She's mine

29. Jardin et mélancolie

Élara
New-York.

Ma tête me faisait un mal de chien, mes membres étaient engourdis et j'avais froid. Je me souvenais parfaitement de ce qu'il s'était passé et pourquoi j'étais tombé dans les vapes.

L'odeur qui m'entourait m'était familière, petit à petit, je repris conscience et ouvrai les yeux. Mon cœur se mit à palpiter en ne reconnaissant pas l'endroit où j'étais allonger.

Les draps qui m'entouraient étaient vert foncé et très doux. Le lit dans lequel je me trouvais était quatre fois plus grand que le mien. Je me redressai et balayai la pièce des yeux.

C'était une chambre assez simple, une grande cheminée était en face du lit, sur ma droite se trouvait la porte et sur la gauche une grande baie vitrée ouverte.

Je plissai les yeux et aperçus la silhouette d'Ilan appuyée sur le balcon. La fumée de sa cigarette s'envolait dans les airs, traçant un chemin voilé.

Il faisait encore nuit, l'air frais effleurait mon visage, me réveillant davantage. Je suppose qu'Ilan m'avait emporté chez lui après que je me sois évanoui.

Je pris quelques minutes pour retrouver mes esprits, mon regard se porta sur des pansements sur mes poignets. Mon cœur se serra en réalisant qu'ils avaient assisté à l'une de mes crises.

Mon frère, Kiena et James étaient présents et un sentiment de honte m'envahit. De l'appréhension rythmer également mon cœur, je craignais la réaction d'Ilan.

Allait-il comprendre ce qui m'avait poussé à faire ça ?

Je poussai un soupir et déposai mes pieds au sol. Le marbre au sol était froid et sombre. Comme l'intégralité de cette chambre. Elle n'avait rien d'accueillant ou de chaleureux. Seul le cheminer nous permettait d'avoir un semblant de chaleur.

Mes sourcils se froncèrent en voyant que je portais l'un de mes pyjamas. Un short et un tee-shirt amples avec un groupe de rock dessus.

L'immense lion tatoué d'Ilan me faisait face, je perdis mon regard sur ses muscles dessinés. Il semblait être anxieux et énervé, du moins c'est ce que montraient ses muscles contractés.

Je pris plusieurs inspirations tout en étirant mon corps. J'avais l'impression que des millions de petits pics s'enfonçaient dans ma peau. Ces quelques heures de sommeil n'avaient absolument pas été bénéfiques.

La sensation de la main de Steven sur mon poignet me fit frissonner, le souvenir de sa gifle réveilla une nouvelle fois tous mes tourments.

Mes yeux se fermèrent violemment dans l'espoir d'étouffer tout ce qui me tomber dessus. En les rouvrant, je vis sur la table de nuit mon téléphone, mon inhalateur et un flingue.

Charmant, Ilan...

Malgré le déluge dans mon cerveau, le fait d'apercevoir Ilan à quelques mètres de moi me faisait me sentir moins seule. Et, en sécurité.

Je finis par me lever pour le rejoindre dehors, il ne portait qu'un bas de jogging noir et avait détaché ses cheveux, libérant ses ondulations. Doucement, je me mis à côté de lui, regardant la vue qui s'offrer à moi. C'était un jardin avec un champ d'arbres, pas n'importe quel arbre, des pêchers. La lune éclairait la clairière devant nous.

Le jardin était étrangement chaleureux, j'apercevais plusieurs sortes de fleurs et entre certains arbres un chemin en pierre blanche était clairement dessiné. Cet espace n'était ni trop grand ni trop petit.

J'étais époustouflé et surprise qu'un homme comme lui et un jardin aussi fleuri. Quelque chose de reposant s'échappait des feuilles qui bougeaient au rythme du vent.