Chapitre 27

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Keice Braus

Mes intuitions étaient bonnes à mon plus grand mécontentement. 690 nous a trahis. Le pire est encore que c'est mon bras-droit qui l'a guidé jusqu'ici. Ewing s'en veut profondément de son erreur. Il a même souhaité donner le coup de grâce lui-même à ce traître d'esclave.

690, plus connu sous le non de Sam Hô était en fait en contact avec les Fratres-Sanguinum et avait fait en sorte d'attirer l'attention d'Ewing pour se faire kidnapper et esclavager afin de leur fournir des informations capitales.

Il avait installé des micros dans le hall d'entrée et ils ont été retirés il y a quelques minutes. Cet enfoiré a mis du temps à parler. Il a fallu pourtant avant qu'on lui fasse subir la torture de la noyade, des électrochocs, des pinces et des éraflures au couteau, ajouté à cela les nombreux coups de poings en pleine face qu'il a reçu et les menaces. C'est au bout du neuvième ongle arraché qu'il a daigné avouer nous avoir trahis.

Ensuite, on en a appris plus après lui avoir coupé à la scie, trois doigts. Il a été solide pour un esclave, aussi, Ewing a fini par lui mettre une balle entre les deux yeux, se justifiant du fait qu'on ne pouvait pas en attendre plus de lui au point où on en était.

Deux jours sont passés et nous n'avons toujours pas réabordé le sujet de la venue du chef du Sud. Il a eu des problèmes à régler dans un pays frontalier, dans le secteur de Kaci, selon ses propos, une livraison qui s'est mal passée.

— La suite du coup, murmure Layke d'un ton plus calme qu'à l'accoutumée.

C'est sûrement le fait que je lui ai permis d'enregistrer les hurlements de Sam pour les rajouter à sa playlist qui l'a détendu, sinon, pour quelle autre chose aurait-il changé de comportement ? La satisfaction d'avoir participé à la torture de quelqu'un ? Certainement pas, il doit faire ça presque tous les jours, sinon comment son secteur aurait-il autant de lèches-culs ?

— Ils ont laissé un mot.

Mon auditeur, cette fois carrément affalé sur mon propre fauteuil, se retourne brusquement.

— Ҫa disait quoi ?

Je ne compte certainement pas lui dire la totalité des choses. Seulement le nécessaire pour lui faire perdre ses moyens.

— C'est une mauvaise nouvelle. Tu risques même de m'en vouloir de ne pas t'en avoir parlé dès le début.

Il me regarde de nouveau comme un animal sauvage avec sa proie sous le museau.

— Parle.

— Alors promets-moi de ne pas me faire du mal. Après tout tu mourrais... donc tu n'as pas vraiment le choix...

— Je t'étripe quand je veux alors crache le morceau avant que je vienne chercher les infos par moi-même.

Pour me montrer sa sériosité il replie ses jambes qu'il garde la plupart du temps tendues devant lui avec seulement un pied reposé sur l'autre puis fait mine de s'étirer en écartant ses grands bras toujours couverts et en cambrant son dos.

— Leur mot disait qu'ils savaient pour ta sœur.

Il bondit de sa chaise et en un instant avale la distance que j'avais mise entre nous. Il m'attrape par le col si violemment que mes jambes manquent lâcher.

— Comment ça ils savent pour Eilleen !?

— Je n'en sais pas plus. Ils ont juste écris cela, mentis-je.

En réalité ils ont précisé qu'ils se doutaient que Layke ferait en sorte de l'avoir sous son aile de manière discrète et détournée, ce qui change totalement la donne.

Les toiles rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant