie. La tentation de l'écouter était forte et enivrante. Ce lâcher-prise qu'elle pouvait m'octroyer me tentait, ce repos qu'elle proposait semblait être la solution à cette vie trop difficile à supporter.

Une fois devant sa pierre tombale, cette boule dans mon ventre explosa et un ruisseau de larmes inonda mon visage.

— Coucou papa... Je déposa ses fleurs préféré au pieds de la pierre, dés tournesols. Je t'ai apporté des fleurs et ton alcool préféré, dis je en levant la flasque de rhum. Je n'ai toujours pas l'âge légal d'en boire... Mais comme tu disais souvent « La vie est trop courtes pour ce préoccuper des règles et de toutes les conventions de la vie. » alors, j'ouvris la bouteille et l'apporta a mes lèvres, à ta santé papa !

L'alcool qui coulé dans ma gorge me fit un bien fou, cela brûlé ma trachée et rendait le moment présent plus réel.

— Je suis désolé de ne pas être venu ces derniers mois... J'essuiais mes lèvres ainsi que mon visage avant de l'assoir parterre. J'ai été expulsé de notre maison... Un rire mauvais sorti d'entre mes lèvres. J'ai pourtant tout essayé pour la garder mais le prix du loyer ainsi que les charges était trop important, et mon salaire ne permettait pas de rembourser toutes nos dettes... Alors j'ai dû vendre la maison et m'installer en colocation avec Zora et Ébène... Je suis tellement désolé papa... De fort sanglots s'échappèrent de ma bouche. Je te promets que j'ai tout fait... j'ai prit deux autres travailles et je fessait le ménage chez Madame Dimitris les week-ends... Mais ce n'était pas assez...Pardonne moi... Un fort sanglots sortis de ma gorge. Si tu savais papa, à quel point mon cœur saigne depuis que le tiens c'est arrêter...

Mes émotions et ma tristesse prenais le dessu, depuis cinq mois je m'empêchais de pleurer. Je voulais être forte, je voulais lui montrer que je m'en sortais, que même sans lui j'arrivais à vivre une vie paisible. Mais cela n'était pas ma réalité, du haut de mes vingt ans je devais gérer des problèmes que je n'étais pas capable de géré. Je passer ma vie à régler des dettes qui grossissait d'année en année. Le poids de la vie devenait trop dure à supporter, trop lourde pour mes épaules encore jeune.

Je me sentais coupable de ne pas être suffisamment forte pour tout régler, je me sentais coupable de les avoir laisser prendre ma maison, une maison remplis de souvenirs qui m'apaiser dès que je franchisser le seuil de la porte. Je n'avais pas réussi à sauver mon père et je n'avais pas réussi à garder cette maison qu'il avait mis tant de mal à trouver et à garder.

La culpabilité rongée mon être jours après jours. Ce tsunami qui était ma vie me rongée l'âme et le corps.

La dépression rythmer ma vie depuis déjà trop longtemps, j'ai songé à tout anesthésier plus d'une fois. J'ai songé aux pilules qui endorment à celles qui déforment, j'ai même pensé à me faire enfermer tout quitter pour enfin apaiser ce flot de douleurs intarissable qui revient sans cesse. J'ai songé à médicamenter ma peine, hospitalisé mon chagrin et je ne l'ai pas fait. Par peur ou par lâcheté, par manque de légitimité, par besoin de me cacher et par incapacité à tout à avouer. J'ai pris sur moi comme on m'avait si souvent demandé de le faire.

 She's mine Où les histoires vivent. Découvrez maintenant