Chapitre 10

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Eilleen BremenEncoresous le choque de l'étreinte de l'homme se faisant appelerKyler, je le suissans broncher. Je me sens plus en confiance avec lui après qu'ilm'a annoncé son homosexualité, je sais au moins que lui n'auraaucun risque de me violer.Malgrécela, je ne peux pas m'empêcher de stresser. J'ai quand mêmeété kidnappée.Je m'en veux de m'êtreendormie, surtout en sachant que ce Tate, ce gros enfoiré, ne m'apas lâché une seule fois du regard.— Pourquoije suis ici ?L'hommes'arrêteet se retourneau milieu des marches, ses yeux bruns me fixent intensément.— Ferme-là!Jefronceles sourcils, et le juge du regard. En réponse, il serremon bras plus fort tout en souriant.— Pardon,petitefleur,je dois être sévère avec toi en leur présence. Cette mission estla mienne à moi seul mais si mon chef apprend que je suis unnounours, il va te confier à Tate et tu seras mal barrée. Il nesait pas contrôler ses émotions. Je te conseille de ne pas letitiller.Surce, il se retourneen me lâchant.— Jevais te donner la chambre entre celle de Tate et celle de Cody. Jakedormira sur le canapé.— Quiest Cody ?— Moncopain.Jene le connais pas, du moins, je ne l'aipas encore rencontré. Nous pénétronsla cuisine et nous glissonsdans le gigantesque salon ouvert sur la cuisine. Il me faitm'asseoir sur le grand canapé envelours noir enface de Jake assis sur un fauteuil.— J'aieu peur que tu ne mettes jamais de pantalons, souris Kyler.— Jesuis bien en boxer, mais je n'en reste pas moins pudique.Ilsourit. Cethomme est incroyablement sexy avec ses cheveux bleus azur et sa peaumâte.— Commenttu te sens ?Jeprendsune grande inspiration et d'une voix plus ironique que possible, jelâche: — Agréablementbien, je suis ravie. Je bouffaistranquillement quand on m'a droguéeet je me suis réveillée plus heureuse et en forme que jamais à lavue de deux psychopathes. Je suis la femme la plus heureuse du monde!— Jete comprends, interromptTate en entrant dans la pièce très bien éclairée, par la portemenant au couloir. Enlevée par deux beaux gosses hyper sexy, quellechance !Sonvisage se faitcharmeur. En réponse je grogneet lui envoieunmagnifique doigt d'honneur au visage.— Bahalors, madame est de mauvaise humeur ? Tu as tes règles c'est ça? Parce que si c'est le cas, je t'ai acheté ce qu'il faut, jene voudrais pas que tu taches mes magnifiques vêtements.Àsondernier mot, il baisseson regard vers ma poitrine puis vers mes jambes à moitié nues. Jebaissemoi aussi mon regard et remarqueque le short que je porteestjustement taché entre les jambes. Et merde.— Ondirait bien que j'avais raison, dit-il fièrement. Mon pauvre short! Mon pauvre caleçon ! Il y a intérêt que ça parte sinon je tetue !— Parceque c'est de ma faute peut-être ?! Je suis enfermée depuis desjours, j'ai dormi les trois quarts du temps, je suis totalementperdue dans le temps !Ilgrimacesous les regards inquisiteurs de Kyler et Jake.— Viensici ! On va à la salle de bain !Jesoupiremais le suisà cause de mon inconfort. Jesuisprofondément mal-à l'aise de la situation, je doisdéjà compter sur eux pour me nourrir, m'emmener aux toilettes, etmaintenant, m'obtenir ce qu'il me fautpour mes règles. Ilne manquait plus que ça. Commesi ce n'était pas déjà assez compliqué et troublant ! Nous nous arrêtonsdevant la porte de la salle de bain.— Tuas mal au ventre ?— Paspour l'instant, mais ladouleurarrive seulement un jour après le début.— OK.Je te préviens, ce sera inutile de me demander lamoindre feuille médicinale,déjà que ça me fait chier de dépenser de l'argent pour desserviettes hygiéniques, alors si en plus je dois allerbien gentiment aller te cueillir des plantes,je vais péter un câble !