Les toiles rouges

Chapitre 7

Kyles Jones

Je déteste le matin. Le fait de devoir se réveiller alors que tu es en train de rêver. Je devrais y être habitué à force, depuis que je fais partie du gang, je n'ai pas eu un seul jour de repos.

En effet, les jours où je ne suis pas en mission ou en cavale, je dois m'occuper de la paperasse dès sept heures. Mais malgré le temps qui défile, c'est toujours hyper dur le moment où j'entends l'affreuse alarme de mon téléphone. J'ai l'impression qu'on me tire d'un moment de tendresse et qu'on me jette dans un bain de glaçons.

Ce jour ne fait pas exception, je suis levé de force depuis un peu moins de dix minutes et je suis déjà avec une bière à la main. Je ne suis pas très café, la bière m'aide beaucoup plus à me donner la force d'attraper ma veste en cuir, de la porter fièrement, et d'enfourcher ma magnifique moto.

Il est six heures et quart, dans cinq minutes je dois prendre la route pour aller retrouver ma mission. Je sais déjà ce que je dois faire, ça n'a pas l'air très compliqué, pourtant, mon chef m'a demandé de rester très vigilant, que c'était très important.

Il ne m'a dit que le nécessaire, comme à chaque fois. Cette fois, il avait l'air encore plus sérieux que d'habitude, je ne donne pas cher de ma peau si je ne fais pas ce qu'il souhaite.

De chez moi à Johan City, il y a plus d'une heure de trajet, mais ce n'est rien comparé au temps de trajet que j'ai dû faire la semaine dernière quand mon chef et moi sommes parti gérer un échange d'armes non loin de chez sa sœur.

Notre séjour fut très rapide, nous sommes restés au pays trois jours, je suis rentré il y a cinq jours environ.

J'allume les informations rapidement pour voir de quoi ça parle. Apparemment, il y aurait eu une menace d'attaque terroriste dans une université dans un des pays dont les affaires noires sont contrôlées par Kaci.

Après avoir enfilé ma veste et éteint la télévision, je verrouille toutes les portes et les fenêtres, un tic que je ne peux m'empêcher de contrôler, puis je quitte mon appartement beaucoup trop grand et vaste pour moi qui vis seul et qui n'est jamais chez moi.

Je grimpe sur ma splendide deux-roues noire et démarre rapidement. Ma mission devrait me prendre un petit moment selon les paroles retransmises de Keice, mais je n'ai pas pris de vêtements, en sachant pertinemment que Jake me prêterait les siens.

Jake Woold a un véritable style de basketteur et j'adore, ça lui va comme un gant.

Je suis excité à l'idée de rencontrer enfin la fameuse sœur du chef, mais j'aurais tout de même préféré que cette rencontre se fasse dans de meilleures conditions. Elle est ma mission. Mon devoir, lui faire détester son petit frère pour qu'elle soit en sécurité. Comment vais-je m'y prendre ? Et si elle lui ressemblait autant physiquement que psychologiquement ? Je serais mal barré. Heureusement qu'elle est une fille, les filles sont beaucoup plus faciles. Si elle avait été un grand frère alors j'aurais bien galéré... enfin... pas vraiment... En tant qu'homme, elle aurait fait partie du gang, comme son frangin

Un peu moins d'une heure plus tard, à cause de ma vitesse, je me retrouve déjà dans le quartier de Peeper Street à Johan City. Les maisons de grandes tailles, très modernes et toutes identiques me font fasse, je dois me rendre au numéro sept.

— Eh Kyler ! Ҫa fait un bail !

Je reconnais la voix de Billy, un vieil ami. Nous nous serrons fort l'un contre l'autre, ravi de se revoir.

— Tu fais quoi ici ?

— Mission.

— Oh... je vois...Ici ? Tu dois voir quelqu'un ?