22. Apparemment n° 6

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Élara
New-York, en chemin pour l'appartement. 00h17.

Après m'avoir soigné l'épaule dans un silence étrange et pesant, j'étais partie me changer et l'avais rejoint dans la voiture. Je n'arrivais toujours pas à comprendre ce qui s'était passé. Son comportement avait radicalement changé après qu'il ait vu mon entaille.

— Demain soir, tu ne travailles pas, m'informa Ilan en rompant le silence.

— Comment ça ? Lui demandais-je en tournant mon regard vers moi.

— On doit aller chez Evan. Me dit-il froidement.

— Ai-je fait quelque chose de mal ? Demandais-je irritée par son comportement.

Mise à part te blesser ? Pas que je sache.

— Tu es énervé parce que je me suis blessé ?

Je ne comprenais pas cet homme.

— Je n'en sais rien, mais effectivement, ça me tend.

Et cet homme ne se comprenait pas lui-même.

— Ce n'était rien, le rassurais-je. Pourquoi est-ce que je dois venir ?

— Tu as saigné, ce n'est pas rien. Tu dois venir pour rembourser ta dette.

Sa seconde réponse me coupa le souffle, j'avais presque oublié que je lui devais un paquet de sous. Cette piqure de rappel m'enflamma les nerfs.

— Comment ?

— Nous verrons demain soir, tu es arrivé mon ange. Dit-il en basculant sa tête sur l'appui.

— Je ne veux pas y aller, la dernière fois, tu m'as pointé ton arme sur la tempe. Lui rappelais-je sur le ton de la défensive.

Sa mâchoire se contracta et il ferma les yeux.

— Tu n'as pas le choix, Élara.

Quand il utilisait mon nom, c'était souvent pour accentuer son ordre. L'entendre le dire de cette façon accentua cette colère.

— Je fais ce que je veux. Lui dis-je sur le même ton que le sien. Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire.

Un rire mauvais et arrogant retentit dans toute la voiture.

— Dois-je rappeler que tu m'appartiens ? Me demanda-t-il d'un air mauvais. Tant que tu me devras cet argent, tu fera tout ce que je te demande. Pour l'instant, ça se passe bien, ne complique pas les choses en faisant l'enfant.

— Je n'aime pas ton cousin, ni même les membres de ta famille de tarer. Rétorquais-je. Je n'ai pas envie d'avoir affaire à eux.

— Je me répète souvent avec toi, tu n'as pas le choix. Répéta-t-il avec impatience.

— Je pourrais m'enfuir dans la nuit. Lui dis-je a bout d'arguments.

Il rigola une nouvelle fois et ouvrit ses yeux pour me regarder.

— Ou iras-tu, mon ange ? Me questionna-t-il avec amusement.

— Je ne vais pas te le dire, Einstein.

— Je sais où tu iras, nulle part. Conclut-il en souriant. Tu n'as nulle part où aller, sinon tu serais déjà partie depuis longtemps.

— Je n'ai pas besoin de savoir où je vais, l'important c'est de savoir qui je fuis. Lui dis-je en le regardant avec mépris.

— Ce n'est pas moi que tu devrais fuir petit ange. Dans tous les cas, tu n'iras pas très loin, ça je peux te l'assurer. Me dit-il avec conviction.

 She's mine Où les histoires vivent. Découvrez maintenant