— Ouah,quelle générosité ! Jecrie,nonchalamment.Ilcommencesérieusement à me taper sur le système !— Calme-toi,Beauté.— Vate faire foutre sale enculé ! Jem'emporte,tu commences à me casser les couilles ! Laisse-moi partir !— Tun'as pas de couilles, Beauté.— Plusque toi en tout cas, enfoiré !Jelui faisface, dans une colère incontrôlable, je fronceles sourcils et le regarde comme je n'avais jamais regardépersonne auparavant,avec une haine ingérable.— Jolichat, tu n'as de couilles, tu es une fille.Enplus il me prendpour une idiote !— Ahet qu'est-ce que t'en sais, toi ?!Ilsourit de satisfaction. Bon,j'avoue sortir les choses les plus puériles qui me viennent àl'esprit, mais j'ai une bonne excuse, je suis désespérée.— Toutsimplement parce que j'ai déjà vu ton joli corps nu.Ilse rapprocheet attrapema mâchoire encoupetout en me poussant vers le mur du couloir. Il me plaquecontre le mur avec son torse bandé.Jepeux dès lors sentir sa puissante musculature.— Vate faire enculer !— Tues vraiment vulgaire pour une aussi jolie fille ! Aussi avant que jete coupe la langue, je préfère t'avertir. En plus, je ne suis pasgay, c'est plutôt toi qui vas te faire enculer.Ilaimediredes choses avec d'énormes arrière-pensées pas nettes.Si seulement je pouvais le tuer ici et maintenant et m'enfuir encourant ceserait juste parfait.Jele repousseen plaquant mes mains sur son torse couvert d'un t-shirt moulantlaissant entrevoir des abdos bien dessinés.— Calme-toimadame Je-suis-bipolaire-parce-que-j'ai-mes-règles!Ilse colle encore plus à moi, ce qui fait malencontreusement voler unmillier de petits papillons au creux de mon ventre. Corps de merde,je râle.Enréponse, je lui faisun doigt d'honneur.Jene m'attendais absolumentpasà ce qu'il l'attrape et le tire vers lui. Mon doigt se briseet mon visage froid et rouge de colère se métamorphoseen visage livide et bleu de douleur, je me metsà hurler de tout ce que mes cordes vocales me permettent de faire.Mondoigt devient violet-bleu-rouge et noir en l'espace de quelquessecondes, il gonfleà vue d'œil. Ladouleur est indescriptible.— Tuapprendras qu'avec moi, il ne faut pas faire la capricieuse !Lesdeux autres hommes alertés par mes cris m'attrapent tout enéloignant Tate de moi. Tandis que Jake me fait entrer dans la sallede bain, aussi livide que moi, j'entendsKyler s'égosiller.— Putainmais t'es taré ! Tu lui a cassé le doigt ! Son frère va me tuerà cause de tes conneries !— Neprends pas la peine à me faire lamorale,je m'en bats les couilles de ce qu'il pourra dire, elle l'abien mérité, elle n'avait qu'à pas me saouler !Jel'entends s'éclipser en renversant des choses sur son passage.Kyler entredans la salle de bain lefront plissé etm'observepleurer.— T'esstupide, vraiment stupide ! Tu ne sais pas à qui tu as à faire! Je t'avais pourtant dit de ne pas le provoquer ! C'est quoique tu n'as pas compris ? T'es suicidaire ?!Aucunmot ne traverseleseuil de mes lèvres, je ne veuxplus parler à personne ! — Mêmesi t'es suicidaire, ne compte pas sur lui pour te tuer maintenant,il va prendre un malin plaisir à te faire chier. Il serait capablede te tuer au moment où tu auras envie de vivre !— Quandvoudrais-tu que je veuille vivre putain ?! J'ai été kidnappéepar des psychopathes et un autre psychopathe débarque en me disantque je suis samission ! Vous n'êtes qu'une bande de gros enculés je vousdéteste !Lagifle partie, mais elle ne venait ni de moi ni de Kyler. Jake se lèvedu tabouret sur lequel il était assis près de moi un instant plustôt et me surplombede tout son long. Il attrapemes cheveux et me tireà l'extérieur de la pièce. Je supplie à l'homme à la peaubrune de me lâcher, mais il me tiresans difficulté vers la cuisine suivit de près par Kyler.— Jevous en prie,j'ai mal au doigt ! Laissez-moi partir ! Je vous déteste !— Ilfaut que tu nous comprennes Eilleen, tenteKyler, on a pas d'autres choix que de se comporter comme ça en vuede ton caractère.Jakeredoublede force, bientôt nous arrivonsdans l'encadrement de la porte menant aux escaliers. Lorsqu'ilcessede tirer mes cheveux, il attrapemes épaules me faitpasser devant lui et aulieu de me faire descendre, mepousseviolemment la tête la première sur les marches, j'aià peineletemps de pivoter sur mon corps pour contrôler l'impact de moncrâne.Désormaisen bas, à moitié assommée,je regardedans le vide sans trop comprendre ce qui m'arrive.La douleur ne se faitsentir que quelques minutes plus tard, je me tords de douleur sous leregard vainqueur de deux de mes bourreaux.Ilsne réagissent pas, comme pour me prouver qu'ils ontle pouvoir de me faire souffrit atrocement. Je le sais mieux quequiconque en cet instant. Ma tête estvide, je me sens incapable de réfléchir à quoi que se soit. Monshort encore imbibé de sang me maintientdéjà dans un inconfort constant, mais sentir à la fois la douleurde mon majeur gauche cassé et ma clavicule probablement elle aussiblessée me détruiCesminutes à regarder dans le vide, à souffrir tellement fort que jene parviensplus à crier, à attendre de l'aide, semblent durer des heuresentières.Finalement,en me voyant aussi mal en point et aussi pâle, Kyler descend lesmarches pour venir à mon secours.— Jake,appelle Cody, elle a peut-être un traumatisme crânien.Jakesans se tourner attrapeson téléphone et composeun numéro.— Cod,ramène ton cul, j'ai fait une connerie !Ledénommé n'arriveque quelques minutes plus tard, tout essoufflé et transpirant.— Ohputain, qu'est-ce que t'as fait ?! Va chercher ma mallette, etvite !Lepossiblement médecin s'approcherapidement de moi et passeun regard fin et inquiet sur mon corps.— Qu'est-cequ'il s'est passé ?— Ellea provoqué Tate qui lui a cassé le doigt, ensuite elle nous atraité de gros enculés.—Inconsciente.Vous avez de la chance qu'elle soit encore là. Vous auriez pu latuer ! Bande de cons !BientôtJake débarqueet tend la mallette, vif comme l'éclair.— Monamour, tu peux m'aider à la porter ?Kylerhochela tête. Je me sens soudainement soulevée de terre. Mes braspendent au-dessus du sol. Je pousseungémissement strident et sentant ma poitrine serrée contre le torsedu Kyler.— Saclavicule est cassée. Fais attention. Mets-la dans la chambre deTate, ça lui apprendra à casser des doigts !— Ilne va pas être content...s'enquit Kyler.— Jem'en fou, c'est soit ça, soit il ramène son cul en Aléziedans le bureau du chef ! Ҫa va lui apprendre à gérer ses crises denerfs !Deslarmes dévalent à toute vitesse mes joues aussi blanches que qu'unlingeet mes membres tremblent tandis que Kyler montelesmarches sur lesquelles j'aiété projeté violemment une vingtaine de minutes plus tôt.Onme posesur un grand lit double aux draps sentant agréablement bon, uneodeur de vanille et de caramel très légère et une odeur de parfumpour homme très réputé. Le même que j'aioffert à mon frère pour son anniversaire l'année passée.— Eilleen?Jeme sens incapable de prononcer un mot, jesuisréveillée de ma droguerie depuis un jour et j'aidéjà un doigt et une clavicule brisés, voilà qui annonceunavenir radieux pour moi !J'aiterriblement mal, je tiensdélibérément àle dissimuler derrière un visage colérique, mais ma pâleur et monfront trempéde sueur à cause de ma poussée de fièvre mettentmon attitude et mon ressenti en totale contradiction.

Les toiles rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant