Chapitre 24

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Sarah Foster

Le soleil est couché depuis plusieurs heures déjà quand Tate et moi arrivons sur les lieux de notre mission.

Au programme : surveiller les arrière de plusieurs camarades pendant qu'ils cambriolent un Manoir situé dans un quartier sécurisé. Je ne veux toujours pas parler à Tate, mais je veux au moins savoir pourquoi cette mission est aussi importante. Toutes les informations que j'ai trouvé dans l'enveloppe le prouvent.

Pendant la journée, j'ai dû lire attentivement toutes les informations recueillies sur les propriétaires du Manoir et sur la sécurité, l'emplacement de chaque caméra, de chaque capteur de présence et les entrées et sorties alors même que je ne vais pas y pénètrer.

— Tate, pourquoi on doit faire cette mission ? Je n'étais pas censée ne faire que des petites missions d'espionnage de base ?

Ses doigts s'agrippent au volant de la voiture. Je l'énerve à n'en pas douter.

— C'est exactement ça, cette mission n'est pas compliqué ni dangereuse, on doit seulement assurer que les propriétaires ne débarquent pas pendant qu'ils sont à l'intérieur.

— D'accord, tu es sûr que tout va bien se passer ? Je trouve ça bizarre qu'il ne t'ait pas envoyé seul ou juste envoyé quelqu'un d'autre pour quelque chose d'aussi simple.

Il resserre sa prise sur le volant. J'ai remarqué qu'il roulait plus vite qu'en moto. Pendant les trois heures de route il a roulé à une vitesse que je ne pensais pas possible d'atteindre, même avec cette merveille noire. Moi qui aime assez la vitesse a tout de même eu certain coups de panique lors des virages.

Je ne m'attends pas vraiment à avoir une réponse de Tate, mais il lâche simplement un : « Il faut bien commencer quelque part, non ? »

Je m'enfonce dans mon siège et contemple le gigantesque portail d'entrée du terrain des Michels. Il fait sombre en cette nuit du vingt-neuf septembre. La température est vraiment agréable néanmoins, ce n'est pas comme en Westalie où il fait très froid toute l'année. J'entends Tate se détacher puis je sens sa présence un peu trop près de moi. Son odeur me fait perdre la tête, son allène de fumo et fleur d'oranger. Deux odeurs opposées, mais qui, combinées, en tout cas sur lui, vont bien ensemble.

— Met ta capuche, Sarah, m'ordonne-t-il en passant sa main sur l'arrière de ma tête.

— Ne me dis pas de mettre ma capuche si c'est toi qui le fait. T'es vraiment un imbécile ma parole ! Écarte-toi de moi maintenant, je n'aime pas ton odeur.

Il fronce les sourcils puis me dévisage. Je réitère ma demande ce qui ne fait que le faire s'approcher. Son visage n'est plus qu'à quelques centimètres du mien, il attrape mon menton de sa main libre ce qui me fait tressaillir. Je n'aime pas cette proximité et il en joue, pour me remettre à ma place d'infériorité. À la place où il veut me voir. Je ne dois rien laisser paraître, peut-être que comme ça il arrêtera de jouer avec moi.

Je le foudroie du regard et ma main se lève pour atterrir sur sa joue mais avant qu'elle ne l'atteigne, il écrase sa bouche contre la mienne et je me retrouve incapable d'effectuer le moindre mouvement. Les lèvres de Tate sont si douces, je ne croyais pas au paradis mais la sensation de sa bouche contre la mienne me fait un effet que je n'aurais jamais cru ressentir un jour. Le psychopathe se détache de moi et je me surprends à souhaiter qu'il m'embrasse à nouveau.

— Tu...

Mon cœur bat à mille à l'heure.

— Pourquoi ?

Il se recule un sourire charmeur aux lèvres.

— Bah alors, je te fais de l'effet ?

Cette fois, rien n'empêche ma main de claquer sa joue avec toute la force dont je suis capable. Il sursaute, ne s'attendant certainement pas à mon geste.

Les toiles rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant