Prologue

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08 mars 2002

Mon très cher James,

C'est moi, ta femme, Élizabeth. J'ai enfin obtenu la permission de Miros pour t'écrire. Cette permission ne s'est néanmoins pas offerte à moi gratuitement. Je ne vais pas passer par quatre chemins car je n'ai que peu de temps. Je me sens obligée de te dire la vérité. Il m'a fallut tomber enceinte... Je me demande si l'enfant à naître va avoir une forme titanesque comme son géniteur ou s'il va avoir une apparence telle que toi ou moi. De toute manière, je n'aurais pas l'occasion de le voir, Miros veut l'envoyer dans le dix-huitième monde en tant que sorte de taupe pour surveiller certaines choses qui me sont inconnues.

A mes yeux, seule notre fille compte, elle est, avec toi, ma priorité. Comment allez-vous tous les deux ? Suzannah a cinq ans maintenant, elle doit avoir grandi. J'aimerais tellement pouvoir la voir...en photo au moins...voir sa petite frimousse, voir à quel point ma fille a changé...La dernière fois que je l'ai vu était aussi la première et la dernière fois que je l'ai prise dans mes bras, c'était quand j'ai accouché. Ça n'a duré que quelques secondes mais je ne peux pas les oublier.

Vous me manquez horriblement.

Je me doute bien que tu dois t'inquiéter au sujet de ma situation de vie mais rassure-toi, depuis ton arrangement avec Tu-sais-qui, Miros me traite vraiment bien et les membres de l'assemblée aussi. Je suis en bonne santé si ce n'est que les contractions qui me font souffrir. J'espère ne pas à avoir à accoucher d'un être pharamineux.

Miros ne m'a donné que dix minutes alors pardonnes-moi si j'ai un peu mal écrit.

Je dois malheureusement te saluer au risque d'attiser la colère du Créateur Suprême. Il ne me reste qu'une minute.

Je t'aime très fort et Suzannah aussi, il ne se passe pas cinq minutes sans que mes pensées soient tournées vers vous. Je pense sans cesse à la vie que nous aurions mené si nous n'avions pas construit notre maison au mauvais endroit...

Je ne tiens pas à ce que Suzannah soit au courant de mon existence.

Au revoir, je vous aime mes amours,

Elizabeth W.

***

25 mai 2005

Bonjour mon très cher James,

Après trois ans, trois mois et deux jours, j'ai enfin le droit de t'écrire de nouveau. Tu dois très certainement te douter de comment j'ai obtenue la permission en vue de ma précédente lettre.

Je suis de nouveau enceinte. L'enfant dont j'ai accouché a été emmené directement après sa naissance, je n'ai même pas sur si il s'agissait d'un garçon ou d'une fille étant donné qu'ils ne me l'ont pas montré. Il sera de même pour le futur enfant qui viendra au monde.

Comment allez-vous tous les deux ? Elle doit encore avoir bien grandi et je ne suis même pas là pour le voir...Je meurs d'envie de m'enfuir pour vous rejoindre même si je suis bien traitée ici, mais je ne pourrai jamais, je porte une chaîne invisible. Qui sait ce que Miros serait capable de faire si j'essayais quoi que se soit ?

Je ne dois pas vous mettre en danger. Peut-être que si je suis obéissante et que si tu ne rompt pas ton accord avec Tu-sais qui, il va finir par avoir confiance et nous laisser nous réunir.

Je l'espère fortement. Je vous aime tellement. Vous me manquez terriblement. Si vous n'étiez pas en vie, je suis sûre que je me serais donné la mort depuis bien longtemps.

Encore une fois, je n'ai que très peu de temps alors je regrette de devoir encore devoir vous dire au revoir, ou peut-être adieu cette fois... J'ai comme un mauvais pressentiment... N'y fait pas attention, ça ne doit qu'être les hormones de grossesse qui me donnent de mauvaises idées et pensées.

Je ne veux toujours pas que Suzannah soit au courant de mon existence, je veux qu'elle puisse mener une vie heureuse et épanouie sans se demander où est passer sa maman. Dis-lui que je suis morte lors de l'accouchement, c'est ce qui serait le plus crédible.

Je vous embrasse, mes amours. Je vous aime bien au-delà des Cents Mondes.

Elizabeth W.

Les toiles rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant